La capacité en énergie renouvelable mondiale stagne après 20 ans de croissance

Cyril Garrech-Casanova
Publié le 07 mai 2019 à 21h18
éolienne-pixabay.jfif

Après une croissance constante et soutenue des capacités mondiales en énergies renouvelables ces vingt dernières années, l'Agence Internationale de l'Énergie vient d'annoncer une stagnation depuis 2017.

Simple arrêt temporaire ou fin de la croissance ? Le nouveau rapport de l'Agence Internationale de l'Energie a de quoi inquiéter le secteur. Et pour cause, entre le solaire, l'éolien, l'hydro et les bioénergies, la capacité nette globale en énergies renouvelables de 2018 est identique à celle de 2017. Une stagnation qui n'arrange pas les objectifs climatiques mondiaux sur le long terme.

En 2018, l'énergie renouvelable produite ne représente que 60 % des objectifs climatiques

L'Agence Internationale de l'Énergie (AIE) s'est alarmée des résultats de 2018. Alors que la production d'énergies renouvelables connaissait une croissance constante depuis vingt ans, 2018 est une année maussade pour le secteur qui n'a pas réussi à surpasser 2017 en termes de capacités nettes supplémentaires : 117 gigawatts de capacité en 2018, un chiffre identique à 2017 selon l'AIE.

Cette stagnation « soulève des inquiétudes sur notre capacité à atteindre les objectifs climatiques sur le long terme », alerte l'AIE. Et pour cause, les chiffres de 2018 ne représentent que 60 % des objectifs climatiques finaux.

Pour l'AIE, les gouvernements ont plus que jamais un rôle à jouer

À qui la faute ? Difficile de viser qui que ce soit : Europe et États-Unis ont fourni des une production en légère décroissance par rapport à 2017, tandis que la Chine a représenté « près de 45 % de l'augmentation des capacités nettes » dans le monde.

Pour Fatih Birol, Directeur général de l'AIE, cette stagnation doit tirer la sonnette d'alarme, tout particulièrement auprès des gouvernements qui doivent mettre en place des « politiques stables appuyées par une vision de long terme ». Ces politiques doivent actionner de nouveaux projets, à un rythme plus soutenu, pour intégrer les énergies renouvelables dans nos systèmes existants « de façon optimale et économique ».

Au vu de la compétitivité accrue des énergies renouvelables permise par des coûts de production toujours plus bas, gouvernements et secteur privé n'ont plus d'excuse d'un point de vue financier. Espérons que 2019 saura relever la barre, car « le monde ne peut pas se permettre de faire une pause » dans la croissance des énergies d'avenir.

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Commentaires (8)
Niverolle

Certains états ne subventionnent que pour une durée limitée (disons de l’ordre de 20 ans). Les premières installations ne sont donc plus forcement rentable (c’est pour cela que l’on commence à voir de plus en plus de champs éoliens à l’arrêt comme en Allemagne). Et les nouvelles installations doivent passer par de nouvelles règles, plus strictes, pour pouvoir être éligible aux aides d’Etat.

newseven

Des fois le changement se fait tellement subtilement qu’on dirait que rien n’a changé.
Mais pour finir que tout a changé sans que se rende conte de quoi que ce soit !
Un peu quand on se balade par nostalgie dans un cartier de notre enfance.
Rien n’est pratiquement pareille .
La découverte de l’énergie fait juste commencer.
Et sa compréhension est encore plein de mystère.

tmtisfree

Pic EnR.

C’est que le consommateur taxé qui subventionne plein pot les conneries climastiques et qui doit aussi en supporter les contraintes commence à trouver la pilule un peu trop chère par rapport à ce qu’elles produisent, quand elles produisent, puisqu’il faut compenser chaque unité d’EnR produite, quand elle est produite, avec une unité d’énergie de charge pilotable (nucléaire ou thermique).

Autrement dit, tant qu’à payer autant que ce soit pour de la véritable énergie.
.

les chiffres de 2018 ne représentent que 60 % des objectifs climatiques finaux.

Seulement dans la tour d’ivoire de ces rêveurs illusionnistes :


.

Au vu de la compétitivité accrue des énergies renouvelables permise par des coûts de production toujours plus bas, gouvernements et secteur privé n’ont plus d’excuse d’un point de vue financier.

Si c’était le cas, on n’aurait pas atteint ce plateau, donc la phrase correcte est :
Au vu de la compétitivité trop faible des énergies renouvelables due à leurs coûts de production et aux subventions (issues des taxes payées par le consommateur en rébellion) toujours trop élevés, gouvernements et secteur privé vont avoir toutes les excuses de ne plus rien faire tout court.

Le marché a parlé.

KlingonBrain

C’est surtout que le consommateur, il est aujourd’hui pris en tenaille entre les capitalistes d’un côté qui veulent le voir travailler gratos, de l’autre par les états qui veulent le voir payer toujours plus d’impots, d’un autre côté par pôle emploi qui demande aux gens d’aller bosser à 100 bornes de chez eux et d’un autre par les écolos qui veulent qu’il s’y rende à pied avec des chaussures en bambou bio.

Metaphore54

En théorie le renouvelable est toujours beau, mais en pratique ce n’est pas si bien, sinon tout le monde investiraient leur argent. Reste à voir le gain écologique.

Cybercafe_Mohamamed_Chaari

Pour que énergies propres deviennent plus rentables et efficaces une condition politique est primordiale. Il faut éliminer les obstacles qui retardent, sabotent et bloquent ce processus écologique. Il y a des intérêts financiers et commerciaux immenses et des réseaux nationaux et internationaux liés aux énergies traditionnelles et polluantes qu’il est nécessaire de freiner ou contourner. Il y a des lobbys et des mafias qu’il faut vaincre, ou au moins mettre sous contrôle hors état de nuire.

sonyc91

« les chiffres de 2018 ne représentent que 60 % des objectifs climatiques finaux. » Il manque la date des objectifs finaux dans l’article. Si l’objectif final est en 2020, alors 60%, c’est en effet un gros problème. Si c’est 2040, on peut encore agir.

philouze

"Pour que énergies propres deviennent plus rentables …/… une condition politique est primordiale. Il faut éliminer les obstacles qui retardent …/… ce processus écologique. Il y a des intérêts financiers et commerciaux immenses …/… liés aux énergies traditionnelles et polluantes qu’il est nécessaire de …/… contourner. "

Si c’était si simple… il y a une simple question de coût de l’énergie UTILE GENEREE.
Certes le coût du jus-crête des enr s’est effondré, mais son coût réel rapporté au besoin temps-réel lui est resté exorbitant.
l’allemagne a produit jusqu’à 40% de “sa production globale” en ENR cette année. mais cette même année elle a du brader 20 point de cette même production globale car ses ENR n’ont pas produit quand il fallait.
Et face à ça, elle a du acheter du charbon, du gaz et du nucléaire français pour boucher 20% manquant.

Se faisant, les ENR allemands n’ont pas produit 20% des BESOINS REELS du jus allemand.

juste pour info : les ENR allemand, ça ne sert quasiment qu’à faire de l’électricité ( donc ça ne sert pas à leur mobilité par exemple, et ça a cout la somme incroyable de 450 milliards d’euros ! pour avoir un des jus au final le plus sale d’europe ou presque.

Alors vous vous dites qu’en les stockant on serait sauvé ? faut juste garder en tête que dans ce cas le MWh utile serait environ 10 fois plus cher que son équivalent nucléaire ou charbon

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