Dans l’idée de proposer une solution NAS cinq baies de qualité, sans être trop onéreuse, Synology a mis au placard le vieillissant DS1517+ pour le remplacer par un plus moderne DS1520+. Un modèle à la croisée des chemins entre une utilisation domestique et le déploiement au sein d’une structure libérale, voire d’une petite entreprise.
- Cinq baies de stockage
- Jusqu'à 2 M.2 NVMe de cache
- Quatre ports LAN (1 GbE)
- CPU performant, 8 Go de RAM
- Clarté et efficacité de DSM 7
- Fonctionnalités en pagaille
- Ancien noyau Linux, pas de ZFS
- Pas de 2,5 GbE, pas de PCIe
- Un seul emplacement DDR4
- Brique d'alimentation externe
Malgré l’émergence de nombreux concurrents et la montée en puissance d'un ou deux en particulier, Synology conserve une certaine aura dans le monde du NAS. Ses nouveautés sont toujours attendues avec impatience par les amateurs qui espèrent secrètement des avancées notables tant du côté du matériel embarqué que du logiciel d’exploitation. Ce dernier, le DiskStation Manager, reste une référence par ses fonctionnalités et la qualité de son interface. Il y a seulement quelques semaines, il est passé en version 7.0. L’occasion pour nous de faire un peu le point.
Fiche technique du Synology DS1520+
Dans ce que Synology appelle les « NAS de bureau », le DS1520+ n’est qu’un candidat parmi une multitude d’autres. Même au sein de la série « Plus », il ne représente qu’une espèce de montée en gamme par rapport aux DS720+ / DS920+ en proposant notamment une cinquième et très appréciable baie de stockage. Il reste par ailleurs plus accessible que les imposants DS1621+ et DS1821+.
Le Synology DS1520+, c’est :
- Processeur : Intel Celeron J4125, quadruple-cœur @ 2 GHz / 2,7 GHz
- Mémoire vive : 8 Go DDR4 non-ECC (4 Go + 4 Go)
- Nombre de baies : 5x SATA3 compatibles 2,5" et 3,5"
- Disques livrés : aucun
- Capacité maximale : 108 To
- Emplacements NVMe : oui, 2 M.2 2280 SSD
- Hotswap : oui
- Dimensions : 166 x 230 x 223 mm
- Poids : 2,62 kg à vide
- Alimentation : 120 W, brique externe
- Ventilation : oui, 2x 92 mm
- Connectique : 4x RJ45 1 GbE, 2x USB-A 3.2 Gen 1, 2x eSATA
- Port PCIe : non
- Normes RAID : 0 / 1 / 5 / 6 / 10 / JBOD / SHR / SHR2
- Garantie : 3 ans
- Prix et disponibilité : déjà disponible, à 829,95 euros
Par rapport au DS920+, on voit bien que le DS1520+ signe cette montée en gamme. En effet, le processeur est identique, mais la quantité de mémoire est doublée et, surtout, la cinquième baie permet d’envisager des scénarios plus variés. Pour le reste, la solution est très proche avec un système de ventilation identique, les mêmes ports M.2 pour du cache SSD et la sempiternelle limitation au seul Gigabit Ethernet. À plus de 800 euros le NAS, ça commence à se voir.
Design et ergonomie
S’il y a un point quasiment immuable chez Synology, c’est bien le design. La conception des NAS du fabricant taïwanais est pour ainsi dire la même que vous vous tourniez vers les modèles « value » destinés aux petits budgets ou vers la série « XS / XS+ » pour les plus fortunés. Seule la gamme « J » dénote avec sa robe blanche. Pas de blanc sur le DS1520+ qui est conforme aux canons du groupe : la forme est parallélépipédique, le coloris intégralement noir et l’ensemble laisse de côté toute fioriture pour une recherche constante d’efficacité.
Sur les parois du NAS, on retrouve aussi l’inévitable logo Synology présent des deux côtés et légèrement ajouré afin de permettre à l’ensemble de « respirer » un peu. La façade du DS1520+ n’est guère plus originale, mais compte tenu de l’élégance des produits Synology, ce n’est pas une critique, bien au contraire. Une large part de cette face avant est dévolue aux tiroirs extractibles des cinq baies de stockage. Sur chacun d’eux, on retrouve la petite ouverture pour verrouiller le berceau, Synology livrant comme à chaque fois deux petites clés.
