Vérifications de la propreté sur les optiques de l'altimètre laser GALA. Crédits ESA/DLR
Vérifications de la propreté sur les optiques de l'altimètre laser GALA. Crédits ESA/DLR

Plus que quelques jours avant d'être enfermée sous la coiffe d'Ariane 5 pour son lancement le 13 avril. Pour son départ vers les lunes gelées, les équipes ont vérifié une fois de plus l'état de leur matériel extrêmement sensible. C'est l'une des missions interplanétaires les plus ambitieuses de l'ESA.

Pas question de rater ce premier décollage européen de l'année.

Ergoliers, c'est à vous !

Cette semaine, JUICE fait le plein. La sonde d'exploration européenne, qui partira le 13 avril (si tout va bien) pour son périple vers les lunes gelées de Jupiter, a rejoint le bâtiment au sein duquel elle va recevoir son carburant de manœuvre. Près de 3,5 tonnes d'ergols très efficaces mais aussi très dangereux (MON-MMH) que les techniciens d'ArianeGroup vont devoir patiemment injecter dans les réservoirs de JUICE. Les ergoliers, avec leurs combinaisons dignes des astronautes, vont avoir fort à faire… Mais c'est la dernière étape. Dès que la sonde interplanétaire quittera le bâtiment (d'ici la fin mars), ce sera pour rejoindre l'adapteur lanceur et la mise sous coiffe. Le début des « opérations combinées » avec Ariane 5 qui l'attend déjà à la verticale : les équipes ont utilisé d'importantes marges dans leur calendrier pour être certaines d'être prêtes quand la fenêtre de tir s'ouvrira pour un départ vers Jupiter.

Début de parcours autour du système solaire

En effet, il est tout à fait correct de dire que l'ESA et Arianespace attendent que les planètes soient alignées. Il faudra plusieurs survols pour gagner un maximum d'énergie avec la méthode de l'assistance gravitationnelle avant de pouvoir atteindre le système jovien… Ce qui va justifier les 8 années de trajet de la sonde. Un double survol Terre-Lune en 2024, un survol de Vénus en août 2025, puis deux autres survols terrestres en 2026 et 2029 aideront à gagner de la vitesse pour arriver à proximité de Jupiter en juillet 2031, et étudier ses lunes… En particulier Ganymède, la plus grande du système solaire. Mais avant tout cela, il reste encore à réussir le décollage avec Ariane 5. Le 7 avril, JUICE et sa coiffe seront installés sur le lanceur, qui sera emmené sur sa zone de lancement le 11 ou le 12. Après quoi il ne restera, si tout se passe bien, qu'à espérer une météo clémente !

Ariane 5 sera bientôt prête à rugir. Crédits ESA/CNES/CSG/Arianespace/ S.Martin
Ariane 5 sera bientôt prête à rugir. Crédits ESA/CNES/CSG/Arianespace/ S.Martin

La tension n'en finit plus de grimper

La pression est importante sur les épaules d'Arianegroup, pour l'avant-dernière des missions d'Ariane 5. Et si le lanceur a déjà réussi des décollages d'exception, comme celui de la sonde Rosetta, de XMM-Newton, BepiColombo ou évidemment le télescope James Webb, pas question de relâcher la vigilance. Le fleuron européen devra s'acquitter de sa tâche en 28 minutes stressantes avant d'éjecter JUICE. Un décollage préparé depuis des mois et même des années, car la fusée intègre quelques modifications spécifiques à ce type de mission (trajectoire particulière, équilibrage des pressions sous coiffe, dispositif particulier pour écarter l'étage supérieur après éjection…). Les concernés sont-ils confiants ? Non, bien sûr, les équipes d'Airbus et de l'ESA aimeraient déjà récupérer leur « bébé » intact et sur la route pour Jupiter, tandis que les scientifiques attendent avec impatience le déploiement des antennes et des instruments. Jusqu'ici pourtant, tout se passe comme prévu et chaque test a été satisfaisant. Plus que 3 semaines et quelques heures de patience…

Source : nasaspaceflight