Après une croissance constante et soutenue des capacités mondiales en énergies renouvelables ces vingt dernières années, l'Agence Internationale de l'Énergie vient d'annoncer une stagnation depuis 2017.
Simple arrêt temporaire ou fin de la croissance ? Le nouveau rapport de l'Agence Internationale de l'Energie a de quoi inquiéter le secteur. Et pour cause, entre le solaire, l'éolien, l'hydro et les bioénergies, la capacité nette globale en énergies renouvelables de 2018 est identique à celle de 2017. Une stagnation qui n'arrange pas les objectifs climatiques mondiaux sur le long terme.
En 2018, l'énergie renouvelable produite ne représente que 60 % des objectifs climatiques
L'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) s'est alarmée des résultats de 2018. Alors que la production d'énergies renouvelables connaissait une croissance constante depuis vingt ans, 2018 est une année maussade pour le secteur qui n'a pas réussi à surpasser 2017 en termes de capacités nettes supplémentaires : 117 gigawatts de capacité en 2018, un chiffre identique à 2017 selon l'AIE.Cette stagnation « soulève des inquiétudes sur notre capacité à atteindre les objectifs climatiques sur le long terme », alerte l'AIE. Et pour cause, les chiffres de 2018 ne représentent que 60 % des objectifs climatiques finaux.
Pour l'AIE, les gouvernements ont plus que jamais un rôle à jouer
À qui la faute ? Difficile de viser qui que ce soit : Europe et États-Unis ont fourni des une production en légère décroissance par rapport à 2017, tandis que la Chine a représenté « près de 45 % de l'augmentation des capacités nettes » dans le monde.Pour Fatih Birol, Directeur général de l'AIE, cette stagnation doit tirer la sonnette d'alarme, tout particulièrement auprès des gouvernements qui doivent mettre en place des « politiques stables appuyées par une vision de long terme ». Ces politiques doivent actionner de nouveaux projets, à un rythme plus soutenu, pour intégrer les énergies renouvelables dans nos systèmes existants « de façon optimale et économique ».
Au vu de la compétitivité accrue des énergies renouvelables permise par des coûts de production toujours plus bas, gouvernements et secteur privé n'ont plus d'excuse d'un point de vue financier. Espérons que 2019 saura relever la barre, car « le monde ne peut pas se permettre de faire une pause » dans la croissance des énergies d'avenir.