Le Synology DS1520+ se dévoile, face avant et face arrière, dans toute sa sobriété © Synology
À côté de ces cinq baies de stockage, seul le cartouche de droite est « remarquable ». Il regroupe les LED d’activité, au nombre de six. Par rapport à certains de ses concurrents, Synology fait ici preuve d’une remarquable sobriété : une LED pour chaque disque dur qui clignote lorsque celui-ci est actif et une LED générale qui permet de vérifier la mise sous tension du NAS aussi bien que l’activité du produit ou de renseigner sur d’éventuelles pannes. Enfin, sous ces LED, on repère le port USB-A 3.2 Gen 1 et le bouton de mise sous tension. Rien à signaler à ce niveau.
En retournant le NAS, les choses sont (un peu) plus originales. Synology a pour habitude de multiplier les ports réseau sur ses modèles haut de gamme et le DS1520+ se trouve doté de quatre ports RJ45. Hélas, ils ne sont encore et toujours qu’à la norme 1 GbE quand tous les concurrents ou presque proposent du 2,5 GbE voire du 10 GbE à des tarifs intéressants. À ces critiques, Synology répond « agrégation » et autorise l’association des quatre ports Ethernet afin de multiplier les débits de son produit, mais le compte n’y est toujours pas.
Pour le reste, cette face arrière est assez dépouillée. On repère les deux ports eSATA pour le branchement d’unités d’extension. Dommage que Synology ne passe pas à l’USB, mais cela a le mérite de rester compatible avec les anciennes gammes. On retrouve aussi un unique port USB-A 3.2 Gen 1 et l’inévitable connecteur d’alimentation. À ce niveau, on regrette que malgré la taille du NAS, Synology n’ait pas intégré le bloc : il faut faire avec une brique externe. Enfin, au-dessus du verrouillage Kensington, on note les deux ventilateurs de 92 mm et les grilles de protection. Synology fait toujours de l’excellent travail de ce côté-là.
Fonctionnalités et interface logicielle
Nous l’avons précisé au moment d’évoquer sa fiche technique, le DS1520+ reprend le processeur du DS920+, un Celeron J4125 doté de quatre cœurs. En revanche, Synology a décidé de doubler la RAM embarquée avec 8 Go afin que l’ensemble respire davantage. Notons que cette mémoire est pour partie (4 Go) soudée à la carte mère quand le reste prend la forme d’une barrette de 4 Go aisément remplaçable. Synology ne précise cependant pas à combien peut s’élever la mémoire maximale de son NAS. En son temps, le DS1517+ pouvait atteindre 16 Go.
Avant d’installer le logiciel maison – DiskStation Manager (DSM) – il est indispensable de peupler les baies de notre NAS. Là, aucun problème, Synology reste fidèle à son excellent système de berceaux qui acceptent aussi bien des unités 2,5 que des 3,5 pouces : les premières auront besoin de vis pour être fixées quand les secondes se suffisent des baguettes de plastique. La mise en place ne prend guère plus de quelques minutes et la machine est prête à démarrer et à être reconnue par Synology Assistant, le très pratique logiciel d’identification et de configuration.
Synology Assistant lance ensuite de lui-même l’interface web permettant de mettre en place le logiciel DSM. Une connexion internet est bien sûr nécessaire. Comme toujours avec Synology, les options présentées à l’utilisateur sont à la fois très claires et très concises. Même les débutants ne devraient avoir aucun mal à s’y retrouver. En quelques minutes, DSM est déployé, le NAS est configuré et l’usager placé devant le bureau de l’interface Synology. À ce niveau, le Taïwanais ne craint personne : le déploiement de DSM est ce qui se fait de mieux.
Nous l’avons dit, il y a quelques semaines Synology déployait la version 7.0 de DSM. Nous allons évidemment vous parler des nouveautés et de notre ressenti, mais avant cela, il est toujours intéressant de souligner que Synology met en place une « démo interactive » en ligne de son interface NAS. La chose permet même de tester et de découvrir la nouvelle version 7.0 ou de rester sur la plus ancienne version 6.2. Synology n’est pas le seul à proposer pareil outil, mais il s’agit malgré tout de quelque chose de précieux au moment de faire son choix.
DSM 7.0 intervient plus de deux ans après la sortie de la dernière mise à jour majeure de DiskStation Manager. Logiquement, Synology était attendu au tournant, mais la société avait surtout à cœur de ne pas perdre ses habitués. Il faut dire que pour la plupart de ses usagers, DSM est pour beaucoup dans le choix Synology. La société a donc conservé une interface extrêmement proche de la version 6.2 avec toutefois une étrangeté qui s’est maintenue sur la mise à jour 7.0.1 : Synology adopte maintenant une identification sur deux écrans (identifiant, puis mot de passe). On a connu plus pratique.
