Quelques semaines avant la rentrée de septembre, Asustor a lancé la refonte de certaines de ses gammes de NAS. Nous recevons aujourd’hui le Lockerstor 6 Gen 2 AS6706T, un modèle costaud qui se destine aux utilisateurs exigeants, ayant besoin de performances.
- ADM4 toujours plus convaincant
- CPU puissant, 8 Go de RAM
- 6x HDD, 2x SO-DIMM, 4x M.2
- Double RJ45 2,5 GbE
- Bonnes performances générales
- Tarif plutôt élevé
- Vis pour monter les disques
- De légers lags d'interface
Le catalogue Asustor se compose à l'heure actuelle de trois gammes principales. Il y a quelques temps, nous testions un Drivestor, issu de l’entrée de gamme du fabricant. Au-dessus, on trouve les Nimbustor et encore au-dessus, les Lockerstor. Ces derniers ont donc profité de ce que l’on nomme dans le milieu un refresh avec trois « Gen 2 » : l’AS6702T doté de deux baies, l’AS6704T logiquement équipé de quatre baies et notre AS6706T, le plus costaud du lot, avec ses 6 emplacements pour disques 2,5/3,5 pouces et ses 4 ports M.2.
Fiche technique Asustor Lockerstor 6 Gen 2 AS6706T
Type de processeur | Intel Celeron N5105 |
Norme(s) ethernet | 2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE) |
Nombre maximal de disques supportés | 6 |
Modes RAID supporté(s) | RAID 0, 1, 1+spare, 10, 5, 5+spare, 6, JBOD, Single Disk |
Système de fichier | Btrfs, Ext4 |
Type de processeur | Intel Celeron N5105 |
Fréquence CPU | 2000 MHz |
Taille de la mémoire | 8Go |
Type de mémoire | DDR4 |
Norme(s) ethernet | 2.5 Gbps Gigabit Ethernet (2.5 GbE) |
Connecteur(s) Réseau | 2.5 Gigabit Ethernet x2 |
Wake On LAN | Oui |
Interface interne | M.2 - PCI-E 3.0 4x, Serial ATA 6Gb/s (SATA Revision 3) |
Format de disque | M.2, 3" 1/2, 2" 1/2 |
Nombre maximal de disques supportés | 6 |
RAID supporté | Oui |
Modes RAID supporté(s) | RAID 0, 1, 1+spare, 10, 5, 5+spare, 6, JBOD, Single Disk |
Système de fichier | Btrfs, Ext4 |
Connecteur(s) | HDMI, USB 3.1 x2 |
Fonctions du serveur | FTP, Impression, Multimédia, Photo, Vidéo-surveillance, Virtualisation, Web |
Windows ADS | Oui |
iSCSI (Encapsulation SCSI) | Oui |
Téléchargement sans PC | Oui |
Evolutif | Oui |
Rackable | Non |
Niveau sonore | 18.1dB |
Consommation | 48.5W |
Largeur | 233mm |
Hauteur | 185.5mm |
Profondeur | 230mm |
Poids | 4.4kg |
Design et ergonomie
Nous venons de l’expliquer, l’offre Asustor se décompose de manière très schématique en trois grands segments. Les deux premiers – Drivestor et Nimbustor – sont plutôt orientés maison/petite structure tandis que le troisième – Lockerstor – se veut plus polyvalent pour convenir même à des moyennes ou grandes entreprises. De manière assez logique, le fabricant a opté pour un design sensiblement différent pour cette troisième gamme, plus professionnelle.
Le Nimbustor, à gauche, propose une façade bien plus élégante que notre Lockerstor © Asustor
D’emblée, on constate la disparition de la plaque de façade qui venait masquer les berceaux des unités de stockage. Sur notre AS6706T, lesdits berceaux sont non seulement visibles directement, mais aussi bien plus accessibles : il s’agit de permettre une intervention rapide, à chaud, au moindre signe de défaillance. L’aspect du NAS est plus « industriel » et moins raffiné que celui de des gammes inférieures. En revanche, entre les différents Lockerstor, les différences sont minimes.
Fonctionnelle est le maître-mot de la conception de cette façade © Nerces
Le plus petit de la gamme, l’AS6702T, est le seul à ne pas avoir d’écran LCD en façade. Sur notre AS6706T, ledit écran mesure 8 centimètres de large et dispose de deux lignes sur lesquelles on peut faire figurer des informations comme la température du CPU ou l’adresse IP, mais aussi des messages plus personnels. Le tout est géré par quatre boutons de contrôle. La gauche de la façade est occupée par quatre LED (activité, alimentation et réseau 1, réseau 2). Enfin, un port USB-A 3.2 Gen 2x1 complète le tout.
