Il y a un peu plus d'un an, Facebook faisait son entrée en bourse. Si l'introduction a permis au réseau social de lever quelques dix milliards de dollars, elle fut également un véritable fiasco pour les investisseurs lors des premiers échanges, après une série de dysfonctionnements imputables au Nasdaq.
La plateforme boursière a accepté ce jeudi de s'acquitter d'une amende de 10 millions de dollars pour solder les poursuites lancées à son encontre par la Security of Exchange Commission (SEC).
Le Nasdaq s'est en effet montré incapable de gérer l'afflux d'ordres émis ce jour là. La SEC explique que 30 000 ordres n'ont pu être traités pendant les deux premières heures, « quand ils auraient dû être exécutés immédiatement ou annulés », explique la commission. La cotation du titre avait également dû être retardée de trente minutes du fait d'incidents techniques.
Le Nasdaq n'a peut-être pas fini de payer
Dans un communiqué, l'un de ses responsables a ajouté : « La mesure contre le Nasdaq raconte comment des systèmes mal conçus et des décisions précipitées ont non seulement perturbé l'une des plus grandes introductions en Bourse de l'histoire, mais ont aussi entraîné des violations graves et importantes des règles fondamentales qui gouvernent nos marchés. »
Sur le plan des réparations, le Nasdaq avait le 26 mars dernier proposé d'indemniser les investisseurs lésés à hauteur de 62 millions de dollars. Un montant à l'époque validé par la SEC mais bien en deçà des prétentions des premiers actionnaires, puisque ceux-ci avaient estimé leur préjudice à environ 500 millions de dollars. L'action du réseau social n'avait ensuite cessé de chuter lors des premières semaines de cotation, atteignant un plus bas à 17,55 dollars en septembre 2012. À ce jour, le titre se situe toujours 38% en dessous de sa valeur d'introduction.
Les investisseurs n'étaient cependant pas tenus par le plan conclu entre le Nasdaq et la SEC. Les plus gros perdants conservaient la possibilité de maintenir leurs poursuites contre la plateforme boursière. La banque UBS, qui estime avoir perdu quelques 300 millions de dollars dans cette affaire, se trouve toujours en arbitrage avec la société gérant la bourse américaine pour recouvrer une part substantielle de ses pertes. Un an après, le Nasdaq n'a donc peut-être pas fini de payer pour le fiasco Facebook.