Après nous avoir donné l’occasion de tester les Drivestor Pro avec la référence AS3302T, Asustor nous propose une version encore plus économique, débarrassée du fameux « Pro ». Le Drivestor, c’est le NAS bon marché et sans prise de tête du fabricant taïwanais. Nous avons été en mesure d’éprouver la bête avec sa version quatre baies, l’AS1104T.
- Quatre baies à petit prix
- Contrôleur Ethernet 2,5 GbE
- Qualité de l'OS Asustor
- Simplicité de montage
- Performances correctes
- 1 Go de RAM non extensible
- Aucun slot PCIe / NVMe
- Officiellement incompatible avec les 2,5 pouces
En 2021, il y a aura eu du chambardement du côté d’Asustor. Le constructeur a pour ainsi dire renouvelé l’intégralité de ses gammes. Des modèles Lockerstor destinés au monde de l’entreprise, aux Drivestor prévus pour les particuliers, en passant par les Nimbustor, la marque a refondu l’intégralité de son catalogue. Enfin, refondu, le terme est peut-être un peu fort, disons plutôt qu’elle a remanié son offre. Pas question de révolution du côté du Drivestor 4 donc, mais des progrès intéressants tout de même.
Fiche technique de l’Asustor Drivestor 4 AS1104T
Avant toute chose, précisons qu’Asustor commercialise plusieurs variantes de son NAS. Comme pour les Drivestor Pro, il existe donc un modèle avec deux baies (AS1102T) et un avec quatre baies (AS1104T). C'est ce deuxième NAS que nous testons dans cet article, mais les fiches techniques des deux produits sont très proches.
L’Asustor Drivestor 4 AS1104T, c’est :
- Processeur : Realtek RTD1296 quadruple-cœur @ 1,4 GHz
- Mémoire vive : 1 Go DDR4 soudés, non extensible
- Nombre de baies : 4x SATA3 compatibles 3,5’’ seulement
- Disques livrés : aucun
- Capacité maximale : 72 To
- Emplacements NVMe : non
- Hotswap : non
- Dimensions : 165 x 164 x 218 mm
- Poids : 1,57 kg à vide
- Alimentation : 90 W, brique externe
- Ventilation : oui, 1x 120 mm
- Connectique : 1x RJ45 2,5GbE, 2x USB-A 3.2 Gen 1
- Port PCIe : non
- Normes RAID : 0 / 1 / 5 / 6 / JBOD
- Garantie : 3 ans
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 299,99 €
Logiquement, l’intérêt de l’AS1104T est de disposer de deux baies supplémentaires. Elles seront bien utiles pour augmenter la capacité générale du NAS bien sûr, mais aussi pour lui apporter davantage de versatilité en autorisant par exemple des normes RAID comme le RAID 5 ou le RAID 6. Par rapport à l’ancienne génération, et nous y reviendrons, on note surtout un changement de CPU, une augmentation de la mémoire vive et une amélioration du contrôleur réseau… Tout ça pour seulement 20 euros de plus. Sur le principe, l’utilisateur semble largement gagnant.
Design et ergonomie
Si Asustor a revu l’intégralité de son catalogue NAS, il n’a pas nécessairement tout modifié sur chacun de ses produits. Les habitués de la marque remarqueront que, côté design, l’AS1104T ressemble comme deux gouttes d’eau à son prédécesseur, l’AS1004T que nous testions il y a bientôt deux ans de cela. Comme à son habitude, le constructeur reste fidèle à la « grosse boîte noire ». Ce n’est pas forcément ce qu’il y a de plus original, mais compte tenu de l’objectif d’un NAS – le stockage pur et simple – ce n’est pas non plus une mauvaise chose. Le parallélépipède garde ainsi un côté un peu « passe-partout ».
L’utilisation d’un châssis commun à la précédente génération et aux Drivestor / Drivestor Pro actuels implique évidemment des dimensions rigoureusement identiques. Avec un petit peu plus de 16 x 16 centimètres et une profondeur de 21,8 cm, ce NAS se classe parmi les plus compacts de sa catégorie. Son poids est également contenu, avec un peu moins de 1,6 kilogramme sur la balance, mais il ne faut pas oublier la présence de la brique d’alimentation externe. D’emblée, cette relative compacité pour un modèle quatre baies permet d’envisager à peu près n’importe quelle installation : esthétiquement sobre, le Drivestor devrait pouvoir s’intégrer à toutes les configurations.
