L'Allemagne vient d'annoncer la mise en place d'un nouvel investissement qui devrait lui permettre de relancer sa filière nucléaire.
Avec la guerre en Ukraine et la fin du gaz russe à prix abordable, l'Allemagne doit en urgence trouver de nouvelles sources d'énergie pour alimenter son tissu industriel. Et pour ce faire, toutes les idées sont bonnes, même quand il s'agit de se renier.
Le nucléaire, c'est finalement pas si mal
De l'énergie, et vite ! Un mot d'ordre qui court en Allemagne, où de nombreuses entreprises envisagent de délocaliser leur production, et dont certaines ont déjà sauté le pas pour rejoindre l'Amérique du Nord et ses coûts de l'énergie plus attractifs. On ne s'étonne alors pas de voir le gouvernement revenir sur des positions antérieures, qui semblaient pourtant gravées dans le marbre.
Berlin vient ainsi d'annoncer la mise en place d'un programme de 1 milliard d'euros visant à soutenir la recherche dans le secteur de l'énergie sur les 5 prochaines années. Une première partie de cette enveloppe, de 370 millions d'euros, vient dans ce cadre d'être allouée à trois centres de recherche.
Un concurrent à ITER ?
Alors, après avoir fermé l'ensemble de son parc nucléaire après Fukushima, une opération achevée en avril dernier, l'Allemagne se dédit-elle ? Pas exactement, car au lieu de revenir à la fission nucléaire, technologie utilisée dans le parc nucléaire français, outre-Rhin, on vise directement la fusion nucléaire. Cette technologie n'est encore maîtrisée par aucune nation, malgré les grands projets comme celui situé au sud de la France, ITER, ou celui, plus abouti, de la National Ignition Facility américaine.
Si l'Allemagne regarde plutôt du côté de la fusion, c'est que contrairement à la fission, elle ne produit pas de déchets nucléaires. De plus, la plus grande puissance économique du continent souhaite privilégier l'approche du développement par les lasers, contrairement aux technologies magnétiques d'ITER. « La fusion est une chance énorme de résoudre tous nos problèmes énergétiques », s'est enthousiasmée la ministre fédérale de la Recherche Bettina Stark-Watzinger, libérale qui a obtenu gain de cause sur les Verts au sein de la coalition gouvernementale.
Source : Les Échos