Pour le reste, l’impression au premier coup d’œil est bonne. L’ensemble est esthétiquement proche, mais un peu plus moderne et plus travaillé. En creusant, on se rend compte que cette remarque s’applique à tous les compartiments de DSM 7.0.1. Il n’est pas question de révolutionner l’OS, mais plutôt de lui apporter un petit coup de jeune, de rendre l’ensemble plus cohérent. Ainsi, iSCSI Manager devient SAN Manager et agglomère les LUN, l’iSCSI, le Fibre Channel… La gestion est par ailleurs intégrée à Synology Storage Console afin de faciliter les opérations d’administration.
Active Insight apporte toutes les clés pour une gestion réussie d'un vaste parc de NAS Synology © Nerces
Lui aussi dédié aux plus gros administrateurs, Active Insight fait son entrée avec DSM 7.0. L’objectif est ici d’avoir un système de surveillance étendue pour les structures les plus solidement équipées. Active Insight prend la forme d’un outil de gestion affichant tous les NAS sous votre « juridiction ». On peut en vérifier les performances, mais aussi disposer d’avertissements automatisés en cas de problèmes. Active Insight diffuse également des recommandations matérielles avant que les incidents ne surviennent et, bien sûr, l’ensemble est hautement personnalisable.
Combinant les atouts de Photo Station et de Moments, Synology Photos fait impeccablement le job © Nerces
Moins « pro » et davantage tournée vers les particuliers, l’application Synology Photos fait peau neuve. L’idée était de regrouper Photo Station et Moments au sein d’une seule application pour éviter les doublons. La création d’albums automatiques ou le partage simplifié constituent quelques-unes des modalités pratiques de Synology Photos. L’éditeur s’est aussi arrangé pour que la chose soit plus agréable à manipuler grâce au mode Lightbox qui accélère grandement l’affichage ou la Chronologie qui permet une navigation fluide et continue à travers les photos.
À côté de cela, DSM 7.0 est évidemment l’occasion de proposer toutes les fonctionnalités « habituelles » d’un DiskStation Manager sur lesquelles nous ne reviendrons pas vraiment. Synology dispose par exemple toujours de Synology Office, son outil de travail collaboratif, et il reste simple de mettre en place des dossiers de partage, des groupes d’utilisateurs, des quotas, des sauvegardes locales ou à distance, des incrémentations de back-up… Bien sûr aussi, Synology dispose toujours d’une large gamme d’options pour la création de sa pile RAID.
Ainsi, le Synology Hybrid RAID est toujours de la partie et le format de fichiers BTRFS est au menu. En revanche, on regrette que Synology ne se montre pas aussi ouvert que QNAP en n’offrant par exemple pas l’usage du ZFS. De la même manière, les usagers experts seront déçus de voir que Synology reste « coincé » sur le noyau Linux 4.4 même sur DSM 7.0 alors que ses principaux concurrents ont su évoluer. Avec son ADM en version 4.0, Asustor est passé au noyau 5.4 quand QNAP va encore plus loin avec le noyau 5.10 sur QTS 5.0.
Malgré quelques lacunes, peut-être même une certaine suffisance, il nous faut reconnaître que l’interface logicielle de Synology est actuellement ce qui se fait de mieux. Elle est certes peut-être un peu moins riche, moins complète que l’offre QNAP, mais elle a pour elle un côté beaucoup plus direct. Les habitués se perdront moins dans le dédale des menus / sous-menus quand les débutants seront bien plus vite autonomes. Si DSM 7.0 n’est pas la révolution espérée, il garde une longueur d’avance.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Le DS1520+ est un modèle doté de cinq baies de stockage. Hélas, vous le savez si vous nous suivez régulièrement, nous n’avons que quatre SSD Samsung 860 EVO pour nos tests qui se limiteront donc à quatre baies. Cela permet malgré tout la mise en place de piles RAID 5 ou 6, SHR 1 ou 2. Si l’interface réseau se contente du Gigabit Ethernet, l’option d’agrégation de liens nous pousse à utiliser notre switch 10 GbE, un Buffalo MP2008.
Nous avons pour habitude de ne pas surcharger la partie mesure de performances et si nos essais pratiques ont été réalisés sur diverses configurations, nous ne faisons apparaître ici que les résultats enregistrés sur CrystalDiskMark et en copie de fichiers via l’explorateur Windows 10. Nous nous limitons aux seules mesures en RAID 5, et avons aussi mesuré le temps de reconstruction et vérifié la température des disques, les nuisances sonores ainsi que la consommation électrique.
