Live Japon: sécurité privée

Karyn Poupée
Publié le 27 mars 2016 à 11h32
La mégapole de Tokyo a beau compter quelque 35 millions d'habitants (en tenant compte des préfectures accolées), elle n'en est pas moins une des plus sûres du monde, où la petite délinquance et le vandalisme sont quasi absents. Pour le citoyen lambda, les risques de se faire détrousser sont relativement minimes. Si l'on n'est pas membre de la pègre, qu'on ne lui cherche pas des noises, et qu'on n'a pas de dette envers les syndicats du crime, a priori on n'est pas une cible des yakuzas. Il n'empêche, nombre de citoyens ont peur et l'un des meilleurs arguments pour les agents immobiliers est de vanter la sécurité de telle ou telle résidence ou tel ou tel quartier grâce à des dispositifs de surveillance et de sécurité plus en plus sophistiqués. De fait, sans doute nulle part ailleurs qu'à Tokyo, on est autant filmé en une journée.

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Quand elle sort de chez elle pour aller à la gare à deux minutes à pied, l'auteur de ces lignes passe au moins devant trois ou quatre caméras (il y en a dans la rue, sur les pas de porte des supérettes et supermarchés, devant les ascenseurs, près des parking, devant les portiques des gares, sur les quais, bref partout). Si dans ce laps de temps il lui arrivait quelque chose, c'est assurément à l'aide de ces images que les forces de l'ordre retraceraient son parcours minuté. Quasi systématiquement ces dernières années, tous les faits divers sont résolus de la sorte. Et la population nippone ne crie pas aux loups, elle se réjouit plutôt du fait que ces dispositifs prouvent leur utilité quand il se passe quelque chose.

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Ces derniers temps, le petit jardin attenant à notre maison de Tokyo a été un peu abîmé à plusieurs reprises, des lampes installées dans un parterre de fleurs cassées deux fois de suite. Avertis, les gendarmes ont d'emblée récupéré des images des caméras de surveillance des abords d'immeubles voisins, les ont regardées, et en ont conclu qu'un véhicule avait probablement fait une marche arrière ratée deux soirs de suite dans le passage menant à notre maison. Même pour ce genre de petits pépins, ils vont jusqu'à réclamer de visualiser les images.

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L'incident est clos, mais à la vérité, à l'instar d'autres Japonais résidant dans une maison individuelle au coeur de la capitale, nous avons aussi fait installer il y a plusieurs années déjà un système de sécurité et payons chaque mois environ 45 euros à une société de sécurité privée, en l'occurrence Secom, susceptible d'intervenir si d'aventure quelqu'un tentait une effraction, si un incendie se déclenchait, si nous étions victimes d'un accident domestique. Grosso modo, nous avons des capteurs à chaque fenêtre et porte, ainsi que des détecteurs de fumée, gaz et élévation anormale de température. En notre absence, les agents de Secom peuvent intervenir s'il se passe quelque chose ou nous pouvons les appeler en appuyant sur un bouton d'appel d'urgence.

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Après l'incident du parterre de fleurs, nous avons voulu renforcer le dispositif, et avons demandé un devis pour l'installation d'une caméra de surveillance donnant sur notre maison. Là, mauvaise surprise, le coût dépassait les 1500 à 3000 euros pour une simple caméra prenant des photos en rafale ou des vidéos lorsqu'une personne approche. Mais cette caméras n'aurait pas été reliée à notre système d'alerte fourni par la même société dont la réputation n'est pourtant plus à faire (c'est elle qui s'occupe de la sécurité de résidences, banques, commerces, entreprises, etc. et qui assurera en partie celle des JO de Tokyo en 2020).
Pourquoi ses caméras sont aussi chères et ne sont-elles pas plus performantes ? Cela reste une question en suspens.

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Bilan: changement de stratégie. Il existe sur internet un nombre incroyable de systèmes à installer soi-même, dont le prix va de 150 à 1000 euros environ, avec jusqu'à 4 caméras reliées à un enregistreur en continu. L'auteur a finalement opté pour un ensemble Panasonic (également disponible en France), avec une mini-centrale sans fil, une caméra extérieure, deux capteurs de présence humaine. Et le tout pour moins de 300 euros. Installé en trois heures, malgré une interface utilisateur déplorable (il faut aller jusqu'à appuyer sur quatre boutons en même temps pour effectuer une connexion avec le réseau Wi-fi domestique), le système s'avère finalement efficace. Une alerte est adressée automatiquement aux smartphones enregistrés à chaque fois qu'une personne est détectée et la vidéo alors enregistrée est alors visible immédiatement tout comme il est possible d'effectuer une surveillance visuelle ponctuelle en temps réel. Une alarme peut aussi être déclenchée. Bref, c'est simple (une fois laborieusement configuré) et efficace.

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Il n'est pas étonnant que Panasonic - qui participera aussi à la mise en place de moyens de sécurité pour les JO - appuie son argumentaire commercial sur le fait que son système ne requiert pas d'abonnement mensuel à une société de sécurité comme Secom ou son principal concurrent Alsok. Ces deux firmes seraient de facto assez bien inspirées d'améliorer leurs offres pour les particuliers de sorte qu'elles n'apparaissent pas hors de prix et techniquement dépassées, même si le réel avantage réside dans le fait que des agents soient en mesure d'intervenir rapidement en cas d'incident, sur déclenchement automatique d'une alarme ou appel de détresse d'une personne.

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Karyn Poupée
Par Karyn Poupée

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