Ce qu'il faut savoir sur Hadopi

Olivier Robillart
Publié le 04 mai 2010 à 00h05
L'Hadopi a ouvert ses portes. A l'occasion d'un rendez-vous avec la presse, les membres de la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet ont tenu à clarifier leurs rôles dans la lutte contre le téléchargement. Toute l'équipe de l'organisation était réunie autour de Marie-Françoise Marais (photo), sa présidente. Explications.

« Cette réunion est une conversation avec Mamie au coin du feu. Il faut que vous sachiez que nous n'avons pas vocation à ne sanctionner que les internautes » introduit la présidente de l'Hadopi. A peine mise en place et déjà en communication de crise, la haute autorité cherche à faire passer des messages. A la loupe, elle s'occupera d'observer au cas par cas chaque internaute pris la main dans le sac à plusieurs reprises. Mais elle devrait également s'atteler à traiter de pédagogie, de phishing mais aussi fournir les moyens de sécuriser sa connexion ou bien encore mettre l'accent sur les offres légales de téléchargement.

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Tout un éventail de prérogatives qui seront déployées à la fin du mois de juin, comme prévu, assure-t-on rue du Texel...

Compte à rebours

Selon les mots du secrétaire général de l'Hadopi, Eric Walter, « le déploiement opérationnel va se dérouler rapidement et efficacement. 50 à 70 agents seront dédiés à nos activités et 4 groupes de travail seront constitués. » Pour autant, le secrétaire général avoue, signe que l'Hadopi reste soumise à la volonté politique, que « les décrets d'application restent entre les mains du gouvernement. » Les premiers e-mails d'avertissement devraient donc partir à la date de la fête de la musique, le 21 juin. Sauf volonté contraire du Premier ministre. A priori dès cette date, la riposte graduée sera effective et chacun sera tenu de se protéger des « voleurs d'adresses IP ». Pour autant, l'Hadopi ne propose pas encore de logiciel de sécurisation...

Comment tracer les internautes ?

Sur les méthodes pour reconnaître qui a téléchargé quoi, Hadopi explique à mi-mots la solution employée. Jacques Toubon, ancien ministre de la Culture, prend la parole pour expliquer que « pas seulement le P2P sera observé mais toutes les formes de téléchargement. Mais comprenez bien que l'Hadopi recevra les procès verbaux édités par les ayant-droits (Sacem, Snepp, Alpa... ndr). Elle agira donc selon les informations qu'elle aura. Cela dit, pensez bien que c'est un ensemble de techniques qui seront prises en compte. » Traduction, l'Hadopi recevra donc bien les PV sous forme d'adresses IP que lui auront communiqué les ayant-droits. Elle n'aura plus qu'à appliquer la sanction.

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Côté répressif, l'Hadopi se veut clairement pédagogique. Jacques Toubon lance : « le cœur de l'Hadopi, ce ne sont pas les pirates qui sont déjà poursuivis pour contrefaçon mais notre devoir est d'informer sur de nouvelles méthodes à adopter par les internautes. Et puis, ne dit-on pas que les plus technophiles sont ceux qui téléchargent le moins... » L'Hadopi promet donc un traitement non automatisé des internautes tout comme la possibilité d'être auditionné par la commission pour que chacun explique son cas.

Avec un nouveau logo, l'Hadopi se prépare donc à mettre en place la riposte graduée. Censée toucher le plus grand nombre, elle suit la volonté de son initiatrice Christine Albanel qui souhaitait « réduire de 70 % le piratage ». Elle pourrait donc bien réduire le piratage... au moins dans les esprits.
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