Rien à dire de particulier sur les parois latérales du NAS, en revanche, en le retournant on découvre l’imposant ventilateur de 12 centimètres installé par Asustor pour assurer le refroidissement de son matériel. Dans le coin supérieur gauche, on repère bien sûr l’alimentation. Celle-ci est compacte et d’une puissance de 250 Watts, bien plus qu’il n’en faut pour une telle machine. Dans le coin inférieur droit, le verrouillage Kensington est clairement visible.
Sur l'arrière, les deux ports RJ45 2,5 GbE sont l'atout principal du NAS © Nerces
Juste au-dessus, on remarque la présence d’un petit trou pour réinitialiser la bête et, tout proche, le port HDMI à la norme 2.0b. Il s’agit d’une idée de QNAP qu’Asustor a repris à son compte, mais n’exploite encore que trop peu. Enfin, les trois derniers connecteurs se composent d’un port USB-A 3.2 Gen 2x1 et de deux ports RJ45. Suivant la tendance actuelle, ils sont en Ethernet 2,5 GbE, mais ils sont aussi bien sûr capables de fonctionner en 1 GbE si besoin.
Fonctionnalités et interface logicielle
À la manière de ses concurrents, Asustor a conçu son NAS autour du Celeron N5105, un CPU quatre cœurs à 2 GHz, capable d’atteindre les 2,9 GHz en boost. Le processeur est identique sur les trois NAS de la gamme, mais notre AS6706T se distingue par sa capacité RAM : 8 Go de DDR4 contre 4 Go pour les modèles inférieurs. Plus intéressant encore, ces 8 Go se présentent sous la forme d’une barrette SO-DIMM alors que le NAS possède deux emplacements : l’extension n’en sera que plus facile.
En revanche, les 4 ports M.2 et l'emplacement SO-DIMM supplémentaire sont très accessible © Nerces
Cela fait partie des possibilités d’ouverture de cet AS6706T qui nous décevait dans un premier temps par l’absence de port PCI Express. En revanche, ces deux slots SO-DIMM sont une bonne chose, de même que les quatre emplacements M.2. Ces derniers peuvent recevoir des SSD à configurer en cache ou pour gonfler la capacité de stockage. Celle-ci repose cependant davantage sur les six baies 3,5 pouces pour lesquelles l’installation est simple, même si les vis restent nécessaires.
Une fois le matériel en place, on peut allumer et procéder à l’installation logicielle du NAS. Cela passe généralement par l’utilisation de l’Asustor Control Center afin d’identifier l’appareil sur le réseau. Ce n’est pas indispensable, mais toujours pratique. Le logiciel lance alors l’utilitaire de configuration d’ADM – pour Asustor Data Master – l’interface maison. Pas grand-chose à signaler à ce niveau. Les débutants ne seront pas perdus grâce aux nombreuses indications données, en français bien sûr.
Entre l'Asustor Control Center et l'outil de configuration, l'installation du NAS est un jeu d'enfants © Nerces
C’est à ce niveau que l’on décide de la solution RAID à retenir sachant qu’Asustor reste dans le classique avec du single, JBOD, RAID 0 , RAID 1, RAID 5, RAID 6 ou RAID 10 pour un système de fichiers en BTRFS ou EXT4. Bien sûr, pour les disques externes, on peut aussi compter sur la prise en charge des FAT32, EXT3, exFAT, HFS et NTFS. Le NAS nous conduit alors à son interface qui, comme chez la concurrence, mise sur le tout-graphique avec bureau, icônes et contrôle à la souris.
Popularisé par Synoloy, ce type d’interface est aujourd’hui proposé par tous les principaux acteurs. Asustor s’inspire de son concurrent, mais propose sa propre organisation et parvient à garder une belle clarté malgré le grand nombre d’options et d’outils proposés. Afin de simplifier les choses, ADM est commun à tous les NAS Asustor et s’organise autour de quelques outils clés comme les modules de Réglages, de Services, de Gestionnaire de stockage et d’Informations système.
