Enregistrer un film dans les salles de cinéma, armé de son caméscope, devrait bientôt être très sévèrement réprimandé en Inde.
En matière de piratage, le gouvernement indien a décidé de sévir en proposant une révision de la loi visant à lutter contre le piratage dans les cinémas. Il s'agit de faire face à la grogne de l'industrie cinématographique locale, mais aussi celles d'Hollywood et du gouvernement américain, qui s'estiment lésés.
Jusqu'à trois ans de prison et 14 000 dollars d'amende
Le projet de révision voulu par l'Inde aujourd'hui suggère que les pirates encourent une peine sévère, pouvant aller jusqu'à trois ans de prison et/ou 14 000 dollars d'amende s'ils viennent à être pris la main dans le sac, en pleine captation vidéo et sonore. Le problème du piratage et du partage sur Internet est devenu, à force de progrès technologiques, capital dans le pays.Il y a dix ans, l'Inde ne comptait que cinq millions d'abonnés au haut débit. Ils sont désormais près d'un milliard à avoir la possibilité de télécharger illégalement en ligne, et à une vitesse certaine, tout un tas de contenus mis à disposition par les pirates. Et de nombreuses fuites proviennent directement de cinémas indiens.
Hollywood et le gouvernement américain mettent aussi la pression
Aujourd'hui, Bollywood et son pendant américain Hollywood considèrent que la législation indienne sur le droit d'auteur est insuffisante pour protéger les œuvres des studios des deux pays. Récemment, la Motion Picture Association of America (MPAA), qui défend les intérêts des six studios majeurs du 7e art américain, a mis la pression et pense que « le gouvernement indien devrait rapidement promulguer des amendements législatifs qui interdisent l'enregistrement non-autorisé d'une œuvre audiovisuelle dans un cinéma, entière ou non ».On ignore encore quand la loi sera révisée, mais si de telles dispositions deviennent prochainement effectives, les pirates (et leurs consommateurs) seront sans doute bien plus réticents à l'idée d'aller dans les salles munis d'un caméscope.