Évoquée peu de temps après l’annonce d’ADM 4.0, la nouvelle version du logiciel maison d’Asustor, la gamme des Drivestor Pro est arrivée il y a déjà quelques semaines chez les revendeurs. Le temps pour nous d’apprivoiser la bête et nous voilà en mesure de vous proposer le test de la version 2 baies, la plus accessible.
- Port Ethernet 2,5GbE
- Performances correctes
- Interface riche et accessible
- Trois ans de garantie
- Configuration simplissime
- Tarif un peu élevé
- Aucun upgrade mémoire
- Aucun slot PCIe / NVMe
Moins riche que ceux de ses principaux concurrents – QNAP et Synology – le catalogue de NAS d’Asustor dispose tout de même d’une petite vingtaine de références couvrant de vastes besoins. Il y en a pour les grands comptes, avec des modèles 16 baies rackables, autant que pour les PME et les particuliers. Ce sont plutôt ces deux derniers segments qui nous intéressent, et ça tombe bien : les Drivestor / Drivestor Pro constituent l’entrée de gamme du fabricant, les « Pro » étant bien sûr un peu plus musclés… et un peu plus chers.
Fiche technique de l’Asustor Drivestor 2 Pro AS3302T
Régulièrement mis en avant par Asustor, le terme Drivestor est en quelque sorte l’appellation « commerciale » de ses AS1102T, AS1104T, AS3302T et AS3304T. Si nous nous focalisons aujourd’hui sur le petit modèle de la gamme Drivestor Pro (AS3302T), il faut donc savoir qu’un modèle doté de quatre baies (AS3304T) est également disponible : la principale différence réside dans la présence de ces deux baies supplémentaires qui ouvrent la voie aux RAID 5 / RAID 6 notamment.
L’Asustor Drivestor 2 Pro AS3302T, c’est :
- Processeur : Realtek RTD1296 quadruple-cœur @ 1,4 GHz
- Mémoire vive : 2 Go DDR4 soudés, non extensible
- Nombre de baies : 2x SATA3 compatibles 2,5’’ et 3,5’’
- Disques livrés : aucun
- Capacité maximale : 36 To
- Emplacements NVMe : non
- Hotswap : oui
- Dimensions : 170 x 114 x 230 mm
- Poids : 1,6 kg à vide
- Alimentation : 65 W, brique externe
- Ventilation : oui, 1x 70 mm
- Connectique : 1x RJ45 2,5GbE, 3x USB-A 3.2 Gen 1 (1x avant, 2x arrière)
- Port PCIe : non
- Normes RAID : 0 / 1 / JBOD
- Garantie : 3 ans
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 269,95 €
Si vous êtes des lecteurs assidus de Clubic, vous aurez remarqué combien la fiche technique du Drivestor 2 Pro (AS3302T) se rapproche de celle du Nimbustor 2 (AS5202T). Rien de bien surprenant à cela, dans la mesure où Asustor fait monter ses produits en gamme de manière très douce. On remarque cependant des différences notables qui illustrent parfaitement la vocation plus « accessible » du Drivestor 2 Pro : par rapport à son grand frère, il perd un port RJ45, la puissance processeur est sensiblement amoindrie et la mémoire vive n’est plus extensible. Nous aurons bien sûr l’occasion de revenir sur ces différents points.
Design et ergonomie
Autrefois, Asustor disposait de deux designs différents selon que l’on restait sur la gamme « personnel / domicile » ou que l’on passait sur plus musclé avec les « maison / TPE ». Ce n’est plus aujourd’hui le cas avec les Drivestor Pro qui continuent à être présentés comme des modèles personnels, mais qui reposent sur le même dessin que les Nimbustor. Ainsi, une petite façade aimantée vient recouvrir le parallélépipède que représente ce NAS compact. La façade aimantée dispose de formes angulaires qui apportent une touche « design ». En revanche, comme sur les Nimbustor, il faut faire avec un effet brillant qui a tendance à attirer poussières et traces de doigts.
À la manière de ce qu’il fait sur ses autres NAS, Asustor reste un fervent utilisateur des LED. Ainsi, en façade du Drivestor 2 Pro, on trouve pas moins de 6 LED permettant de renseigner l’usager. Il y a bien sûr celle destinée à vérifier la mise sous tension du NAS. On trouve ensuite l’activité du système, de l’interface réseau, de l’USB et, enfin, de chacun des deux disques. Rien d’extraordinaire donc, mais il est toujours appréciable de voir un constructeur ne pas chercher à faire des économies de bout de chandelle. En façade, deux boutons sont présents (démarrage et multifonctions) et on notera aussi cet USB-A 3.2 Gen 1 toujours très pratique. Enfin, Asustor fait passer son logo en rose comme pour signifier le changement de gamme par rapport au Nimbustor.
