Berners-Lee fait une critique en règle sur plusieurs points. Outre les réseaux sociaux, le président du W3C estime que « certains des plus fameux locataires du Web ont commencé à rogner sur ses principes ». Il appelle donc les internautes à imaginer l'avenir du Web sans quoi ce dernier « pourrait bien se retrouver fragmenté en archipel ». Il rappelle donc certaines idées de base qui régissent le Web, notamment l'universalité. Ce principe signifie que chacun doit être capable de mettre tout ce qu'il veut sur le Web, quel que soit l'ordinateur, le logiciel utilisé ou la langue parlée.
A ce stade, Berners-Lee commence à tacler sévèrement. Dans son billet traduit en français, il explique : « Amazon.com, par exemple, est devenu une gigantesque librairie en ligne, puis un disquaire, puis un immense entrepôt de toutes sortes de produits, parce que l'entreprise avait un accès libre et gratuit aux standards techniques qui sous-tendent le Web. Amazon, comme tout usager du Web, a pu utiliser le HTML, l'URI et le HTTP sans avoir à en demander l'autorisation à quiconque et sans avoir à payer pour cela ».
De même, il entre dans une critique de l'environnement iTunes, dirigé par Apple. Il lance : « l'univers iTunes est centralisé et emmuré. Vous êtes piégés dans un seul magasin, au lieu d'être sur une place ouverte ». No comment...
Enfin, il critique ouvertement la France et l'Hadopi qui « viole les droits du réseau de leurs citoyens ». Malgré le fait qu'un juge prononce la sanction, le responsable considère qu'il s'agit là d'une absence de « procédure légale digne de ce nom ». Tim Berners-Lee vise clairement les géants de l'Internet. Il considère donc qu'à l'heure actuelle, un risque existe qu'ils s'arrogent complètement ce moyen de communication. Reste à savoir si ce signal sera entendu face à des modèles économiques ficelés et rentables...