Amazon s'en lèche les babines d'avance. Selon des données glanées par le cabinet d'analyse Jefferies et relayées fin novembre par Les Echos, la branche Web Services du géant de Seattle pourrait profiter d'une croissance galopante au cours des toutes prochaines années, et ce grâce à l'essor insolent du Cloud Hybride sur le marché.
Prévision est ainsi faite d'une multiplication par 4 des revenus du Cloud chez Amazon. Ce service devrait peser pas moins de 350 milliards de dollars à l'horizon 2022, soit près de 40 % de l'actuelle capitalisation du groupe en bourse, chiffrée à près de 820 milliards à l'heure où nous rédigeons ces lignes.
Amazon Web Services (AWS) dans sa globalité pourrait par ce biais générer quelques 72 milliards de dollars de revenus annuels sur cette même année 2022... en lieu et place des 17,5 milliards glanés l'année dernière, estime Brent Thill, analyste chez Jefferies.
De la progression...
Ces prévisions pour le moins flatteuses sont la résultante des déclarations du patron de la division AWS, qui dévoilait - à l'occasion de l'événement « re:Invent » organisé en novembre par la firme -, sa feuille de route à moyen terme.L'accent était notamment mis sur un redoublement des efforts consentis sur le terrain du Cloud Hybride (savant mélange entre stockage détaché sur des serveurs tiers, ceux d'Amazon dans cas présent, et sur ceux des clients du groupe) : un secteur qui disposera d'ici sous deux à trois ans d'un taux de croissance à deux chiffres d'après IDC.
Le célèbre cabinet table en effet sur une progression annuelle de 20% pour le Cloud Hybride d'ici 2021, avec un chiffre d'affaires global porté à hauteur de 68,8 milliards sur cette même année. De quoi capter l'attention d'Amazon, numéro un mondial sur le cloud public (disponible à la location).
...à la concurrence
En face d'Amazon se trouvent toutefois deux concurrents qui risquent de voir d'un très mauvais œil les aspirations de la firme de Jeff Bezos sur ce secteur. Véritable pré carré de Microsoft (second acteur du marché avec sa solution Azure) et d'IBM - toutes deux très bien implantées auprès des professionnels -, le Cloud Hybride deviendra à n'en point douter le théâtre d'une compétition féroce entre les trois firmes au cours des prochains mois.Pour rappel, IBM investissait début novembre rien de moins que 34 milliards de dollars pour racheter Red Hat, leader du logiciel libre. Un rachat (le plus gros de l'histoire d'IBM) ayant essentiellement pour objectif de renforcer les positions du géant d'Armonk sur le Cloud Hybride... justement. A cette occasion, Virginia Rometty, la CEO d'IBM, ne cachait d'ailleurs pas ses ambitions, en arguant notamment que cette acquisition permettrait à IBM de « devenir le premier fournisseur mondial de cloud hybride ».