De nouvelles failles majeures ont été découvertes au sein du réseau social par une équipe de spécialistes en sécurité informatique, pour un total impressionnant de 146 Go de données.
C'est un nouveau coup dur pour Facebook. L'équipe d'UpGuard Cyber Risk, une entreprise de sécurité informatique, a signalé deux applications tierces à l'origine de l'exposition de 540 millions de dossiers d'utilisateurs et de quelque 22 000 mots de passe tous issus de Facebook, hébergés sans protection et librement accessibles sur le cloud d'Amazon. Les chercheurs font part de 146 Go de données comportant identifiants, likes, commentaires et autres.
Un média influent mexicain se servait des données pour gonfler son trafic
Les centaines de millions de données librement exposées étaient stockées par un média mexicain, Cultura Colectiva, spécialisé dans les contenus lifestyle, qui compte lui-même plus de 3 millions d'abonnés à sa page Facebook. La société récoltait les données pour procéder ensuite à l'analyse des interactions des utilisateurs avec ses différents posts Facebook, ce qui lui permettait ensuite de connaître à l'avance les contenus qui allaient le mieux fonctionner, selon UpGuard.La société de sécurité informatique a également découvert une seconde base de données, bien plus légère cette fois, mais tout autant libre et accessible que la première. Baptisée At the Pool, elle appartient à un développeur californien d'applications, disparu en 2014, et héberge les données sensibles de 22 000 utilisateurs, comme les mots de passe, les listes d'amis, les photos ou les centres d'intérêt.
La lente sécurisation des bases de données
Le scandale vient être renforcé par le fait que l'ensemble de ces données étaient stockées sans aucune protection et en public dans le cloud, sur les serveurs Amazon S3. UpGuard indique avoir informé la filiale Amazon Web Services, qui gère le cloud, dès la fin du mois de janvier. Un mois plus tard, les données n'étaient toujours pas sécurisées. Ce n'est que le 3 avril 2018, plusieurs longues semaines après la découverte des failles, que Facebook a contacté Bloomberg pour affirmer que la sauvegarde de la base de données avait enfin été sécurisée.Si Facebook a confirmé l'information et affirmé avoir collaboré avec Amazon pour sécuriser les bases de données, UpGuard ne peut s'empêcher de souligner que la société de Mark Zuckerberg a « facilité la connecte de données personnelles et leur transfert à des tiers », qui sont ensuite à leur tour devenus responsables de sa sécurité.