Pour la première fois, les deux étages centraux d'Ariane 6 assemblés arrivent sur le pas de tir. Crédits : ESA/CNES/Arianespace/CSG/JM Guillon
Pour la première fois, les deux étages centraux d'Ariane 6 assemblés arrivent sur le pas de tir. Crédits : ESA/CNES/Arianespace/CSG/JM Guillon

Les deux étages principaux de la fusée européenne sont enfin assemblés, et ont quitté leur bâtiment d'intégration pour se rendre sur le site de lancement. Un jalon important pour les équipes qui vont profiter de sa première apparition debout pour répéter l'assemblage… Et jusqu'aux essais moteur !

Celle-ci ne décollera pas, mais elle sera la première Ariane 6 « complète » pour les essais combinés.

Ariane 6 est de sortie

Les équipes attendaient ce moment avec impatience. D'une part, pour celles et ceux qui se sont occupés des étages d'Ariane 6 au sein du BAL (Bâtiment d'Assemblage Lanceur) depuis son arrivée fin janvier : il restait beaucoup de travail avant de pouvoir assembler à l'horizontale les deux grands éléments… Sans oublier que l'installation elle-même était neuve, et qu'à l'exception de Soyouz qui était géré par des équipes russes, c'est la première fois que les fusées Ariane sont gérées jusqu'à leur assemblage final à l'horizontale.

D'autre part, il fallait terminer la qualification et les essais combinés de la zone de lancement, l'ELA-4 (pour Ensemble de Lancement Ariane). Son portique mobile de 8 000 tonnes est fonctionnel depuis plus d'un an, mais ce printemps, les équipes sol ont procédé à de nombreux essais « à froid » sur la table de tir, avec les ombilicaux refroidis à des températures cryogéniques, les bras et caissons d'approvisionnements des ergols et toute l'infrastructure en condition de tir. Des équipements neufs… Il fallait être prêts pour l'arrivée des étages principaux sur la table, qui a eu lieu ce 11 juillet.

Les deux étages ont quitté le BAL (que l'on voit ici en fond) pour rejoindre le pas de tir. Les équipements accueillent la première véritable Ariane 6. Crédits : ESA/CNES/Arianespace/CSG/JM Guillon
Les deux étages ont quitté le BAL (que l'on voit ici en fond) pour rejoindre le pas de tir. Les équipements accueillent la première véritable Ariane 6. Crédits : ESA/CNES/Arianespace/CSG/JM Guillon

Un premier exemplaire bientôt complet ?

Une bonne occasion de voir la première Ariane 6 debout, avec les étages principaux et les quatre boosters auxiliaires de la version « 64 » pour ces essais combinés.

Contrairement aux étages principaux, parmi ces quatre P120C, trois sont des maquettes, et le dernier est un exemplaire de production chargé avec des ergols inertes… mais l'assemblage, lui, sera respecté ! Et d'ici quelques jours ou quelques semaines lorsque la coiffe sera apposée sur l'ensemble et que le portique sera reculé pour la première fois, la nouvelle génération d'Ariane aura fière allure.

Les doutes n'auront pas manqué depuis la signature du contrat en 2014, aussi une Ariane 6 complète sur le site sera une véritable petite victoire.

Les deux étages assemblés, une fois à la verticale, sont abaissés sur la table de tir entre les boosters auxiliaires. Crédits : ESA/CNES/Arianespace/CSG/JM Guillon

Les progrès et les besoins

Le programme restera probablement sous le feu des critiques néanmoins… Malgré la fierté des équipes, qui progressent sur ce projet devenu si indispensable pour l'Europe spatiale que la pression est continue, cette Ariane 6 ne décollera pas. Ses essais combinés vont se poursuivre plusieurs mois au Centre Spatial guyanais, y compris plusieurs comptes à rebours fictifs, remplissages de réservoirs et même des mises à feu statiques (de longue durée)… mais le décollage inaugural est encore loin (2023), avec le premier exemplaire de vol.

L'agence européenne, qui se débat actuellement avec des problèmes liés à l'inflation (son budget lui, est calculé sur trois à cinq ans) fait toujours face à un manque criant de solutions pour emmener ses satellites en orbite. Ariane 6 est nécessaire, et toute erreur coûterait très cher… Pourtant, il faut aller le plus vite possible.

Source : ESA