Vers des batteries lithium-CO2 rechargeables ?

Aymeric Pontier
Par Aymeric Pontier, Spécialiste environnement.
Publié le 20 octobre 2019 à 17h09
Batterie

Des chercheurs américains ont créé la première batterie lithium-CO2, entièrement rechargeable, et qui reste stable pendant plus de 500 cycles de charge. Une prouesse qui devrait paver la voie à la diffusion de cette technologie dans les années et décennies à venir.

En pleine effervescence, la recherche sur les batteries électriques bat son plein, et de nombreuses technologies sont proposées pour remplacer les actuelles batteries lithium-ion. Parmi les solutions qui suscitent le plus d'intérêt figure la batterie lithium-CO2, en raison de sa performance en matière de densité énergétique et de son recours à un polluant que l'humanité cherche à tout prix à recycler.

Une densité énergétique 7 fois supérieure à la batterie lithium-ion

Les batteries lithium-CO2 étaient déjà connues pour leur remarquable densité énergétique, qui peut atteindre en théorie un niveau 7 fois supérieur à celui des batteries lithium-ion utilisées aujourd'hui. Autrement dit : elles proposent une autonomie considérablement plus importante sans nécessiter plus de volume. Toutefois, maintenir la stabilité sur le long terme de cette technologie s'est avéré difficile par le passé avec une durée de vie qui ne dépassait guère 100 cycles de charge/décharge.

Ce frein à son développement vient d'être retiré. En effet, des scientifiques de l'Université de l'Illinois (Chigaco) disent être parvenus à surmonter cet écueil en concevant un prototype inédit de batterie lithium-CO2 rechargeable et restant stable au-delà de 500 cycles !

Batterie lithium-CO2 rechargeable : la fin d'un obstacle majeur

Le problème récurrent de ces batteries est l'accumulation du carbone sur le catalyseur au moment de la décharge, qui conduit à des dysfonctionnements inévitables. « L'accumulation du carbone bloque non seulement les zones actives du catalyseur, ce qui a pour effet d'empêcher la diffusion du CO2, mais déclenche aussi une décomposition accélérée de l'électrolyte dans la phase de charge » précise Alireza Ahmadiparidari, premier auteur du papier publié dans Advanced Materials.

Le groupe de chercheurs américains a réussi à contourner ce problème en utilisant des nanoflocons de disulfure de molybdène comme catalyseur, et un nouvel électrolyte hybride à base d'un liquide ionique et de sulfoxyde de diméthyle. Une combinaison de matériaux qui facilite l'intégration du carbone, évite sa stagnation au niveau du catalyseur, et prévient la dégradation de la batterie.

L'exploitation commerciale risque de prendre du temps

Les chercheurs, confiants dans l'importance de leur découverte, affirment que cette avancée ouvre la voie à l'utilisation du dioxyde de carbone dans les systèmes avancés de stockage énergétique. Pour autant, cette bonne nouvelle doit être remise en perspective avec deux éléments qui vont peut-être retarder l'exploitation commerciale.

D'une part, le molybdène est un métal rare sur Terre, et donc onéreux. D'autre part, le papier repose sur des calculs théoriques en ce qui concerne le mécanisme de charge/décharge réversible, qui doit encore être confirmé par de plus amples recherches.

Source : Advanced Materials.
Aymeric Pontier
Spécialiste environnement
Vous êtes un utilisateur de Google Actualités ou de WhatsApp ?
Suivez-nous pour ne rien rater de l'actu tech !
Commentaires (0)
Rejoignez la communauté Clubic
Rejoignez la communauté des passionnés de nouvelles technologies. Venez partager votre passion et débattre de l’actualité avec nos membres qui s’entraident et partagent leur expertise quotidiennement.
Commentaires (10)
jaceneliot

“D’une part, le molybdène est un métal rare sur Terre”

Tout est dit, c’est déjà mort. Jamais une batterie ne sera avantageuse, utile à stocker du “”""“renouvelable”"""" si elle est pas propre et recyclable elle-même. Même les métaux d’abondance (cuivre, nickel, etc.) sont en voie de disparition. Si on a besoin d’un rare, autant oublier tout de suite.

Fulmlmetal

On connait la musique. Ce n’est jamais que la 30eme technologie de batterie révolutionnaire qu’on nous propose depuis 10 ans et dont on entendra plus parler …

petrus_pierre

autrement marcher a pied c est le top aussi c est super propre .

xeno

La batterie c’est une ânerie, ce qu’il faut c’est produire de l’énergie, mais voila si nous devenons autonome en énergie que vont devenir les vendeur d’énergie ??

PsykotropyK

500 cycles, bref, 2 ans…

obyoneone

en fait non, le plus propre c’est le vélo.
Une étude démontre que l’on consomme plus d’énergie à pied qu’en vélo.
Ainsi l énergie consommée par l’humain et ce qu’il faut pour produire sa nourriture pour le même nombre de Km, est plus important à pied.

obyoneone

si elles fournissent 7 fois plus d’énergie, c’est plus que ça puisqu’on recharge moins souvent.

vbond007

“Tu pousses le bouchon un peu trop loin Maurice”…
Ca voudrait que tu fais une charge complète pratiquement tous les jours.
Or d’une part avec les batteries actuelles en ville tu peux atteindre les 400 km, et qui fait 400 km chaque jour?
Mais en plus là l’article dit que ces batteries pourraient éventuellement tenir 7 fois plus (soit 2800 km).
Même en étant pessimiste et en considérant qu’elles ne peuvent tenir que 3 fois plus, ca fait tout de même 1200km…
avec une moyenne de 15 000 km par an, ca ne ferait que 13 recharges complètes par an.
La batterie pourrait tenir pas loin de 40 ans :slight_smile:

Mais bon arrêtons de supputer, et attendons de voir…

Guibsou

Oui mais le vélo nécessite des routes goudronnées pour être efficace, donc…

PsykotropyK

Ca suppute pas mal effectivement car si on était à ces niveau là, les capacités actuelles (100 cycles) sont déjà suffisantes. Enfin bon j’ai moi aussi exagéré, 1-1 :wink:

Abonnez-vous à notre newsletter !

Recevez un résumé quotidien de l'actu technologique.

Désinscrivez-vous via le lien de désinscription présent sur nos newsletters ou écrivez à : [email protected]. en savoir plus sur le traitement de données personnelles