Chez Clubic, nous avons tendance à considérer ASUSTOR comme un « second couteau » du NAS après les poids lourds que peuvent constituer Synology et QNAP. Pourtant, c’est bien ce troisième larron qui innove avec deux modèles de NAS prévus pour accueillir uniquement des unités de stockage SSD NVMe au format M.2.
- Design "PS4" pratique, efficace
- Bonnes performances générales
- Douze slots SSD NVMe M.2
- Contrôleur réseau 10 GbE
- Ports HDMI et USB 3.2 Gen 2x1
- Tarif NAS + SSD élevé
- 10 GbE un peu sous-exploité
Fiche technique ASUSTOR Flashstor 12 FS6712X
Type de processeur | Intel Celeron N5105 (Quad-Core 2.0 GHz / 2.9 GHz Rafale - Cache 4 Mo) |
Norme(s) ethernet | 10 Gbps Gigabit Ethernet (10 GbE) |
Nombre maximal de disques supportés | 12 |
Modes RAID supporté(s) | RAID 0, JBOD, 6, 10, 1, Single Disk, 5 |
Système de fichier | Btrfs, Ext4 |
Type de processeur | Intel Celeron N5105 (Quad-Core 2.0 GHz / 2.9 GHz Rafale - Cache 4 Mo) |
Fréquence CPU | 2000 MHz |
Taille de la mémoire | 4Go |
Type de mémoire | DDR4 |
Norme(s) ethernet | 10 Gbps Gigabit Ethernet (10 GbE) |
Connecteur(s) Réseau | 10 Gigabit Ethernet |
Wake On LAN | Oui |
Bluetooth | Non |
Wi-Fi | Non |
Certification DLNA | Oui |
Interface interne | M.2 - PCI-E NVMe |
Format de disque | M.2 |
Nombre maximal de disques supportés | 12 |
RAID supporté | Oui |
Modes RAID supporté(s) | RAID 0, JBOD, 6, 10, 1, Single Disk, 5 |
Système de fichier | Btrfs, Ext4 |
Connecteur(s) | USB 3.2 Gen 2 x2, USB 2.0, HDMI, Audio numérique S/PDIF |
Fonctions du serveur | FTP, Multimédia, Photo, Vidéo-surveillance, Web |
Windows ADS | Oui |
iSCSI (Encapsulation SCSI) | Oui |
Téléchargement sans PC | Oui |
Evolutif | Oui |
Rackable | Non |
Niveau sonore | 18.7dB |
Consommation | 26W |
Largeur | 308.26mm |
Hauteur | 48.3mm |
Profondeur | 193mm |
Poids | 1.37kg |
Design et ergonomie
Pour ce test de la gamme Flashstor 6, ASUSTOR nous a fait parvenir le modèle le plus musclé des deux, le FS6712X. Il est en réalité très proche du FS6706X adoptant un boîtier strictement identique et ne se démarquant que sur quelques points – parfois très importants – sur lesquels nous ne manquerons bien sûr pas de revenir. En premier lieu, ce sont cependant les ressemblances entre les deux modèles et une certaine PlayStation 4 qui sautent aux yeux.
Design anguleux et LED d'activité / mise sous tension © Nerces pour Clubic
Profitant de la compacité des SSD M.2, le constructeur a effectivement opté pour un boîtier très fin, très plat, tout en longueur qui rappelle toutes les platines que l’on peut retrouver dans le salon et, donc, la PlayStation 4 de Sony. ASUSTOR a d’ailleurs poussé la copie jusqu’à reprendre les éléments biseautés de la console japonaise. Moins passe-partout que les autres produits de la marque, le boîtier des Flashstor 6 peut ne pas plaire. À Clubic, nous le trouvons plutôt sympathique.
Bien sûr, le volume de 2,85 litres n’est pas étranger à cette belle impression que nous a laissé le produit. Avec simplement 308 millimètres de long pour 193 mm de large et 48 mm de haut, il est effectivement très facile à glisser un peu partout, d’autant que son poids de 1,37 kg le classe à part dans la catégorie des NAS. Des dimensions strictement identiques pour les deux modèles de Flashstor 6 lesquels arborent aussi la même robe entièrement noire.