Devant, derrière, le Drivestor 2 Pro est un modèle d'élégance © Asustor
Au dos de notre Drivestor 2 Pro, le NAS est nettement plus spartiate, le constructeur ayant considérablement limité les choses afin de réduire les coûts. Le port HDMI du Nimbustor passe à la trappe et il faut se contenter d’un unique port réseau RJ45 qui a toutefois le bon goût de rester en 2,5 GbE. Sachant que certains constructeurs restent scotchés sur le 1 GbE, même sur des modèles bien plus puissants, c’est très appréciable. On note aussi la présence de deux autres ports USB-A, également en USB 3.2 Gen 1 : un bon signe d’ouverture. La dernière prise est bien sûr dédiée à l’alimentation, Asustor se reposant ici sur une brique externe d’une puissance de 65 Watts.
Enfin, la présence de la grille nous permet de faire la transition vers l’équipement « interne » du NAS. Un unique ventilateur de 70 mm de diamètre trouve sa place à l’intérieur. Il doit permettre de rafraîchir un processeur auquel nous ne sommes pas habitués : un petit Realtek RTD1296 tout de même doté de quatre cœurs et capable d’atteindre 1,4 GHz. La puce est accompagnée de 2 Go de RAM qu’Asustor a fait évoluer vers de la DDR4. Hélas, elle est soudée et il ne sera pas possible de l’étendre. Impossible également d’intégrer un SSD NVMe pour faire office de cache, aucun emplacement n’est prévu.
Fonctionnalités et interface logicielle
Nous l’avons dit, Asustor a disposé une petite plaque plastique aimantée pour « faire joli » sur la façade de son NAS. En la retirant, on découvre les deux emplacements « stratégiques » du boîtier : les tiroirs pour unités 2,5 ou 3,5 pouces. Notez bien qu’avec des 3,5 pouces, le montage se fait sans le moindre outil. En revanche, avec des 2,5 pouces (SSD ou HDD), il faut jouer du tournevis. Rien de bien compliqué cependant et en quelques dizaines de secondes, le montage est réalisé, le NAS prêt à démarrer. Notez tout de même que malgré la descente en gamme par rapport au Nimbustor, le hotswap ou remplacement à chaud des unités de stockage reste de mise.
L’étape suivante consiste en l’installation logicielle du NAS via l’Asustor Control Center (ACC). L’outil est facultatif, mais il permet d’accélérer considérablement les choses et se montre rassurant quant on est novice en la matière. Il se charge de tout configurer de lui-même en limitant considérablement les choix… sauf si on insiste pour les avoir, bien sûr. La configuration en un clic permet d'opter pour le RAID 0 ou le RAID 1 en choisissant parmi deux options : « Capacité maximale » ou « Equilibré entre capacité et sécurité ». Plutôt bien vu. ACC se charge ensuite de télécharger et installer l’Asustor Data Master (ADM), qui vient donc de passer en version 4.0 à la faveur de l’été.
À la manière de ce que proposent QNAP et Synology, ADM est un véritable système d’exploitation – basé sur Linux – qui permet à l’utilisateur lambda de ne pas être perdu. On profite de fenêtres et d’icônes comme sur un OS et toutes les options, tous les réglages sont rangés / ordonnés avec soin. ADM est généralement considéré comme un peu plus léger que les solutions QNAP / Synology et ce n’est d’ailleurs pas un mal pour un produit comme le Drivestor 2 Pro : on va plus vite à l’essentiel, on est un peu moins noyés sous les applications. Notons par exemple qu’Asustor ne nous laisse pas le choix du système de fichiers : nous sommes ici en EXT4.
Lors de sa présentation d’ADM 4.0, Asustor avait insisté sur la souplesse nouvelle d’un NAS en BTRFS, mais il n'est pas proposé sur cette machine finalement pas très puissante. Est-ce ce qui a poussé le fabricant à ne proposer que l'EXT4 ? Mystère. Par ailleurs, s’il est présenté comme plus rapide et plus fluide, ADM 4.0 semble être une mise à jour essentiellement cosmétique / esthétique. Un nouveau thème sombre fait son apparition et on dispose de thèmes personnalisés pour une apparence plus sympa, alors que la page de connexion a été rafraîchie. Notons tout de même des progrès au niveau de la recherche de fichiers qui se veut plus réactive.
Pour le reste, il n’y a rien à reprocher à ADM 4.0, qui se focalise sur les mises à jour de composants déjà présents sur le système. OpenSSL et Samba ont ainsi été mis à niveau et c’est maintenant le noyau Linux 5.4 qui sert de base à ADM lequel permet de profiter d’une licence d’utilisation du format exFAT – sur clé USB notamment – sans bourse délier. ADM 4.0 est au moins aussi complet que la précédente version et c’est, sans surprise, un bonheur que de l’utiliser. Son bureau regroupe les applications déjà présentes, tout ce qui concerne les réglages et la configuration de l’espace de stockage du NAS avec, bien sûr, ce qu’il faut d’outils de sauvegarde et de synchronisation.
Notons aussi la mise en place d’un petit bouton bien pratique dans le coin supérieur droit qui permet d’afficher ou masquer toutes les préférences de la machine, depuis la gestion des comptes utilisateurs jusqu’aux multiples services (SMB, AFP…) activables. Bien sûr, il reste possible d’accéder à la bibliothèque d’applications imaginée par Asustor. Elle est baptisée App Central, et si elle se montre moins complète que celle de QNAP – la plus riche –, elle devrait contenter bien des usagers. Asustor a d’ailleurs le bon goût de proposer trois ensembles de paquets en fonction des besoins : « Pour la maison », « Applications d’affaire » et « Design professionnel ».
