Le réseau social serait-il parvenu à enclencher la machine à cash sur mobile ? À l'occasion de la présentation de ses résultats pour le troisième trimestre fiscal 2012, Facebook a fait état d'un chiffre d'affaires en nette hausse annuelle, à 1,26 milliard de dollars. En comparaison avec les 954 millions de recettes l'année dernière, la progression est de 32% - les analystes avaient escompté une croissance de 29% sur la période.
L'essentiel du chiffre d'affaires de la société (86%) est adossé à la publicité, qui a pesé 1,09 milliard de dollars sur la période. Ici, la progression annuelle est de 36%. Mark Zuckerberg souligne que le mobile a généré 14% des recettes publicitaires, soit environ 150 millions de dollars. C'est trois fois plus qu'estimé. Les actionnaires sont-ils rassurés sur la capacité de Facebook à monétiser son audience mobile ? Hier, mardi, le titre a bondi de près de 10% en séance à 21,35 dollars, pour clôturer en hausse de 0,93%, à 19,5 dollars. Mercredi, le rebond était encore plus fort : l'action a commencé la séance en forte hausse, de 21,33% à 16 heures (heure de Paris), valorisant le titre à 23,64 dollars.
La société a tout intérêt à confirmer cette tendance, tant le nombre de membres accédant à ses services sur mobile a augmenté. De 543 millions en août, il est passé à 600 millions en octobre, indique le p-dg et fondateur du réseau dans le communiqué, sur un total d'un milliard d'inscrits. « Les gens sont de plus en plus engagés sur mobile et nous croyons que nous pouvons les impliquer davantage aussi longtemps que nous lancerons de nouveaux produits et que nous améliorerons notre application. Dans le même temps, nous sommes en train d'enraciner la monétisation dans nos équipes pour créer une société plus forte », a fait valoir Mark Zuckerberg, en introduction à ce bilan.
« Voilà qui contredit l'opinion la plus pessimiste, qui était que Facebook ne pouvait pas faire de l'argent sur les téléphones et les tablettes », a commenté auprès de l'AFP Colin Sebastian, analyste de Robert Baird. L'homme d'avertir que désormais, le réseau social devra « encore démontrer que les recettes publicitaires mobiles pourront croître à un rythme comparable à celui de la publicité traditionnelle ». Rappelons que les inquiétudes autour de ce sujet sont l'une des causes des déboires boursiers de la société, qui a vu sa capitalisation fondre de 60 milliards de dollars depuis son introduction en mai.
Annoncée début août, la publicité sur mobile a été officialisée le 17 octobre. Ainsi, les éditeurs de jeux et applications peuvent désormais promouvoir leurs créations directement via le fil d'actualité de l'application mobile. Les membres qui cliquent sur ces annonces sont redirigés vers l'App Store ou Google Play afin de télécharger l'application concernée.
Le groupe a aussi publié une perte nette de 59 millions de dollars, alors qu'il était bénéficiaire à hauteur de 150 millions un an plus tôt. Mais le groupe semble réussir à combler progressivement la brèche de 157 millions de dollars du trimestre précédent. Pourtant, le résultat par action est positif de 0,12 dollars, un niveau équivalent à l'année dernière. Facebook explique cette différence par des rémunérations en action liées à l'entrée en Bourse. Sans quoi le réseau aurait dégagé 311 millions de dollars de profits ce trimestre.
Sans donner de perspectives chiffrées pour la fin de l'année, Facebook a indiqué, par la voix de son directeur financier, David Ebersman, vouloir investir massivement durant le quatrième trimestre. Rappelons que d'après une étude d'eMarketer, Facebook pourrait gagner près de 390 millions de dollars en revenus publicitaires en 2013, rien qu'aux États-Unis.