Loin des modèles 5 baies, avec WiFi ou port 10 GbE, le F2-210 est un NAS d’entrée de gamme. Un modèle pas particulièrement récent, mais que nous voulions passer au crible afin de vérifier qu’un produit à plus ou moins 150 euros est à même remplir les fonctions de NAS domestique avec interface graphique et fonctionnalités « avancées ».
- NAS deux baies très abordable
- Design réussi
- Interface pratique et réactive, à base de fenêtres
- Installation et configuration simplissimes
- Performances correctes en lecture
- Discret et plutôt compact
- Bibliothèque d'applications un peu limitée
- Performances en écriture en retrait
- Mémoire vive non-extensible
- Pas de port USB en façade
- Traduction pour le moins perfectible
Depuis le retour des tests de NAS sur Clubic, nous avons surtout mis l’accent sur les marques emblématiques du secteur, celles dont les produits sont connus et reconnus depuis des années qu’il s’agisse d’Asustor, de Buffalo ou, plus encore, de QNAP et Synology. Depuis bientôt dix ans, TerraMaster est pourtant un acteur qui monte. Le Chinois a repris à son compte la formule de Synology et copie de nombreux aspects du fameux DiskStation Manager, le logiciel de la marque. TerraMaster se distingue cependant par des fonctionnalités en retrait et, surtout, des tarifs plus accessibles. En attendant d’étudier d’autres modèles, nous avons donc décidé de voir ce que le moins coûteux de ses NAS, le F2-210, a dans le ventre.
Fiche technique du TerraMaster F2-210
Particulièrement étoffé, le catalogue de TerraMaster compte plusieurs dizaines de produits estampillés NAS, en plus de multiples DAS (Direct-Attached Storage ou unités de stockage directement reliées à un PC). Si pour ce test nous avons retenu le F2-210, nous attirons votre attention sur le fait qu’il existe une version sur la même base, mais avec quatre baies de stockage. Il existe aussi des NAS très similaires, mais dotés de processeurs plus puissants et de davantage de mémoire vive.
Le TerraMaster F2-210, c’est :
- Processeur : Realtek RTD1296 quadruple-cœur @ 1,4 GHz
- Mémoire vive : 1 Go DDR4, non-extensible
- Nombre de baies : 2x SATA3 compatibles 2,5’’ et 3,5’’
- Disques livrés : aucun
- Capacité maximale : 32 To
- Hotswap : oui
- Dimensions : 227 x 119 x 133 mm
- Poids : 1,35 kg
- Alimentation : 40 W, brique externe
- Ventilation : oui, 1x 80 x 80 x 25 mm
- Connectique : 2x USB-C 3.0, 1x RJ45 GbE
- Port PCIe : non
- Normes RAID : 0 / 1 / JBOD
- Garantie : 2 ans
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 159,99 €
Un rapide coup d’œil sur la fiche technique de ce NAS « premier prix » souligne évidemment les limitations d’un produit proposé à plus ou moins 150 euros. Le processeur n’est pas un foudre de guerre et la connectique se limite à sa plus simple expression. Notons également que l’évolutivité n’est pas le fort de ce NAS dont la mémoire n’est pas extensible et qui ne dispose d’aucun port PCI-Express. Rien de très surprenant.
Design et ergonomie
Comme pour se démarquer de ses principaux concurrents, TerraMaster réserve le noir à ses NAS au format rack. Pour tous les autres, le constructeur a choisi un gris métallisé pas si fréquent dans ce monde très conformiste. Esthétiquement parlant, le résultat n’est pas désagréable, mais on regrette tout de même que les traces de doigts laissent autant de marques sur le revêtement. Sans doute pour faire quelques économies, TerraMaster n’a pas, comme QNAP aime à le faire, intégré de façade / porte afin que les emplacements pour les unités de stockage soient masqués. C’est indiscutablement moins design, mais n’a rien de choquant.
En revanche, on apprécie que la quête du moindre coût n’ait pas contraint TerraMaster à abandonner les tiroirs / berceaux qui accueillent ces mêmes unités de stockage. Il n’y a pas de clé de verrouillage pour les deux baies proposées, mais un système de blocage apporte un peu de sécurité. Intégralement en plastique, les berceaux sont plutôt bien pensés. Ils glissent aisément dans leur emplacement et acceptent aussi bien les unités 3,5 pouces que les 2,5. Aucun problème non plus pour y installer des unités allant jusqu'à 15 millimètres d’épaisseur. Notez toutefois que TerraMaster n’a pas cherché à innover : la fixation se fait au moyen de quatre petites vis.
