À un an des élections municipales, Mounir Mahjoubi, possible candidat de la majorité à la mairie de Paris, avance ses premiers pions, en voulant mettre les drones au service de la sécurité.
Secrétaire d'État au Numérique très médiatisé du gouvernement d'Emmanuel Macron jusqu'à son départ à la fin du mois de mars, Mounir Mahjoubi ne s'octroie pourtant pas beaucoup de temps libre. Et pour cause, le geek parisien marche aux côtés des membres du parti de la majorité pour les élections européennes et prépare surtout sa future candidature à la mairie de Paris. Il a, dans ce sens, émis l'idée d'envoyer des drones dans le ciel de la capitale.
Mahjoubi voudrait déployer 240 drones dans Paris
Si la campagne pour les élections municipales ne débutera officiellement pas avant quelques mois, l'opération séduction démarre déjà. Dans une interview accordée au JDD, Mounir Mahjoubi a, sans surprise, développé l'idée de mettre son expertise récente de secrétaire d'État au Numérique au service des Parisiens. « Dès qu'il se passe quelque chose, on intervient », souhaite le député du 19e arrondissement de la capitale.Notre-Dame de Paris : Drones, robots... La technologie de plus en plus sollicitée par les secours
Ainsi, il souhaite déployer un drone par quartier parisien... soit 240 aéronefs au total. Ces drones en question, qui « seront pilotés par des agents spécialement formés », seront équipés de caméras et pourront intervenir rapidement sur les lieux signalés.
Des boutons bleus d'urgence répartis partout dans la ville
Si l'intention est louable, son idée de sécurisation devra faire son chemin... jusqu'au sein même de l'Assemblée nationale et du Sénat. « Aujourd'hui, le survol des villes par ces engins est interdit par la Direction générale de l'aviation civile », rappelle l'ex-secrétaire d'État. « Mais il existe des exceptions, notamment en cas d'intervention d'urgence. S'il faut changer la loi, nous le demanderons ».Les drones seront indirectement sollicités par les citoyens, grâce à l'installation de 20 000 boutons d'urgence bleus, disséminés un peu partout dans les rues de Paris, « pour appeler les forces de l'ordre en cas d'urgence ». Ces boutons d'interphone, actuellement expérimentés à Marseille, fonctionnent déjà en Grande-Bretagne ou à Mexico. Des boutons portables, pour les personnes âgées, celles qui se sentent menacées ou qui ont été agressées dans le passé, seront aussi distribués.
Une application mobile spécialement créée
Une application dédiée, « Paris Urgence Sécurité », sera aussi créée et utilisables par tous, dans l'optique d'envoyer des alertes en utilisant la caméra de son mobile. L'idée générale de Mounir Mahjoubi est de permettre de diminuer le délai entre le signalement est l'intervention à quelques petites minutes, cinq tout au plus.Le député LREM fait également part de sa volonté de déployer une nouvelle génération de caméras de vidéosurveillance à Paris. Il pense notamment aux « nouvelles caméras de type Lidar, capables de détecter tous les dangers sans enregistrer les visages. C'est un bon complément des caméras de vidéosurveillance », indique-t-il.
« Il n'est question ici ni de flicage, ni d'intrusion dans la vie privée, ni de manipulation de l'opinion »
Mounir Mahjoubi tient à rassurer les sceptiques : « Il n'est question ici ni de flicage, ni d'intrusion dans la vie privée, ni de manipulation de l'opinion. Il s'agit juste de se sentir en sécurité. Je crois qu'une société qui protège ses citoyens sans porter atteinte aux libertés individuelles est possible. Les Parisiens ne seront pas géolocalisés s'ils ne le souhaitent pas. Les drones ne feront pas des rondes dans le quartier comme dans les romans de science-fiction ».Il estime tout de même le coût de ses idées à plusieurs (dizaines) millions d'euros. L'investissement, qui sera possible grâce à l'augmentation du budget de sécurité de la Ville, sera compensé par « des économies équivalentes ailleurs ».