L'énergie renouvelable est la principale source d'électricité au Royaume-Uni

Benoît Théry
Publié le 14 octobre 2019 à 12h13
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Pour la première fois, les énergies renouvelables constituent la première source d'électricité du Royaume-Uni. C'est un record pour ce type d'énergie, qui a représenté, au troisième trimestre, environ 40% de l'électricité britannique.

Il y a moins de 10 ans, les énergies fossiles représentaient 80% de l'électricité du pays.

29,5 terawatts-heure, un record

Le rapport du média spécialisé Carbon Brief indique que pendant le troisième trimestre 2019, les énergies renouvelables ont produit 29,5 terawatts-heure (TWh). Ces énergies sont issues de l'éolien (20% de l'électricité fournie), de la biomasse (12%), des panneaux solaires (6%) et des barrages hydroélectriques. Durant la même période, les énergies fossiles (charbon, pétrole, gaz naturel) ont produit 29,1 TWh, soit environ 39% de l'énergie. Le secteur du nucléaire fournit pour sa part 19% de l'électricité totale.

Carbon Brief joint un graphique (image ci-dessous) montrant l'évolution des deux catégories d'énergies : en 10 ans, la part des énergies renouvelables n'a cessé d'augmenter. Celle des énergies fossiles, qui a représenté 80 TWh à l'hiver 2008-2009, fournit désormais moins de 30 TWh. C'est la première fois que les énergies renouvelables fournissent davantage d'électricité au Royaume-Uni que les énergies fossiles depuis la mise en service de la première centrale électrique britannique, en 1882.

UK électricité renouvelable
© Carbon Brief


L'éolien offshore à petit prix

Cette nouvelle répartition des énergies est conforme à une prévision émise en juin par le groupe National Grid, prédisant que celle-ci surviendrait avant la fin de l'année. Le pays a en effet largement développé son éolien : le parc Hornsea One, l'un des plus grands parcs éoliens offshore au monde, a commencé à produire de l'électricité en février 2019. Un autre parc, le parc Beatrice, a également ouvert cet été au large des côtes écossaises. Luke Clarke, de l'association RenewablesUK espère voir un développement continu de l'éolien offshore, afin qu'il produise un tiers de l'électricité britannique d'ici 2030.

Kwasi Kwarteng, le ministre de l'énergie et du développement durable, est confiant : « Nous avons déjà réduit nos émissions de 40% tout en enregistrant une croissance de l'économie des deux tiers depuis les années 1990. À présent, avec de nouveaux projets éoliens offshore à un prix bas, nous prévoyons d'aller encore plus loin et plus rapidement dans les années à venir ». Il est attendu que la nouvelle génération de parcs éoliens offshore affiche un coût de production d'environ 40 livres sterling (environ 45 euros) par mégawatt-heure (MWh). En comparaison, des appels d'offres concernant l'éolien offshore ont été gagnés en 2017 en Europe avec un prix du mégawatt-heure compris entre 50 et 80 euros.

En ce qui concerne les énergies fossiles, le Royaume-Uni s'est engagé à se passer entièrement du charbon d'ici 2025. D'ici le printemps 2020, il ne restera que quatre centrales utilisant cette énergie au Royaume-Uni. Toutes ne seront cependant pas fermées : deux d'entre elles seront converties au gaz. Le gaz, justement, représente de loin la principale des trois énergies : 38% de l'énergie britannique en est issue.

Source : The Guardian
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Commentaires (10)
ABC

Le nucléaire à moins de 20%. Ils auraient pu s’en passer. Finalement, on aura pourri la planète avec le nucléaire pour des milliers d’années, juste pour un usage de quelques décennies tout au plus. Quel connerie !!

Et dire que la France est le pays le plus recouvert au monde par les centrales nucléaires, dont les avaries n’ont pas encore commencé. Mais c’est imparable. Quand on joue avec le feu on finit toujours par se brûler. Toujours.

Sinic

J’anticiperai d’éventuels commentaires en ajoutant que la France n’a pas des vents aussi propices qu’ailleurs en Europe pour l’éolien offshore. Les appels d’offres réalisés récemment tournaient davantage autour de 180-200 €/MWh.

tmtisfree

Après la dernière coupure majeure de courant d’août 2019 due à un coup de foudre sur une ferme éolienne et une autre centrale, et en l’absence de capacité de production pour les remplacer, le tout ayant plongé Londres et les environs dans le noir pendant une journée, il n’y a vraiment aucune raison de fanfaronner.

Jacky67

:thinking: Comment l’énergie renouvelable peut-elle être la principale énergie, face à l’énergie non renouvelable, si elle ne représente que 40 % ???

Sinic

D’après votre site, la production électrique de la Grande-Bretagne est de 38,6 GW. Je crois qu’il ne s’agit que d’une production à un instant T.

Sinic

Comme précisé dans l’article, les énergies renouvelables fournissent 40% d’électricité, les énergies fossiles 39%, et le nucléaire 19%. “Principal” et “majoritaire” sont deux choses différentes.

Jacky67

Oui, j’ai bien vu, mais pourquoi séparer fossile et nucléaire, alors que toutes les sources renouvelables sont cumulées ?

Bizarre et peu cohérent, à mon avis.
Mais je comprends bien que c’est votre choix rédactionnel. :wink:

drissoun

Ca c’était avant, pour lancer la filière en France, histoire de combler notre retard (très grand retard). Le dernier appel d’offre d’envergure (600MW installés) c’était cet été à Dunkerque, à 50€/mWh. Voir ici par exemple : https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/parc-eolien-offshore-de-dunkerque-le-groupement-edf-remporte-l-appel-d-offres-820483.html

Sinic

Effectivement, j’en prends note. Je suppose que le nord de la France est ce que nous avons de mieux si l’on souhaite développer de l’éolien offshore. Mais je me demande si l’on ne va pas manquer de place pour cela (à moins d’un développement dans les DOM, peut-être ?).

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