Instagram a été pris en flagrant délit de contradiction. Sur le réseau social, de nombreuses publicités pour des outils permettant d'augmenter artificiellement son nombre de followers ont été repérées. Problème : ces services sont bannis de la plateforme.
« Boostez votre nombre de followers ! » : ce type de proposition n'est pas nouveau. Mais c'est totalement contraire aux conditions d'utilisation d'Instagram. Pourtant, TechCrunch a révélé que plusieurs services de ce genre avaient la possibilité de passer des annonces sur la plateforme.
Des publicités pour du spam sur Instagram
Le site d'information a ainsi repéré des dizaines de publicités, vantant les mérites d'une vingtaine d'outils différents. Et si certains vendent directement des followers, généralement via de faux comptes, d'autres préfèrent avoir recours au spam.Leur principe : accéder à votre compte pour vous abonner et vous désabonner à des utilisateurs inconnus, et liker ou commenter de façon plus ou moins aléatoire des posts sur le réseau. Cette méthode permet alors d'envoyer des notifications à d'autres membres de la plateforme, en espérant que cela les incite à vous suivre en retour. Dans le même ordre d'idées, ces services sont capables de « regarder » des stories pour vous.
Le prix ? Il dépend bien sûr de vos objectifs et du service choisi. L'un d'entre eux, GramGorilla, propose de vous faire gagner entre 1 000 et 2 500 followers, pour un tarif allant de 46 à 126 $ (40 à 110 €) par mois.
Instagram réagit timidement
Alerté par TechCrunch, Instagram a indiqué avoir immédiatement réagi, en supprimant les annonces et les comptes incriminés et en empêchant les pages citées d'afficher de nouvelles publicités. La filiale de Facebook a également expliqué disposer de « divers systèmes pour repérer et supprimer les annonces de ce type avant que quiconque ne les voie », tout en affirmant avoir conscience de son besoin de s'améliorer sur cet aspect.Une déclaration qui a été accueillie avec scepticisme par l'auteur de l'enquête. En effet, les comptes et publicités concernés affichaient explicitement des termes tels que « gagnez des followers » ou « boostez votre nombre de followers », qui enfreignent très clairement les règles en vigueur sur Instagram. De plus, malgré la détermination témoignée par l'entreprise, certains services continuaient à faire de la publicité sur la plateforme, après le communiqué...
Une relation ambiguë entre Instagram et les services de spam
TechCrunch a également interrogé les sociétés à l'origine de ces outils interdits. Plusieurs d'entre eux affirment dépenser des centaines de dollars par jour en publicité Instagram. Et si certains ont l'outrecuidance de mettre en avant le respect des utilisateurs comme préoccupation principale de leur service, d'autres reconnaissent avoir recours à des astuces, comme des proxys privés, pour passer à travers les mailles du filet.« Instagram ne nous aime pas du tout », conclut le co-fondateur de l'un des outils, GoGrowthly. Sauf quand il s'agit d'encaisser les sommes dépensées en publicités, semble-t-il.