Souvent comparée à la Lune, Mercure a ses cratères bien à elle ! © ESA/JAXA/Bepicolombo
Souvent comparée à la Lune, Mercure a ses cratères bien à elle ! © ESA/JAXA/Bepicolombo

C'est déjà la cinquième fois que la mission BepiColombo survole une planète pour se freiner ! Une assistance gravitationnelle à seulement 200 km de la surface de Mercure qui permet aussi aux instruments de préparer leurs futurs relevés… Et offre un régal pour les yeux, avec une planète très peu visitée !

Le prochain survol, lui, n'aura lieu que dans un an.

Mariner 10, MESSENGER, puis Bepi…

L'objectif se rapproche pour BepiColombo… Mais il reste encore trois ans et demi de voyage et de freinage avant de pouvoir s'insérer en orbite de Mercure ! En décembre 2025, la mission quittera sa configuration de voyage, éjectant l'orbiteur japonais Mio et la sonde européenne MPO (Mercury Planetary Orbiter), qui resteront un peu plus d'un an terrestre autour de la planète la plus proche du Soleil.

Mercure est constellée d'impacts, conservés à sa surface brûlante pour des milliards d'années. © ESA/JAXA/Bepicolombo
Mercure est constellée d'impacts, conservés à sa surface brûlante pour des milliards d'années. © ESA/JAXA/Bepicolombo

Un long voyage pour observer Mercure, qui a très peu été étudiée de près jusqu'ici : Mariner 10 l'a survolée trois fois en 1974 et 1975, puis l'orbiteur MESSENGER de la NASA a fait ses mesures depuis l'orbite entre 2011 et 2015…

Mais il reste énormément de questions auxquelles BepiColombo devrait apporter son lot de réponses, que ce soit pour les mesures in situ autour de la planète pour comprendre son environnement magnétique et son exosphère, ou pour les mesures de la surface avec des imageurs haute résolution et l'identification de sa composition fine.

On voit les antennes aussi bien que Mercure. Mais il y a une bonne raison pour ça... © ESA/JAXA/Bepicolombo

Mercure fut si peu visitée jusqu'ici que même les survols de BepiColombo apportent leur lot de données importantes… Et ce alors qu'une majorité des instruments resteront repliés et/ou sous caches jusqu'à 2025.

De belles images, en attendant mieux

Les images partagées au public de ce deuxième survol de Mercure (la sonde a déjà survolé la Terre, puis Venus deux fois, et Mercure en octobre dernier) sont issues des caméras dites « d'ingénierie ». Ces petites unités sont spécialisées pour observer, après le décollage, le déploiement des antennes principales (ce qui permet, en cas de problème, d'en identifier rapidement la cause).

Quelques-uns des cratères caractéristiques de Mercure détaillés. © ESA/JAXA/Bepicolombo

Cela explique notamment le cadrage et la qualité d'image, qui n'est pas tout à fait celle qu'on pourrait attendre d'une sonde aussi perfectionnée… Mais qui n'est qu'un avant-goût « gratuit » fourni par la mission ! Comme on peut le voir sur les clichés, les équipes au sol n'ont eu aucun mal à identifier les cratères principaux de Mercure sur ces images.

Freiner, freiner, et freiner encore !

Grâce à ce survol proche, BepiColombo a utilisé Mercure pour se freiner de pratiquement 4 700 km/h (1300 m/s), et abaisser significativement son orbite. Mais la mission n'est pas encore suffisamment alignée avec l'orbite de la petite planète, et la différence de vitesse est importante. Il faudra quatre survols supplémentaires en juin 2023, septembre et décembre 2024, puis janvier 2025 avant que les sondes et Mercure se rencontrent définitivement.

D'ici là, les équipes se préparent avec les données des survols, et mettent tout en œuvre pour assurer que d'ici 2025, la mission soit la plus productive possible !

Source : ESA