Les autorités allemandes ont exigé que Facebook renonce à combiner les données des utilisateurs de ses différents services sans leur consentement.
Facebook devra revoir ses plans en Allemagne. Le régulateur anti-monopole a ordonné à l'entreprise de ne pas combiner les informations personnelles des utilisateurs des applications Facebook, Instagram et WhatsApp.
Le réseau social souhaitait lier les données personnelles récoltées sur le web
« À l'avenir, Facebook ne sera plus autorisé à obliger ses utilisateurs à accepter la collecte et l'attribution pratiquement illimitée de données autres que Facebook à leurs comptes utilisateurs », a déclaré Andreas Mundt, Président de l'office fédéral en charge du dossier.L'Allemagne laisse 12 mois à Facebook pour se conformer à cette décision et modifier sa politique de collecte d'informations. Elle devra également arrêter de lier les données récupérées sur des sites web consultés par les utilisateurs sans leur consentement explicite.
Une décision contestée par les dirigeants de Facebook
Facebook n'est pas d'accord avec cette décision et l'a fait savoir dans un communiqué : « Nous ne partageons pas leurs conclusions et avons l'intention de faire appel ».Yvonne Cunnane, Responsable de la protection des données chez Facebook Ireland, et Nikhil Shanbhag, Directeur et conseiller général adjoint, expliquent que les autorités allemandes « sous-estiment la concurrence féroce à laquelle nous sommes confrontés en Allemagne, interprètent de manière erronée notre conformité avec le RGPD et porte atteinte aux mécanismes prévus par la législation européenne pour garantir des normes cohérentes en matière de protection des données dans l'UE ».
La Information Technology and Innovation Foundation, un groupe de réflexion américain financé en majeure partie par les géants du web, explique quant à lui que Facebook n'est pas en situation de monopole sur le marché de la publicité en ligne. Il estime que les autorités allemandes outrepassent leurs compétences en matière de régulation anti-trust.
L'office de régulation allemand estime quant à lui que cette décision conforterait Facebook dans une situation de monopole. Il justifie sa décision en expliquant qu'une simple validation de conditions d'utilisation (que personne ou presque ne lit dans leur intégralité) n'est pas suffisante pour accepter un tel traitement de ces données.
Affaire à suivre dans les prochains mois.
Source : The Guardian