Les ports en face arrière, intéressants : 10 GbE, HDMI, USB3.2 Gen 2x1 © Nerces pour Clubic
Sur le côté droit du NAS, on retrouve le bouton de mise sous tension alors que l’avant n’est occupé que par un connecteur unique, un USB-A 3.2 Gen 2x1. Pour obtenir davantage de connecteurs, il faut retourner la bête et c’est aussi à ce moment-là que l’on observe les premières différences entre les deux modèles de Flashstor. Dans les deux cas, on dispose de trois ports USB supplémentaires : un USB-A 3.2 Gen 2x1 et deux USB-A 2.0.
En haut, le FS6706X (6 baies) et, en bas, le FS6712X (12 baies) © ASUSTOR
Les deux NAS disposent aussi du même connecteur HDMI 2.0b et du port optique S/PDIF. Le verrou Kensington, le port d’alimentation et le bouton de réinitialisation du NAS prolongent cette proximité, mais la connectique réseau diffère nettement. Sur le FS6706X, ASUSTOR a opté pour deux ports RJ45 2,5 GbE tandis que notre FS6712X peut compter sur un RJ45 10 GbE. Ce dernier est évidemment plus moderne, mais même la première option est déjà une bonne idée d’ASUSTOR.
Grille du ventilateur et système d'ouverture du NAS © Nerces pour Clubic
Autre différence notable, si le port d’alimentation est le même, la brique d’alimentation est, elle, bien différente : un modèle 65 Watts pour le FS6706X contre une version 90 Watts pour notre FS6712X. Enfin, c’est évidemment la capacité de stockage qui vient différencier nos deux NAS. Le FS6706X se contente de six emplacements M.2 tandis qu’on en compte douze sur le FS6712X pour une capacité totale de respectivement 48 Go ou 96 Go.
Fonctionnalités et interface logicielle
Avant d’en venir au moyen d’atteindre une telle capacité, faisons un tout petit commentaire sur les entrailles du Flashstor 6 qui est – peu importe la version – basé sur un processeur Intel Celeron N5105 doté de quatre cœurs capables, en boost, d’une fréquence de 2,9 GHz. Le CPU est épaulé par 4 Go de RAM DDR4 installés via une seule barrette SO-DIMM. Un second emplacement est laissé libre, pratique pour augmenter cette RAM qui peut l’être jusqu’à 16 Go.
6 des 12 ports M.2, libres et occupés par les WD SN700 © Nerces pour Clubic
L’accès aux barrettes SO-DIMM implique d’ouvrir le NAS. Il en va de même pour l’installation des six SSD supplémentaires du FS6712X : il faut retirer les vis de l’arrière du NAS et faire coulisser la partie supérieure du capot pour ainsi accéder aux ports M.2 et aux emplacements SO-DIMM. Pour les six premiers M.2 – les seuls présents sur le FS6706X – la technique est un peu plus simple puisqu’il suffit de retirer la plaque inférieure du boîtier.
AI Master est une application smartphone très complète… © Nerces pour Clubic
Cette manipulation effectuée, le NAS est prêt à être détecté et, ce n’est pas la première fois, nous avons été déçus par le Control Center d’ASUSTOR. Sur la même infrastructure, les logiciels de QNAP, Synology ou Terramaster n’ont aucun problème pour retrouver leurs petits, mais le Control Center ne voit aucun NAS réseau. Sans doute un élément de notre configuration ne lui plait pas, mais la chose est d’autant plus étonnante qu’AI Master – l’application de gestion par smartphone – n’a rencontré aucune difficulté !
…. les progrès réalisés ces dernières années sont impressionnants © Nerces pour Clubic
Heureusement, il n’est pas trop difficile, ensuite, de trouver l’IP de notre NAS et de poursuivre en utilisant l’interface via le navigateur Web. Cela dit, cette légère déconvenue aura été une bonne occasion de nous repencher sur le cas de l’excellent AI Master lequel autorise à peu près toutes les manipulations directement depuis le smartphone. C’est simple et l’interface est très bien faite. Comme toujours dans ce genre de cas, seule subsiste la question de la sécurité de failles potentielles que cela peut ouvrir. Mais ne voyons pas toujours les choses du mauvais côté.
On a presque l'impression de se retrouver sur l'interface Web © Nerces pour Clubic
Pour le reste, ASUSTOR se repose comme avec tous ses NAS sur le logiciel ADM ou ASUSTOR Data Master lequel n’est pas sans rappeler le DiskStation Manager de Synology. ASUSTOR copie toutefois moins son concurrent que Terramaster et, à la rigueur, si la copie est pour la bonne cause, on ne va pas s’en plaindre. Dans le cas d’ADM, c’est effectivement une réussite sur toute la ligne et nous ne sommes vraiment pas loin de l’excellence Synology. La partie configuration de la ou les piles du NAS ne pose aucun problème et reste plus simple que sur le soft QNAP.