À l'envers et à l'endroit, l'AS1104T est toujours aussi sobre © Asustor
Nous avons déjà précisé que le châssis est le même que celui de la précédente génération. Asustor reste fidèle à cette façade noire habillée de petits carreaux pour donner un certain style au NAS. La matière a tendance à bien marquer les traces de doigts hélas, mais rien de dramatique. Par rapport aux modèles Pro, le Drivestor fait toutefois l’économie de quelques LED. En façade, on en retrouve une indiquant la mise sous tension, une pour l’activité du système et du réseau, mais une seule LED est là pour l’ensemble des disques et un unique port USB est présent.
Un second port est disponible en retournant le NAS. Par rapport à ses principaux concurrents, Asustor surprend en limitant ainsi le nombre de connectiques USB. Heureusement, les ports sont à la norme 3.2 Gen 1. C'est la moindre des choses.
En outre, l'arrière du NAS est particulièrement dépouillé. Modèle bon marché oblige, il est dépourvu d’accessoires comme un port HDMI ou plusieurs contrôleurs réseau. En revanche, Asustor est conscient de la montée en gamme observée sur les cartes mère et l’unique contrôleur réseau est à la norme 2,5 GbE. Pour en profiter, il faut disposer d’un switch compatible, mais ça reste une bonne idée.
Sur la face arrière, l’élément le plus remarquable reste l’imposante grille de 12 cm qui masque l’unique ventilateur. Nous considèrerons son comportement un peu plus tard ; quatre vis présentes aux extrémités permettent d’ouvrir la bête et d’accéder aux entrailles du NAS. Nous vérifions ici la promesse d’un nouveau CPU Realtek – le même que sur les Drivestor Pro. Il faut en revanche se contenter de 1 Go de mémoire DDR4 sans possibilité d’extension. Il n’est pas non plus question de port M.2 pour accélérer les choses et, sur le papier, les emplacements n’acceptent que des disques 3,5 pouces.
Fonctionnalités et interface logicielle
Par rapport aux modèles Pro, les Drivestor « simples » font l’impasse sur les berceaux. Pour accéder aux disques, il faut retirer les vis par l’arrière et faire glisser un capot qui couvre 80 % du NAS. La chose n’est guère compliquée et il suffit ensuite de positionner les différentes unités. Attention, l’AS1104T n’est officiellement compatible qu’avec les disques 3,5 pouces. Il reste possible de mettre des unités 2,5 pouces, mais il faudra disposer de ses propres vis et accepter que les disques ne soient maintenus que sur un côté.
C’est sans doute pour cela qu’Asustor limite la compatibilité officielle aux modèles 3,5 pouces, mais sachez que tout a très bien fonctionné avec nos SSD 2,5 pouces.
Notez que par rapport aux Nimbustor et aux Drivestor Pro, les Drivestor perdent la fonction hotswap, mais ce n’est pas très grave sur des NAS d'entrée de gamme. En revanche, ils gardent la simplicité de mise en œuvre logicielle.
Les choses débutent avec l’utilisation du soft Asustor Control Center, lequel, facultatif, permet de retrouver son NAS sur le réseau puis de le préparer à l’installation de l’Asustor Data Master (ADM), le système d’exploitation des produits de la marque. On configure les choses le plus simplement du monde et, avec quatre disques, Asustor propose par exemple de privilégier les performances (RAID 0), la sécurité des données (RAID 6) ou de faire un entre-deux (RAID 5).
En l’espace de quelques années, Asustor a fait des efforts considérables pour rendre ses produits aussi accessibles que possible et, aujourd’hui, il est clairement l’un des fabricants que nous conseillons aux « débutants ». À l’image des solutions QNAP ou Synology, ADM est un véritable système d’exploitation, lui aussi basé sur Linux. Il se montre d’ailleurs plus simple d’accès que le soft QNAP et fait ici jeu égal avec Synology. En revanche, il est peut-être un peu moins complet que ses principaux concurrents et les plus habitués des usagers remarqueront qu’il n’est par exemple pas possible de choisir le système de fichiers, on est ici forcément en EXT4.
