NAS : Synology lance son interface DSM 3.1 et parle d'avenir

Alexandre Laurent
Publié le 04 mars 2011 à 16h42
Le taïwanais Synology, qui a su se tailler une solide réputation dans l'univers des NAS grâce à l'interface de gestion associée à ses produits, lançait cette semaine à l'occasion du CeBIT la version 3.1 de son DiskStation Manager. Quelle logique sous-tend les travaux menés par Synology, qui vise aussi bien le grand public que les entreprises ? Nous avons posé la question à Derren Lu, son directeur général.

Premier élément qui frappe : Derren Lu ne qualifie pas DiskStation Manager (DSM) d'interface, comme le font bon nombre de ses concurrents, mais de système exploitation. Et depuis la version 3.0 du client, force est de constater que tout a été fait pour aller dans ce sens, à commencer par une interface de type Bureau, avec des icônes rangées les unes à côté des autres et des fenêtres qui s'ouvrent les unes au dessus des autres ou se déplacent comme on le ferait sous Windows.

« DSM est pensé comme une vraie interface Web. Nous pensons que c'est fondamental, et nous sommes les premiers dans l'univers du NAS à avoir poussé si loin l'utilisation d'Ajax », se rengorge Derren Lu. « Nous avons développé une interface qui ressemble à un bureau, auquel on accède comme on le ferait depuis un client léger. Notre point de départ, c'est de dire que l'utilisateur peut tout faire à partir du navigateur Web, même de la gestion locale ». La logique se prolonge également sur d'autres terminaux que l'ordinateur, puisque des applications iPhone, iPad et Android sont dédiées à certaines fonctionnalités bien précises, telles que la diffusion de musique ou le partage de photos.

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Susceptible de séduire le grand public, cette stratégie se révèle-t-elle payante en entreprises ? Synology, qui dit aujourd'hui réaliser l'essentiel de ses ventes sur le segment des PME, assure que tel est bien le cas, notamment parce que ses produits se révèlent compatibles avec les principales solutions de virtualisation du marché, permettent des interactions avec des services hébergés de type Amazon S3 et, surtout, sont accessibles à des utilisateurs qui ne sont pas forcément des ingénieurs informaticiens. L'intérêt de cette école de la simplicité, avec un système modulaire au sein duquel on pourra activer progressivement toutes les « briques » nécessaires à ses usages, a d'ailleurs bien été compris par le grand concurrent Qnap, qui pour la distribution de ses services a choisi d'opter pour une approche de type App Store.

Interrogé sur ce que pourrait être l'avenir de DSM, Derren Lu se laisse ainsi aller à imaginer faire de son système une véritable alternative aux environnements dédiés tels que Windows Home Server. « La prochaine étape pourrait être de mettre au point notre propre service d'annuaire, et donc de sortir de la logique Windows / Active Directory. Après tout, cela n'a rien d'impossible, puisque notre système remplit déjà bon nombre des fonctions de ces environnements, qu'il s'agisse du serveur d'impression, du serveur Web, etc. Ce serait bénéfique pour le consommateur, qui n'aurait plus besoin d'acheter de licences, ou d'installer des logiciels supplémentaires », explique-t-il encore. Reste à savoir si Synology et ses concurrents, engagés pour la plupart dans des réflexions similaires, sauront vraiment faire passer le NAS du statut d'utilitaire de sauvegarde pratique à celui de pivot des activités numériques.
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