Le géant pétrolier poursuit sa transformation en s'intéressant à la transition écologique et en se tournant vers d'autres formes d'énergie.
Alors que des militants de Greenpeace ont bloqué, mardi, l'entrée de la raffinerie de la Mède, près de Marseille, pour protester contre la production de carburant à base d'huile de palme par Total, le géant français a communiqué ces derniers jours autour de la transition écologique à laquelle il est en train de se livrer. Le PDG du groupe, Patrick Pouyanné, a accordé une interview au JDD il y a quelques jours dans laquelle il détaille l'ambition de sa société : devenir « le major de l'énergie responsable ».
Multiplier par dix la production d'électricité bas carbone sur cinq ans
Pour le patron de Total, le virage de la transition écologique doit d'abord passer par la symbolique des énergies renouvelables. On pense alors instantanément à l'électrique. Actuellement, le groupe pétrolier fournit de l'électricité à 4 millions de clients, en France et en Belgique. Peu à peu, la société progresse sur ce marché, pour lequel elle pourrait doubler son nombre d'abonnements d'ici 2025.Sur cette même échéance, Total souhaiterait atteindre une capacité mondiale de production d'électricité dite « bas carbone » de 25 gigawatts. La société plafonne à 2,7 GW aujourd'hui.
Des investissements grandissants en faveur de la transition énergétique
Qui dit transition et énergies renouvelables, dit investissements. Et à ce niveau-là, le groupe français ne lésine pas sur les moyens. Depuis 2015, il enchaîne les acquisitions majeures de sociétés spécialisées dans les énergies nouvelles. L'exemple le plus connu reste le rachat de Direct Énergie, le fournisseur et producteur français privé d'électricité et de gaz, devenu Total Direct Énergie pour environ 1,4 milliard d'euros en 2018.Désormais, les énergies dites « nouvelles » pèsent pour 10 % des investissements du groupe et représentent 10 % des effectifs de ce dernier, soit 10 000 employés. « On ne change pas un système énergétique d'un coup de baguette magique. On parle d'investissements extrêmement lourds, en trillions de dollars, qui vont pendre du temps », se projette Patrick Pouyanné.
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Le 24 octobre, le groupe annonçait dédier la totalité de son fonds de capital-risque à la neutralité carbone, qui devrait atteindre 400 millions de dollars d'ici cinq ans. Cet argent permettra de soutenir des start-up qui œuvrent pour la réduction énergétique des entreprises, dans le cadre de leurs activités.
Source : JDD