Récemment passé en version 4.0, ADM n’a pas forcément beaucoup évolué par rapport à nos précédents tests de NAS Asustor et même pas du tout depuis le test du Drivestor 2 Pro. On profite aujourd’hui de quelques améliorations cosmétiques dont certaines sautent aux yeux dès la phase d’installation : un mode sombre fait son apparition. Il est également possible de jouer avec des thèmes de bureau plus nombreux, plus complets et plus variés. La barre de titre peut ainsi se rapprocher du style macOS ou du style Windows, au choix de l’utilisateur, et la page de connexion a été largement redessinée.
ADM 4.0 ne semble pas devoir offrir des performances particulièrement en hausse. En revanche, pour l’entrée de gamme Asustor, on peut compter sur un processeur plus véloce puisque notre AS1104T dispose d’un Realtek RTD1296 quadruple-cœur @ 1,4 GHz sensiblement plus costaud que le Marvell Armada-385 double-cœur @ 1,6 GHz de l’AS1004T. Sans qu’il soit question de révolutionner nos habitudes, on peut compter sur un système plus réactif, plus véloce, notamment lorsqu’il est question de rechercher des fichiers : un élément sur lequel Asustor annonce avoir travaillé pour cette nouvelle version de son système d’exploitation.
De manière on ne peut plus classique, ADM 4.0 dispose de toutes les options standards que l’on est en droit d’attendre d’un NAS moderne. Il est évidemment possible de configurer précisément les comptes utilisateurs avec des groupes, des quotas et tout un tas d’autorisation ou limitations. Il en va de même pour la gestion des fichiers, des dossiers et les options de sauvegarde ou restauration ont été enrichies.
Asustor explique avoir mis à niveau OpenSSL et Samba, soulignant que c’est maintenant le noyau Linux 5.4 que l’on retrouve au cœur d’ADM. Cela nous permet, par exemple, de profiter d’une licence d’utilisation au format exFAT sans payer quoi que ce soit.
Si les outils mis en place par défaut ne suffisent pas, sachez qu’un « marché » – App Central – permet d'installer des modules additionnels. Toujours dans un souci de simplification et d’accessibilité, le fabricant a aussi opté pour un système de paquets liés à l’usage que l’on souhaite faire du NAS. Au premier lancement d’App Central, on est ainsi accueilli par un menu proposant trois ensembles de paquets : « pour la maison », « applications d’affaires » et « design professionnel ». Le premier regroupe par exemple MiniDLNA, Photo Gallery et UPnP Media Server, quand le second se focalise sur la synchronisation des données.
Enfin, sachez qu’ADM est complété par une myriade d’applications mobiles permettant d'accéder à certaines des fonctionnalités du NAS depuis son smartphone, même loin de chez vous.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Compte tenu des quatre baies disponibles sur l’AS1104T, nous avons bien sûr privilégié les tests avec quatre unités de stockage, en l’occurrence nos quatre SSD Samsung 860 EVO. À noter qu'ils n’ont qu’une capacité de 250 Go, ce qui explique la taille réduite de la pile RAID 5 mise en place pour nos tests de performances. Bien sûr, nous voulions exploiter au mieux le contrôleur réseau 2,5 GbE. Nous avons donc employé notre switch 10 GbE de marque Buffalo, le MP2008.
Afin de ne pas surcharger cette page, nous limitons nos mesures aux performances enregistrées sous CrystalDiskMark et en copie de fichiers Windows 10. Nous n’avons pas jugé bon de multiplier les essais avec pile RAID 0 / 1 / 5 / 6. Nous nous sommes limités à la norme « intermédiaire » pour laquelle nous avons aussi mesuré le temps de reconstruction et vérifié la température des disques, les nuisances sonores ainsi que la consommation électrique.
Compte tenu de son orientation « entrée de gamme », nous ne nous attendions pas à des débits fracassants pour cet AS1104T. Reste que le plafond observé sur CrystalDiskMark est un tout petit peu décevant : nous aurions effectivement souhaité nous rapprocher du maximum théorique de l’interface 2,5 GbE, mais à plus de 200 Mo/s, les résultats obtenus n’ont rien de catastrophiques.
