Un an après, Facebook a-t-il réussi son coup en bourse ?

Ludwig Gallet
Publié le 17 mai 2013 à 18h51
Le 18 mai dernier, Facebook se lançait en bourse. Une entrée fracassante puisqu'il s'agissait de la plus grosse introduction en bourse pour une valeur internet, la troisième tous secteurs confondus aux Etats-Unis. Que faut-il retenir de cette première année de capitalisation ? Doit-on parler de succès ou d'échec ?

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Il y a un an, Mark Zuckerberg sonnait la cloche annonçant l'ouverture du Nasdaq. Le prix d'introduction de l'action était fixé à 38 dollars, soit une valorisation de 104 milliards de dollars, un chiffre considérable comparé aux 24 « petits » milliards de valorisation de Google lors de son entrée au Nasdaq en 2004.

Un démarrage désastreux

Mais dès le départ, rien ne se passe comme prévu. Des problèmes techniques retardent d'une demi-heure la première cotation de Facebook. Jours après jours, l'action n'en finit plus de chuter. Les banques qui ont organisé l'introduction (Morgan Stanley, JP Morgan et Goldman Sachs) sont alors pointées du doigt pour avoir mis sur le marché trop d'actions, à un prix trop élevé. Pour ne rien arranger, des investisseurs avaient poursuivi Facebook en justice. Ils lui reprochaient de ne pas avoir expliqué à tous les intéressés que ses perspectives de croissance pourraient être plus faibles que prévue. La SEC n'avait cependant pas relevé d'irrégularités.

L'action dégringolera jusqu'à atteindre un plus bas en septembre dernier, à 17,55 dollars.

Une audience mobile grandissante...

Facebook peut cependant compter sur la progression constante sur un an de son nombre d'abonnés. Il a franchi la barre mythique du milliard d'utilisateurs le 12 septembre dernier. À la fin du premier trimestre 2013, il comptait 1,1 milliard d'utilisateurs actifs. Si le rythme tend à ralentir, c'est parce le réseau social arrive à maturité sur de nombreux marchés, que ce soit en Europe ou aux Etats-Unis.

Sa marge de manoeuvre se situe donc désormais sur le mobile, un segment sur lequel il compte aujourd'hui plus de 750 millions d'utilisateurs actifs, contre environ 500 millions lors de l'introduction en bourse.

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... qu'il faut monétiser

Il y a un an, Facebook ne tirait pourtant presque aucun revenu de son audience mobile. Mark Zuckerberg le révélait lui même dans son document d'introduction remis à la SEC (Security of Exchange Commission).

Le réseau social était donc attendu au tournant par les investisseurs, à une époque où les utilisateurs consultent de plus en plus leur profil sur mobile. Il a depuis multiplié les initiatives, introduisant par exemple les publicités dans le fil d'actu des utilisateurs de l'application mobile. Il a encore mis en place sa plateforme de ventes aux enchères d'espaces publicitaires Ad Exchange. « Facebook est avant tout un service mobile », a dit par le passé Mark Zuckerberg. Il semble en tous les cas avoir mis le paquet sur le support, pour attirer les annonceurs.

Sur ce point, les résultats sont plutôt positifs. Au trimestre dernier, le mobile représentait 30% du chiffre d'affaires de Facebook. La mutation du réseau social en à peine un an est à mettre à son crédit. C'est d'autant plus vrai que Facebook a multiplié les acquisitions en un an, qu'il s'agisse de Parse, Atlas ou Face.com, pour ne citer qu'eux.

Facebook multiplie les annonces

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L'autre inquiétude des investisseurs portait sur la dépendance de Facebook à la publicité. Au dernier trimestre, il en tirait ainsi 85,4% de ses revenus, un ratio presque constant depuis un an. Si le réseau social ne s'est pas tourné vers d'autres voies de monétisation, il a en revanche accéléré le rythme de ses annonces et événements. Parce qu'il doit toujours redoubler d'efforts dans le développement de nouveaux outils, capables de générer de nouveaux revenus. À commencer par Graph Search, « son moteur de recherche » interne, le « NewsFeed », une nouvelle version de son fil d'actu, « Partners Categories », un outil de ciblage destiné aux publicitaires. Sans oublier, bien sûr, « Facebook Home », sa surcouche logicielle destinée au public, qui n'a cependant pas vraiment trouvé son public à ce jour. Ces annonces régulières ont surtout eu le mérite de tenir en haleine les investisseurs, un élément sans doute favorable à la stabilité retrouvée du cours de l'action.

Tous ces chamboulements ont eu le mérite de faire remonter progressivement l'action. Après une période faste, entre novembre et janvier, le titre semble depuis se stabiliser dans une fourchette comprise entre 25 et 28 dollars. Avec un titre qui plafonne à 30% en dessous du cours d'introduction, le lancement de Facebook ne peut sur ce seul aspect être qualifié de succès. Reste que le réseau social partait de très loin, et que le temps semble désormais jouer en sa faveur.
Ludwig Gallet
Par Ludwig Gallet

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