Gestion des LED, des alarmes et, bien sûr, des comptes utilisateurs © Nerces
Les indispensables fonctions de création d’utilisateurs ou de groupes sont présentes. On aurait toutefois aimé que la gestion des quotas soit un peu plus intuitive. Rien à redire en revanche sur tout ce qui est prise en charge et contrôle des services avec, bien sûr, la plupart des protocoles réseau, mais aussi de multiples outils de sauvegarde locale ou à distance, totale ou incrémentielle. Les snapshots sont bien sûr de la partie et un outil de migration vient simplifier le changement de NAS.
Asustor s’est depuis peu fait une spécialité de la protection et du conseil de ses usagers faisant clairement de l'œil aux usagers les moins experts. Pour ce faire, Dr. Asustor propose un diagnostic complet du NAS et des solutions pour tout ce qui est identifié comme une faiblesse. De la même manière, le fabricant propose des package d’applications. L’idée est de simplifier le choix des modules annexes à installer grâce à des présélection en fonction de ses besoins.
Asustor a la bonne idée de proposer des packages regroupant des modules en fonction des besoins © Nerces
Un package « pour la maison » vient par exemple installer depuis la centrale d’applications d’Asustor (App Center), tout ce que le constructeur estime utile pour un usage domestique : Photo Gallery, DataSync Center, LooksGood/SoundsGood/StreamsGood et UPnP Media Server V2. Il existe ce même type de package pour « les affaires », « le design professionnel » ou « le live streaming » notamment. Bien sûr, on peut tout à fait se passer de ces aides, mais aussi les compléter par d’autres applications.
À ce niveau, l’App Center a fait des progrès considérables et concurrence aujourd’hui plutôt bien l’interface de Synology, tout en restant encore à bonne distance de celle de QNAP. Les catégories sont claires, le rangement des applications précis et une rubrique bêta permet de s’aventurer vers des modules en cours de développement. Un regret cependant, la prometteuse prise HDMI est sous-exploitée et la section jeu vidéo est plus anecdotique qu’autre chose.
Le moniteur système absolument indispensable, l'émulateur Mednafen l'est bien sûr beaucoup moins © Nerces
Dans sa dernière mise à jour – ADM 4.1 – Asustor a intégré le Dr. Asustor dont nous avons parlé et amélioré la prise en charge Samba. Profitant de l’intégration du noyau Linux 5.13, ADM 4.1 améliore aussi la stabilité et les performances du système de fichiers BTRFS que nous ne saurions trop vous conseiller : nettoyage des données et autoréparation des fichiers sont présentés comme plus efficaces. Si nous avons encore une petite préférence pour la clarté du DSM de Synology, l’ADM d’Asustor est notre second choix pour un NAS utilisé par des non experts.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Si certains de nos tests ont été réalisés avec des disques durs 3,5 pouces « classiques » - en l’occurrence des HAT5300 signés Synology – la plupart de nos mesures sont, elles, faites avec la même grappe de quatre SSD 860 EVO Samsung d’une capacité de 250 Go. Ainsi, nous gardons des conditions aussi proches que possibles sur tous nos tests de NAS.
De la même manière, les machines étaient toutes connectées à notre switch 10 GbE, le MP2008 de marque Buffalo. Ce dernier a toutefois posé un problème qui risque de nous pousser à le changer prochainement : impossible de faire fonctionner l’agrégation de liens de l’AS6706T. Nous nous sommes donc limités à tester le contrôleur 2,5 GbE de notre NAS.
Mesures (débits et IOPS) CrystalDiskMark sur des fichiers de 1 Go sur un volume RAID 5 @ 2,5 GbE © Nerces
Un contrôleur 2,5 GbE qui autorise évidemment de bien meilleures performances que les 1 GbE que l’on trouve encore souvent dans le monde du NAS. Sur CrystalDiskMark, on ne peut toutefois s’empêcher d’être un peu déçus par ses résultats. En lecture/écriture séquentielle, l’AS6706T ne sature pas son interface réseau, mais reste surtout assez loin du TerraMaster F4-423 que nous testions il y a peu : 248 Mo/s par seconde contre 288 Mo/s et même en passant sur le test 64 Go, le résultat est le même. Dommage.
Mesures (débits et IOPS) CrystalDiskMark sur des fichiers de 64 Go sur un volume RAID 5 @ 2,5 GbE © Nerces
En lecture aléatoire sur de petits fichiers, l’écart est moins net : on est ici à 21 Mo/s contre 25 Mo/s sur le TerraMaster. Il est d’ailleurs amusant de constater que le F4-423 est nettement battu en écriture aléatoire : il n’autorise que 14 Mo/s quand l’AS6706T se montre constant, à 22 Mo/s. Une constance que l’on retrouve sur le test 64 Go : les débits tournent toujours autour de 22 Mo/s. Enfin, à la demande de certains lecteurs, nous faisons figurer les résultats IOPS que, faute de concurrents immédiats, nous ne pouvons commenter plus en détails pour le moment.