Avec un total de douze baies, le FS6712X autorise évidemment toutes les fantaisies à ce niveau, mais même le FS6706X – grâce à ses six baies – ouvre la voie aux RAID 5 et RAID 6 notamment. Grâce à la vitesse des unités SSD M.2, toute cette partie « préparatoire » est sensiblement plus rapide qu’avec des disques durs à plateaux et nous sommes plus vite en mesure d’exploiter à plein potentiel le NAS et le logiciel ADM. Ce dernier a fait d’impressionnants progrès en l’espace de quelques années seulement pour être, aujourd’hui, au niveau des meilleurs.
Pas mal d'outils sont prévus pour simplifier la vie des usagers © Nerces pour Clubic
Nous l’avons dit, il est plus proche du DSM de Synology que des QTS et QTS-Hero de QNAP. L’objectif d’ASUSTOR est d’aboutir à un outil simple, capable de convenir aux débutants. Par rapport à QNAP on perd donc des fonctionnalités et on perd surtout en ouverture sur le portail d’applications. Reste que l’App Central d’ASUSTOR est déjà bien doté et la plupart des usagers y trouveront chaussure à leur pied. Notons ici le tri en fonction des applications les mieux prises en charge (signées ASUSTOR), celles plébiscitées par la communauté et celles encore en version bêta.
Un regret du côté des versions bêta, car on trouve encore des applications comme aMule dont on peut douter de l’intérêt en 2023. En revanche, bon point pour ASUSTOR qui propose aussi un tri en fonction du domaine d’activité pour s’orienter directement vers les applications de domotique ou de blogging par exemple. Second regret, l’aspect multimédia n’est sans doute pas le mieux doté. Bien sûr, un NAS n’a pas vocation à se muer en console de jeux par exemple, mais alors qu’un port HDMI est présent sur la bête, on aurait aimé une application type RetroArch comme chez QNAP.
Au gauche, gestion des SSD et, à droite, le module Photo Gallery 3 © Nerces pour Clubic
Pour le reste, pas grand-chose à redire en réalité tant ASUSTOR coche presque toutes les cases. Ainsi, les amateurs de multimédia seront ravis de pouvoir compter sur les applications maison que sont SoundsGood et LooksGood ou de se reposer sur Plex pour ne pas perdre leurs habitudes. Il y a bien sûr ce qu’il faut pour gérer ses albums photo, même si Photo Gallery 3 est moins pertinent que Synology Photos par exemple. Surveillance Center, pour la gestion des caméras IP, nous a semblé plus à même de tenir tête aux applications des principaux concurrents.
La domotique n’est pas mal représentée avec Domotics, Home Assistant ou encore Jeedom, mais nous regrettons qu’ASUSTOR ne se soit pas encore penché de lui-même sur la question. Enfin, impossible de ne pas saluer l’ajout d’ASUSTOR aux partenaires officiels d’Adobe : cela permet de passer directement par le NAS pour réaliser traitements et montages sans avoir à rapatrier au préalable tous les documents sur le poste de travail, gain de temps et d’espace à la clé. La puissance de traitement du NAS est conforme aux exigences d’une telle solution.
Échauffement, nuisances sonores et performances
Nouveau test de NAS et nouveaux changements. Il n’est pas question de remplacer l’excellent switch QNAP QSW-IM1200-8C 10 GbE, mais M.2 oblige, nous avons laissé de côté nos SSD Samsung 870 EVO 2,5 pouces et nos disques durs Toshiba MG09 3,5 pouces, pour des SSD Western Digital Red SN700, de bons modèles prévus pour être intégrés dans un NAS.
Notre switch 10 GbE, l'excellent QNAP QSW-IM1200-8C © QNAP
Six de ces SN700 signés Western Digital ont été utilisés © Nerces pour Clubic
Premier test et première surprise pour ne pas dire déception. En effet, sur CrystalDiskMark et malgré la configuration de notre réseau en 10 GbE, nous avons été très loin d’atteindre les débits auxquels nous nous attendions. En réalité, nous sommes ici plus proches – quoique légèrement au-dessus – des débits que l’on pourrait attendre d’une interface 5 GbE.
Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichier de 1 Go, RAID5, 10 GbE © Nerces pour Clubic
Mesures (débits/IOPS) CrystalDiskMark : fichier de 64 Go, RAID5, 10 GbE © Nerces pour Clubic
Nous avons, comme à chaque fois, réalisé un second test CrystalDiskMark en passant sur des fichiers test de 64 Go, mais les résultats sont exactement les mêmes et les performances toujours très loin de ce que l’on pouvait espérer. Nous n’avons pas d’explication à l’heure actuelle et ne manquerons pas de revoir la chose dès que possible.
Bien que confirmés par des tests sur d’autres outils de mesure comme ATTO DiskBenchmark, ces résultats sont d’autant plus inexplicables qu’ils ne se retrouvent pas dans l’usage « au quotidien » du NAS. Ainsi, sur nos essais de copie de fichiers, nous obtenons des valeurs plus importantes.
Débits en écriture sous Windows 10 en RAID 5, 10 GbE © Nerces pour Clubic
En test d’écriture vers le NAS, nous avons ainsi obtenu des valeurs dépassant les 610 Mo/s. Nous restons loin des maximums théoriques d’une interface 10 GbE, mais sommes assez proches des résultats obtenus par d’autres NAS en 10 GbE comme le QNAP TS-h973AX.
Nous le disions, à l’usage, il n’y a rien à redire sur les performances et la réactivité du Flashstor 6 qui se montre parfaitement à l’aise pour gérer nos différents scénarios et qui aura simplement besoin d’un petit supplément de mémoire vive pour convenir à toutes les situations. Le passage à 8 Go, voire 16 Go sera à envisager et ASUSTOR aurait peut-être pu passer le modèle 12 baies à 8 Go de base.
Sur le papier, l’intégration de SSD M.2 en lieu et place de disques durs à plateaux doit nettement réduire les nuisances sonores, mais aussi la consommation ou l’échauffement du NAS. Autant de points que nous avions à cœur de vérifier.
Côté chaleur, les 44,8 °C en pleine charge sont à relativiser : aucun dissipateur n’avait été placé sur les SSD (nous n’en avions pas six sous la main). Pour le reste, belle performance d’ASUSTOR qui signe le NAS le plus discret passé entre nos mains et un modèle parmi les plus sobres. Pour être juste, il faut rappeler que la capacité des SSD M.2 est très inférieure à celle des disques durs : la « consommation par Gigaoctet » resterait largement en faveur de NAS plus classiques.
Enfin, nous terminons le test d’un NAS avec au moins trois baies par le temps de reconstruction de notre pile RAID 5. Elle est constituée de 100 Go répartis en huit gros fichiers et de 10 Go répartis en plus de 4 000 petits fichiers. À moins de 500 secondes, le Flashstor 6 réussit une belle performance pour laquelle on remerciera surtout les SSD NVMe de Western Digital : d’autres NAS avec le même processeur Intel nécessitent 15 à 20 % de temps en plus.
ASUSTOR Flashstor FS6712X : l'avis de Clubic
La gamme Flashstor 6 représente à coup sûr ce qui nous attend dans un avenir proche au moins sur une partie du marché des NAS : des modèles débarrassés des disques durs à plateaux pour ne plus employer que des SSD NVMe avec un format proche du M.2.
S’ils représentent l’avenir, les Flashstor 6 sont peut-être aussi un peu en avance sur leur temps du fait du surcoût que représente encore un modèle à base de tels SSD. Pour notre test, le FS6712X était peuplé de six SSD SN700 signés Western Digital soit une dépense 450 € pour un espace de stockage de seulement 6 To à laquelle il faut ajouter le coût du NAS en lui-même. Sachant que n’importe quel disque dur de plus de 300 € dispose d’au moins 14 To, vous aurez vite fait le calcul.
Pour autant, ASUSTOR n’est pas à blâmer. Le Flashstor 6 profite à la perfection des atouts du SSD pour gagner en discrétion, en consommation et en volume. Il est doté d’un design aussi original qu’il est efficace. Il intègre aussi tout ce que l’on peut demander à un NAS moderne avec, au choix, une double connectique réseau 2,5 GbE (FS6706X) ou simple 10 GbE (FS6712X). Enfin, l’interface ADM n’a plus grand-chose à envier aux ténors que sont les QNAP et autres Synology.
- Design "PS4" pratique, efficace
- Bonnes performances générales
- Douze slots SSD NVMe M.2
- Contrôleur réseau 10 GbE
- Ports HDMI et USB 3.2 Gen 2x1
- Tarif NAS + SSD élevé
- 10 GbE un peu sous-exploité