Tourmenté par la justice française concernant son choix de censurer le tableau de Courbet L'Origine du Monde, Facebook vient de publier un long billet pour clarifier certains points concernant ce qui est autorisé, ou pas, sur les pages du réseau social. « Notre objectif est de donner aux gens un lieu pour partager et se connecter librement, dans un environnement sûr et sécurisé. »
La plateforme met en avant ses normes communautaires, qui ont déjà été simplifiées ces dernières années. Désormais, l'approche se veut davantage structurée et s'articule autour de 4 thématiques et différentes sous-thématiques. Dans la partie « Encourager un comportement respectueux », on trouve notamment un paragraphe qui explique le rapport à la nudité sur Facebook : « Nous limitons l'affichage de scènes de nudité, car certaines audiences au sein de notre communauté mondiale peuvent être sensibles à ce type de contenu, en particulier de par leur culture ou leur âge » peut-on lire. La plateforme explique ensuite que, parfois, la suppression d'un contenu peut s'avérer discutable : « Nous travaillons constamment pour améliorer l'évaluation de ce contenu et appliquer nos Standards » est-il précisé.
Protéger les utilisateurs
La totalité du règlement est disponible en français, et facilement lisible et accessible, ce qui permet de faire rapidement le tour des différents éléments que désire valoriser le réseau social. L'ambition affichée est assez évidente : protéger les utilisateurs du monde entier à travers un règlement global. Un choix que Facebook justifie par le fait qu'avec plus d'un milliard d'utilisateurs, il est difficile, voire impossible de faire du cas par cas. Accorder les sensibilités particulières n'est effectivement pas chose aisée, et le réseau social est fréquemment ciblé par les critiques concernant ses réactions parfois qualifiées d'excessives, ou, au contraire, de laxistes.Le réseau social revient par ailleurs sur sa politique du « nom réel », expliquant une nouvelle fois que « Lorsque les personnes expriment leur avis et agissent en utilisant leur véritable identité et leur réputation, notre communauté devient plus responsable. » Un avis qui n'est pas celui de l'Electronic Frontier Foundation, pour qui le choix d'un pseudonyme peut s'avérer légitime et justifié dans de nombreux cas. Récemment, Facebook a réalisé un ménage de comptes liés à la communauté LGBT américaine qui n'est pas passé inaperçu. La plateforme conseille de se tourner vers les pages fans pour créer des espaces de ce type : mais pour créer une page fans, il faut disposer d'un profil, ce qui ne règle pas totalement le problème.
De nouvelles clarifications... jusqu'aux prochaines
Les clarifications de Facebook n'apportent que peu d'eau au moulin de ceux qui sont déjà familiers avec le règlement du réseau social. Néanmoins, pour ceux qui ne se sont jamais penchés sur la question, l'occasion est donnée de s'informer de manière claire et relativement concise... jusqu'à la prochaine mise à jour. Car au-delà du fait d'informer ses très nombreux utilisateurs, le réseau social cherche également - et peut-être surtout - à se protéger des attaques et des actions critiquées de sa modération parfois jugée excessive. Ce n'est également pas pour rien que la page se conclut sur une section « Signaler un abus », rappelant que les internautes ont également les clés en main pour signaler un contenu abusif. D'aucuns s'étonneront peut-être de ne voir aucune mention du formulaire de réclamation, qu'il est notamment possible d'utiliser en cas d'une désactivation de compte jugée abusive.A lire également :