Nos tests de NAS se déroulent toujours de la même manière et à côté de ces mesures théoriques, nous prenons soin de placer l’appareil au centre de notre installation réseau. Il remplace alors notre NAS personnel pour une utilisation plus « réelle ».
À défaut d’avoir de quoi illustrer ce genre d’usage, nous vous proposons une mesure « en situation » avec de la copie de fichiers sous Windows 10. Le NAS est connecté à un PC équipé d’un SSD rapide et… les débits sont pour ainsi dire identiques à ceux de CrystalDiskMark. S'il ne bat pas de records, l’AS6706T s’impose comme un appareil sûr, très fiable.
Nous poursuivons nos tests avec les mesures dites de « surveillance ». Utilisant le même processeur – un Celeron N5105 – et une conception finalement assez proche de celle du F4-423 de TerraMaster, il n’est pas surprenant de trouver des valeurs de température assez similaire.
Rien à signaler à ce niveau, la surchauffe est impossible. Logiquement, le NAS se montre plutôt discret et il faut vraiment le forcer pour atteindre les 35 dB que nous relevons au maximum. Seule la consommation est un peu élevée, mais ça n’a rien d’étonnant compte tenu de la présence ici de 6 disques durs 3,5 pouces !
Enfin, nous bouclons nos mesures et notre test par l'opération réservée aux NAS dotés d’au moins trois baies : le temps de reconstruction de notre pile RAID 5. Celle-ci est composée d’environ 100 Go de données réparties en 8 gros fichiers ainsi que 10 Go de données constituées de plus de 4 000 petits fichiers. Pas de surprise, l’AS6706T est au niveau du F4-423 équipé du même CPU : les deux appareils s’affranchissent de la tâche en plus ou moins neuf minutes.
Asustor Lockerstor 6 Gen 2 AS6706T, l'avis de Clubic
Esthétiquement, l’AS6706T n’est sans doute pas le plus réussi des NAS d’Asustor. Par rapport aux Drivestor et Nimbustor, le constructeur privilégie l’accessibilité sur l’élégance. Les baies sont nombreuses et très simples d’accès pour un changement d’unités express. Le NAS est de conception classique, mais ne souffre aucune critique particulière alors que les deux emplacements mémoire, les quatre slots M.2 et les six baies 3,5 pouces sont un gage d’ouverture.
En termes de logiciel, Asustor a réussi une remarquable prouesse en se mettant, en seulement quelques années, au niveau des meilleurs. Moins connu que le QTS de QNAP et plus encore, que le DSM de Synology, son Asustor Data Master est pourtant une référence qui allie richesse fonctionnelle et simplicité d’accès. Le logiciel s’adresse aussi bien aux usagers les plus expérimentés qu’aux néophytes du NAS. Une excellente application pour un NAS très convaincant.
Esthétiquement, l’AS6706T n’est sans doute pas le plus réussi des NAS d’Asustor. Par rapport aux Drivestor et Nimbustor, le constructeur privilégie l’accessibilité sur l’élégance. Les baies sont nombreuses et très simples d’accès pour un changement d’unités express. Le NAS est de conception classique, mais ne souffre aucune critique particulière alors que les deux emplacements mémoire, les quatre slots M.2 et les six baies 3,5 pouces sont un gage d’ouverture.
Logiciellement parlant, Asustor a réussi une remarquable prouesse en se mettant, en seulement quelques années, au niveau des meilleurs. Moins connu que le QTS de QNAP et plus encore, que le DSM de Synology, son Asustor Data Master est pourtant une référence qui allie richesse fonctionnelle et simplicité d’accès. Le logiciel s’adresse aussi bien aux usagers les plus expérimentés qu’aux néophytes du NAS. Une excellente application pour un NAS très convaincant.
- ADM4 toujours plus convaincant
- CPU puissant, 8 Go de RAM
- 6x HDD, 2x SO-DIMM, 4x M.2
- Double RJ45 2,5 GbE
- Bonnes performances générales
- Tarif plutôt élevé
- Vis pour monter les disques
- De légers lags d'interface