Le département de l'Intérieur des États-Unis serait sur le point de mettre fin à un programme de drones civils, utilisés sur le territoire à l'heure actuelle. Raison de cette volte-face : l'origine chinoise des engins, qui impliquerait un risque d'espionnage, selon le gouvernement américain.
Nouvelle manifestation de la défiance des États-Unis envers la Chine. Après les smartphones Huawei, les logiciels d'intelligence artificielle, ou encore l'application TikTok, c'est au tour des drones de se trouver dans le viseur du gouvernement Trump.
1 000 drones retirés
En effet, d'après des informations rapportées par le Financial Times, le département de l'Intérieur du pays envisage sérieusement de suspendre son programme de drones civils. La décision concernerait environ 1 000 engins volants, qui présenteraient le « défaut » d'être fabriqués en Chine, au moins partiellement. Une raison suffisante pour l'administration du pays de les percevoir comme de potentiels espions à la solde de Pékin, et donc comme des menaces pour la sécurité de l'État.CES 2020 : drone V-Coptr Falcon, deux fois moins d'hélices, mais deux fois plus de temps de vol
Jusqu'à présent, les drones étaient utilisés pour diverses tâches sur le territoire américain : cartographie, secours, aide aux pompiers, etc. Il y a un peu plus d'un an, c'est la police new-yorkaise qui avait annoncé s'adjoindre les services de centaines de robots volants, pour quelques situations bien définies.
Une décision temporaire ?
Pour l'heure, on ne sait pas si la décision du département de l'Intérieur, qui n'a pas encore commenté l'information, est définitive. Les drones seraient prochainement mis hors service, mais continueraient à être utilisés dans certains cas, comme pour la lutte contre les incendies ou la formation.Quoi qu'il en soit, il pourrait s'agir d'un nouveau coup dur pour les fabricants chinois, qui avaient déjà vu leurs engins bannis de l'armée américaine. En première ligne de ces industriels, on retrouve bien sûr DJI, leader mondial des drones de loisir (et qui équipe notamment la police de New York). Le constructeur a affirmé attendre d'en savoir davantage sur la nouvelle politique du gouvernement américain avant de se prononcer. Il a néanmoins rappelé qu'il n'existait pas de preuve tangible d'espionnage par ses drones et exhorté « les décideurs politiques et les industriels à se réunir pour créer des normes claires », susceptibles de rassurer les États du monde entier.
Source : Reuters