Mark Zuckerberg était reçu à l'Élysée ce vendredi et en a profité pour accorder une interview à France Télévisions. Vie privée, contenus haineux, données personnelles : le fondateur du réseau social n'a éludé aucune question.
Mark Zuckerberg cultive l'art de la parole rare. S'il est présent dans les médias par le rôle qu'il joue au sein du premier réseau social mondial, il sélectionne aussi avec minutie celles et ceux à qui il accorde une interview. Laurent Dehalousse a eu cette chance, ce vendredi 10 mai, pour le compte de France Télévisions. « Le Zuck » était à Paris la semaine dernière à l'occasion d'un entretien avec le président de la République, Emmanuel Macron.
Le « combat permanent » de Facebook
Le patron et fondateur de Facebook a notamment été interrogé sur la collecte de données entreprise par le réseau social. Pour illustrer la logique de son produit, l'entrepreneur a rappelé qu'une photo téléversée sur le réseau social ne disparaît que lorsqu'on la supprime, à l'inverse des Stories qui ont une durée de vie par défaut de 24 heures. Mais il n'a pas précisé si une photo en apparence supprimée du réseau social a aussi disparu sur les serveurs...Sur la protection des données, Mark Zuckerberg a conscience de la « responsabilité fondamentale » de Facebook en la matière. « C'est un combat permanent. Il faut que nous continuions à investir dans des outils de sécurité encore meilleurs. La sécurité n'est pas un problème que l'on peut résoudre du jour au lendemain », a-t-il répondu au journaliste.
« Travailler avec les gouvernements » pour lutter contre les propos haineux
Interrogé par ailleurs sur la responsabilité de Facebook dans la publication des contenus et propos haineux sur le réseau social, Mark Zuckerberg a rappelé travailler avec force sur la suppression de ces derniers : « Il faut que l'on fasse en sorte de faire disparaître ces contenus. Mais lorsque vous mettez à disposition du public de tels outils, il y aura toujours des choses bonnes et d'autres mauvaises ».Sur les moyens de lutter contre la diffusion de ces contenus haineux, Mark Zuckerberg a évoqué le besoin nécessaire d'établir de nouvelles règles mises en place en commun avec les gouvernements. « Il faut qu'il y ait un processus public qui puisse déterminer ce qui est mauvais et ce qui ne peut pas être sur les réseaux sociaux. Pour se faire, nous allons bien travailler avec les gouvernements ».
« La définition de ce qui est dangereux ne doit pas être établie par une seule entreprise »
Questionné sur la limite fixée pour décider si tel ou tel contenu est publiable ou doit être retiré, le patron de Facebook a justement indiqué être à Paris discuter de la mise en place d'une réglementation en ce sens.« Je ne crois pas qu'une entreprise privée, seule, ait le droit de prendre de telles décisions. Dans les pays où il n'y aura pas de cadre réglementaire, nous souhaitons prendre des mesures pour ériger des bureaux chargés de gérer les plaintes. La définition de ce qui est dangereux ne doit pas être établie par une seule entreprise », a-t-il répété.
Se servir des expériences passées pour lutter contre les ingérences dans les élections
Interrogé sur la capacité de ainsi voulu savoir si Facebook pouvait effectivement garantir, aujourd'hui, qu'il n'y aurait aucune ingérence dans le processus électif. C'est sans doute sur ce point que Mark Zuckerberg a été le plus transparent.« Des individus de divers pays essaieront de s'immiscer dans le processus, et nous allons essayer de lutter contre ces interférences. Nous commençons à avoir une certaine expérience des élections, notamment après celles des États-Unis en 2016 et 2018, mais aussi celles du Mexique, de l'Inde ou du Brésil. Nous pouvons mieux détecter ces ingérences, notamment grâce à la vérification de l'identité des annonceurs, et nous avons de solides partenariats avec les gouvernements, les commissions électorales et la police pour mieux les détecter ».