Il reste évidemment possible de choisir les paquets un à un, selon les besoins du moment et en profitant de la catégorisation d’Asustor. Des outils comme les inévitables Plex ou KODI sont évidemment au menu, ainsi que l’outil de publication WordPress. Les modules Docker ou PHP7 sont également de mise ainsi que des applications de domotique, des outils de téléchargement ou de synchronisation, des modules d’encodage et tout un tas d’autres choses. ADM est également complété par une myriade d’applications mobiles pour accéder à certaines des fonctionnalités du NAS depuis son smartphone, loin de chez soi.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Vous êtes maintenant rodés, nous conservons des conditions de test aussi proches que possible d’un article NAS à l’autre. Dans le cas du Drivestor 2 Pro, nous n’avons eu besoin que de deux de nos quatre SSD Samsung 860 EVO. Ils ont une capacité de 250 Go, d’où la taille très modeste de la pile RAID 1 illustrée sur nos captures d’écran.
Par ailleurs, notre réseau se repose sur un switch 10 GbE de marque Buffalo, le MP2008. Enfin, nous limitons cette page aux mesures sous CrystalDiskMark et en copie de fichiers Windows 10 auxquelles nous associons des mesures de la température (au niveau des disques), des nuisances sonores (à un mètre) et de la consommation (à la prise).
Nous l’avons dit, avec ses deux baies le Drivestor 2 Pro se limite aux modes RAID 0, RAID 1 et JBOD. Pour nos tests, nous sommes restés en RAID 1, qui nous semble être le plus intéressant sur un tel produit, et nous ne présentons que les mesures en 2,5 GbE. Sachez toutefois que le 1 GbE était saturé en lecture comme en écriture.
En revanche, du côté du 2,5 GbE, c’est davantage la soupe à la grimace. Bien sûr, il ne faut pas oublier le « petit » processeur employé par Asustor, mais le fait est que nous sommes loin des performances du Nimbustor 2. Alors que nous pourrions flirter avec les 300 Mo/s en lecture séquentielle, nous sommes limités à plus ou moins 210 Mo/s via CrystalDiskMark.
C’est pire encore en écriture séquentielle avec une mention juste passable et environ 165 Mo/s. Logiquement, les performances baissent nettement en lecture / écriture aléatoire, mais de manière assez amusante, le Drivestor 2 Pro fait ici mieux que le grand frère avec 18 et 15 Mo/s en lecture / écriture quand le Nimbustor 2 devait se contenter de 12 Mo/s dans les deux cas.
Nous confirmons comme toujours ces résultats par de multiples tests de copie et d’utilisation pratique. Nous vous en présentons une espèce de synthèse avec la copie d’un large fichier depuis un PC sous Windows 10 équipé d’un SSD très rapide, le Corsair Force MP600. Aucune surprise à ce niveau et en lecture depuis le NAS, nous flirtons avec les 210 Mo/s, quand en écriture sur le NAS, nous devons nous contenter de plus ou moins 160 Mo/s.
À quelque chose malheur est bon, serait-on tenté de dire, car si les débits observés via CrystalDiskMark et en usage réel sont un peu décevants, cela vient évidemment de la puissance limitée du CPU… ce qui a le bon goût de se traduire par des indicateurs modérés côté température, nuisances sonores et consommation. À ce petit jeu, le Drivestor 2 Pro est effectivement l’un des NAS les plus « frais », les moins bruyants et les moins énergivores jamais passés entre nos mains.
Même le contrôleur 2,5 GbE – souvent source d’un peu de chaleur – ne semble pas augmenter quoi que ce soit. Sans doute ses émissions sont-elles compensées par la modération du CPU Realtek. Notons tout de même que, poussé à bout, le ventilateur 70 mm montre ses limites par rapport aux solutions 92 mm notamment employées par Synology sur certains modèles : il est sensiblement plus bruyant, mais n'atteint jamais de telles extrémités, sauf en pleine canicule.
Asustor Drivestor 2 Pro AS3302T : l'avis de Clubic
Après notre test du Nimbustor 2, cet article consacré au Drivestor 2 Pro montre bien ce qu’est cette nouvelle référence Asustor : une descente progressive en gamme afin de rendre le NAS plus accessible pour qui n’a pas besoin d’un monstre de puissance.
Bien que l’interface 2,5 GbE ne soit pas sollicitée au maximum de ses capacités, nous apprécions de la voir ainsi conservée par Asustor : de plus en plus de PC sont dotés d’un tel port réseau. Les performances décevront sans doute les amateurs de puissance brute et nous aurions aimé retrouver ce NAS autour des 200 euros. Il reste malgré tout un choix tout naturel pour un premier équipement domestique.
- Port Ethernet 2,5GbE
- Performances correctes
- Interface riche et accessible
- Trois ans de garantie
- Configuration simplissime
- Tarif un peu élevé
- Aucun upgrade mémoire
- Aucun slot PCIe / NVMe