Synology ayant une fois encore décidé de se limiter au seul Gigabit Ethernet, il ne fallait pas s’attendre à des miracles en utilisant un unique port RJ45 pour connecter notre DS1520+ au réseau. Logiquement, sur CrystalDiskMark, le NAS vient saturer l’interface réseau et en lecture / écriture séquentielle, les 120 Mo/s sont en ligne de mire. Bien sûr, en aléatoire sur de petits fichiers, les débits ne sont plus à la fête, mais aucun NAS testé dans nos colonnes ne fait vraiment mieux.
Pour appuyer ces remarques « théoriques », nous avons pour habitude de vérifier le bon fonctionnement du NAS dans un usage plus classique. Nous travaillons sur divers documents partagés, nous réalisons des opérations de transcodage, nous testons la virtualisation et nous copions des milliers de fichiers, dans tous les sens. À ce niveau, la puissance du Celeron J4125 permet d'avoir l'esprit tranquille tandis que les 8 Go apportent un peu d'air par rapport au DS920+. En revanche, pour de la virtualisation poussée, ils pourront être un peu légers.
Pour nos mesures en copie « simple », nous avons travaillé depuis un PC Windows 10 équipé d’un SSD rapide (Corsair MP600) et avons évalué les débits. Nous sommes en dessous de ce que remonte CrystalDiskMark, mais à 107-110 Mo/s en lecture comme en écriture, on sent que c'est le Gigabit qui constitue le goulet d'étranglement. Nous avons donc agrégé les quatre ports LAN du NAS et vérifié les débits. Le DS1520+ est alors en mesure de quadrupler ses débits avec plus ou moins 435 Mo/s en lecture / écriture. Dommage que Synology ne se décide pas à nous simplifier la vie avec du 2,5 GbE voire du 5 ou du 10 GbE.
Nous enchaînons avec nos mesures « complémentaires ». Synology est ici toujours à son aise et le DS1520+ ne déroge pas à la règle. Peuplé de disques durs de 7 200 tr/mn, notre NAS a conservé une température très raisonnable n’atteignant généralement que les 35 °C… mais dans une pièce plutôt fraîche loin des grosses chaleurs estivales.
Les deux ventilateurs de 92 mm maintiennent notre petit monde au frais sans monter dans les tours : au repos, les nuisances globales sont mesurées à 26,4 dB, mais même en charge, nous n’atteignons jamais les 36 dB. Enfin, la consommation reste mesurée entre 15,7 W au repos et 36,2 W en pleine charge… avec cinq disques durs.
Dans le cas des tests de NAS dotés d’au moins trois baies, nous terminons toujours les articles par un test de reconstruction d’une pile RAID 5. L’idée est ici de voir combien de temps met le NAS pour remettre en état une pile constituée de 100 Go de données réparties en huit gros fichiers et de 10 Go de données faites de plus de 4 000 petits fichiers. Sans surprise, le Celeron J4125 fait ici bonne mesure et par rapport à l’AS1104T que nous testions dernièrement. Il nous faut environ 14 minutes pour mener à bien l’opération. Un score logique, tout à fait convaincant.
Synology DS1520+, l'avis de Clubic
En position favorable sur le marché du NAS depuis plusieurs années, Synology est un peu la « force tranquille » du secteur. Une force qui peut avoir tendance à se reposer un peu sur ses lauriers et ne semble guère s’émouvoir de son manque d’ambition, notamment du côté de l’interface réseau. En 2021, il est regrettable d’être ainsi limité à du Gigabit Ethernet sur un produit à plus de 800 euros. Heureusement, la présence de quatre ports et l’agrégation de liens permettent de compenser.
Heureusement surtout, Synology a bien d’autres atouts à faire valoir comme un niveau de finition exemplaire, des procédures d’installation et de configuration simplissimes, et une interface logicielle sans équivalent à l’heure actuelle. Passé en version 7.0.1, DSM est un tout petit peu moins complet que certains concurrents, mais il se montre tout à la fois plus clair et plus accessible. Si nous apprécions beaucoup ce DS5120+, terminons par un petit tacle pour reprocher à Synology l’absence de port PCIe et l'alimentation au travers d'une brique externe.
- Cinq baies de stockage
- Jusqu'à 2 M.2 NVMe de cache
- Quatre ports LAN (1 GbE)
- CPU performant, 8 Go de RAM
- Clarté et efficacité de DSM 7
- Fonctionnalités en pagaille
- Ancien noyau Linux, pas de ZFS
- Pas de 2,5 GbE, pas de PCIe
- Un seul emplacement DDR4
- Brique d'alimentation externe