À côté des deux baies de stockage, la façade du F2-210 intègre un petit cartouche tout simple. Il regroupe le bouton de mise sous tension et les différentes LED témoins : une pour l’alimentation du NAS et trois autres pour l’activité du contrôleur réseau ainsi que des unités 1 et 2. Aucun bouton de réinitialisation et, un peu plus regrettable, aucun port USB : il aurait pourtant été indiqué, dans l’optique d’une utilisation domestique de proposer pareil connecteur en façade. Non, pour brancher un disque externe ou une clé USB, il faut retourner le NAS et regarder l’arrière. Là, on est d’abord étonné par la conception de cette face.
En effet, TerraMaster a décidé de mettre en place une excroissance pour accueillir le ventilateur. Ce n’est pas très élégant, mais rien de catastrophique non plus. Le ventilateur en question devrait assurer une bonne évacuation de la chaleur : c’est un modèle 80 x 80 x 25 millimètres. Pour le reste, cette face arrière est on ne peut plus simple et c’est bien là que l’on voit les économies réalisées par TerraMaster : deux ports USB-A 3.0, un connecteur RJ45 1 GbE, une prise d’alimentation… et c’est tout. En réalité, pour un usage domestique, c’est suffisant, mais cela pourra surprendre les habitués de solutions plus « ambitieuses », les adeptes du verrou Kensington.
Au final et pour n’évoquer que la partie design, le F2-210 est un modèle on ne peut plus classique, mais sans réel défaut. Il se montre plutôt compact (moins de 30 centimètres de long par exemple) et assez léger avec moins de 1,5 kilogramme sur la balance, à vide. Inconvénient de cette compacité et sans doute aussi afin de réduire encore le prix de vente, TerraMaster a fait intervenir une brique d’alimentation externe d'une puissance de 40 watts. Terminons en précisant que le F2-210 est également livré avec un câble Ethernet de 1,5 mètre de catégorie 6.
Fonctionnalités et interface logicielle
La mise en place des unités de stockage effectuée, il est temps de procéder à l’installation du logiciel, le TOS comme le baptise TerraMaster. Ici, rien de sorcier et les choses débutent par l’utilisation de TNAS PC. Disponible pour Mac OS et Windows, ce soft est là pour identifier le F2-210 sur vote réseau et en lancer la configuration. En français, on nous demandera de sélectionner les disques à utiliser et le mode RAID visé. Avec seulement deux baies, seuls les JBOD, RAID 0 et RAID 1 sont disponibles. Dans la foulée, on doit choisir entre les formats de fichiers BTRFS et EXT4, mais il est bon de souligner que le F2-210 reconnaît des périphériques USB en EXT3 / 4, NTFS, FAT32 et HFS+.
Ces premiers réglages effectués, le F2-210 démarre véritablement et on découvre une interface graphique très proche des classiques bureaux de nos OS. En réalité, les choses sont encore plus proches de ce que propose un autre fabricant de NAS, Synology. Visiblement, TerraMaster a choisi de s’inspirer de ce concurrent plutôt que de QNAP et le « panneau de configuration » - ici nommé « tableau de bord » - est très proche de celui de Synology. Il en va de même pour la présence d’un petit widget dédié aux informations essentielles sur le bureau ou l’organisation de la bibliothèque d’applications. Nous ne louerons évidemment pas l’esprit d’initiative de TerraMaster. En revanche, en s’inspirant ainsi d’un des meilleurs, le constructeur s’assure un système convaincant et accessible.
Malgré une traduction française - et même anglaise - parfois très approximative, il faut reconnaître que la prise en main est extrêmement simple. Plus simple que chez QNAP par exemple et peut-être même plus simple encore que chez Asustor ou Synology. En effet, TerraMaster ne dispose pas d'autant de fonctionnalités que ses concurrents et si cela décevra sans doute les utilisateurs les plus expérimentés, pour un néophyte, c'est plutôt une bonne chose, le juste équilibre. Bien sûr, il ne sera pas possible de faire autant de choses qu’avec un QNAP et les options de virtualisation brillent par leur absence. Docker est en revanche bien au rendez-vous, à condition d’installer le package depuis la bibliothèque d’applications.
Cette dernière n’est clairement pas aussi riche que celles des concurrents de TerraMaster. On y retrouve tout au plus une trentaine d’applications. WordPress est évidemment de la partie et plusieurs outils sont présents pour mettre en place divers serveurs (mail, impression). Transmission est le nom du module de téléchargement qui souffre de son côté minimaliste : aucune recherche n’y est autorisée, il faut entrer manuellement le lien de téléchargement. Dans le même ordre d’idées, si le multimédia est plutôt bien doté avec la compatibilité DLNA et la présence, notamment, d’iTunes ou de Plex, il faudra savoir se restreindre sur certaines options. Par exemple, pour Plex, le transcodage de films 4K est évidemment limité par le (petit) processeur Realtek RTD1296 intégré par TerraMaster.