Ils sont d’ailleurs dans la veine de ceux obtenus avec le Drivestor 2 Pro, restant juste un peu en dessous en écriture, preuve que le RAID 5 pèse sans doute un peu sur le CPU. Nous parlons là de lecture / écriture séquentielle, mais dès que nous passons sur les tests en aléatoire, les débits plongent… comme sur les modèles concurrents : on est d’ailleurs très proches des résultats du Drivestor 2 Pro avec 18,5 Mo/s en lecture aléatoire et 13,8 Mo/s en écriture aléatoire.
Vous avez l’habitude, nous cherchons toujours à confirmer ou infirmer ces mesures théoriques avec de multiples tests de copie et d’utilisation pratique. Nous vous en présentons ici une synthèse avec la copie d’un large fichier depuis un PC Windows 10 équipé d’un SSD rapide, le Corsair MP600. Et les résultats sont globalement satisfaisants, avec une bonne constance.
Ainsi, en lecture depuis le NAS, nous sommes un peu derrière les débits du Drivestor 2 Pro, mais sans que ce soit scandaleux : nous relevons environ 196 Mo/s contre un tout petit peu moins de 210 Mo/s sur le NAS testé il y a quelques semaines. En écriture, les écarts sont un peu plus importants et quand le Drivestor 2 Pro tourne autour des 160 Mo/s, il faut ici se contenter d’un peu moins de 130 Mo/s.
Nous enchainons avec les mesures « complémentaires ». Sans surprise, l’AS1104T se comporte ici plutôt bien. La puissance mesurée de son processeur et l’imposant ventilateur sont d’excellents atouts pour garder l’ensemble au frais. Avec des disques durs 7 200 tr/mn, nous n’avons pas noté de chauffe particulière, au contraire : au repos, les disques sont sous les 30°C et ne dépassent jamais trop cette valeur, même en pleine activité.
Au maximum de sa puissance, le ventilateur de 12 cm est sans doute capable de faire du bruit, mais vous aurez du mal à le pousser dans ses retranchements : dans le pire des cas, nous avons mesuré le NAS à 35,2 dB, mais le plus souvent, nous ne dépassions pas les 30 dB avec, au plus calme, 25,8 dB mesurés à un mètre. Enfin, la consommation est du même acabit avec moins de 10 Watts lorsque les disques sont au repos et 27,5 Watts en pleine charge. D’excellentes valeurs assurément.
Enfin, avant de conclure cet article, nous effectuons le test que nous réservons aux NAS dotés d’au moins trois baies : la vérification du temps nécessaire pour reconstruire notre pile RAID 5. Celle-ci est composée de 100 Go répartis en huit gros fichiers et de 10 Go divisés en plus de 4 000 petits fichiers.
On sent ici les limites de la solution Realtek et il faut plus de 20 minutes pour accomplir cette tâche : c’est nettement plus que sur d’autres NAS, même si ça reste finalement assez raisonnable.
Asustor Drivestor 4 AS1104T : l'avis de Clubic
Nous avons testé le Drivestor Pro, un modèle un peu plus musclé que le Drivestor et pour autant, il nous est difficile d’afficher une préférence pour l’un ou pour l’autre de ces produits. En effet, Asustor divise la mémoire vive embarquée par deux, mais réduit aussi significativement le prix demandé pour ce NAS, qui constitue dès lors une excellente entrée en matière sur ce type de produits.
Le Taïwanais est peut-être un peu moins en vue que ses concurrents les plus renommés – QNAP et Synology en tête de liste – mais avec l'AS1104T, il dispose assurément d'un excellent produit pour quiconque souhaite se lancer dans la création d’un petit serveur de fichiers domestiques et veut partager les documents de toute la maison sans se compliquer la vie. À moins de 300 euros le modèle quatre baies, difficile de trouver mieux.
- Quatre baies à petit prix
- Contrôleur Ethernet 2,5 GbE
- Qualité de l'OS Asustor
- Simplicité de montage
- Performances correctes
- 1 Go de RAM non extensible
- Aucun slot PCIe / NVMe
- Officiellement incompatible avec les 2,5 pouces