Éditeur de textes, lecteur PDF, outils de programmation (Python3, Joomla, PhP…), serveurs Web / FTP et l’antivirus ClamAV ajoutent encore à la liste des options alors que, bien sûr, des outils de sauvegarde dans le cloud sont évidemment au menu. Il n’y en aura peut-être pas pour tous les goûts, mais Dropbox, Google Drive, MEGA ou OneDrive notamment sont de la partie. Une application permet également la sauvegarde sur un périphérique USB. En revanche, rien côté vidéosurveillance alors que certains concurrents ont fait de cette fonction un véritable atout. On regrette aussi un peu que les explications des différents modules soient parfois succinctes et, très rarement, en français. Enfin, une application mobile (Android, iOS) correcte, mais simpliste, complète l'offre.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Sur les tests de NAS nous essayons – dans la mesure du possible – de toujours procéder aux mesures de la même manière, avec la même configuration. Ainsi, pour le stockage, nous avons ici utilisé deux SSD 860 EVO de marque Samsung et d’une capacité de 250 Go. Des SSD que l’on monte le plus simplement du monde dans les berceaux du F2-210. Afin de ne pas encombrer cette page, nous limitons la présentation des tests à des mesures de performances sous CrystalDiskMark / en copie de fichiers Windows 10, à une mesure de la température au niveau des disques, des nuisances sonores enregistrées à une distance d’un mètre et de la consommation relevée à la prise.
Basé sur un processeur Realtek RTD1296 épaulé par seulement 1 Go de mémoire vive, le F2-210 ne prétend évidemment pas à la première place sur nos tests de performances. Nos mesures sous CrystalDiskMark laissent entrevoir un bon comportement en lecture : sur les tests séquentiels, les limites de l’interface Gigabit sont même atteintes, mais il faut se contenter de 60 Mo/s en aléatoire. Un peu plus gênant, les tests en écriture mettent nettement en difficulté le NAS avec 86 Mo/s en séquentielle, mais plus que 18 Mo/s en aléatoire.
Des résultats que nous retrouvons lors de nos tests de copie de fichiers et qui placent le F2-210 dans le groupe des NAS les plus « faibles ». Soulignons toutefois que pour un modèle deux baies facturé autour des 150 euros, ce n’est pas si mal. Il ne faut simplement pas prendre ce NAS pour ce qu’il n’est pas : il n’aura pas sa place en entreprise pour répondre aux sollicitations de cinq ou six utilisateurs à la fois. En revanche, à la maison, pour sauvegarder les données de la famille et accéder, en réseau, au contenu multimédia qui y est stocké, il fera largement l’affaire.
De plus, si l’intégration d’un processeur « modeste » n’est pas l’idéal du côté des performances, cela permet de limiter nettement l’échauffement du NAS et les nuisances sonores associées. Comme vous pouvez le voir ci-dessus, nos SSD n’ont jamais atteint les 34°C et si le ventilateur se met parfois en route, 1/ c’est assez rare et 2/ il ne tourne jamais bien vite. Petite surprise en revanche côté consommation : nous nous attendions à ce que le Realtek RTD1296 soit particulièrement sobre à ce niveau, mais un NAS comme le QNAP TS-251D fait pourtant mieux.
TerraMaster F2-210 : l'avis de Clubic
Les prix « planchers » constituent en quelque sorte la marque de fabrique de TerraMaster et ce n’est pas ce F2-210 qui viendra faire mentir la réputation du constructeur chinois en la matière. Sur le marché français, seul Buffalo propose un modèle de NAS deux baies moins coûteux, mais son LinkStation 220 est un produit à l’environnement logiciel bien plus simpliste, bien moins fourni. Asustor, QNAP et Synology - entre autres - font mieux que TerraMaster et son logiciel TOS, mais ils sont aussi plus chers. Attention cependant à ne pas prendre le F2-210 pour ce qu’il n’est pas : son processeur Realtek RTD1296 et son gigaoctet de mémoire vive atteignent vite leurs limites. Un NAS tout ce qu'il y a de plus familial.
Il n'est pas le plus riche de fonctionnalités, il n'est pas le plus puissant, mais le TerraMaster F2-210 offre une interface agréable, pratique et plutôt bien équipée et, à ce niveau de prix, il n'a pratiquement aucun équivalent.
- NAS deux baies très abordable
- Design réussi
- Interface pratique et réactive, à base de fenêtres
- Installation et configuration simplissimes
- Performances correctes en lecture
- Discret et plutôt compact
- Bibliothèque d'applications un peu limitée
- Performances en écriture en retrait
- Mémoire vive non-extensible
- Pas de port USB en façade
- Traduction pour le moins perfectible