Mark Zuckerberg milite pour une régulation des contenus haineux sur Internet

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero, Journaliste-reporter, responsable de l'actu.
Publié le 13 mai 2019 à 11h53
Mark Zuckerberg
Frederic Legrand - COMEO / Shutterstock.com

Mark Zuckerberg était reçu à l'Élysée ce vendredi et en a profité pour accorder une interview à France Télévisions. Vie privée, contenus haineux, données personnelles : le fondateur du réseau social n'a éludé aucune question.

Mark Zuckerberg cultive l'art de la parole rare. S'il est présent dans les médias par le rôle qu'il joue au sein du premier réseau social mondial, il sélectionne aussi avec minutie celles et ceux à qui il accorde une interview. Laurent Dehalousse a eu cette chance, ce vendredi 10 mai, pour le compte de France Télévisions. « Le Zuck » était à Paris la semaine dernière à l'occasion d'un entretien avec le président de la République, Emmanuel Macron.

Le « combat permanent » de Facebook

Le patron et fondateur de Facebook a notamment été interrogé sur la collecte de données entreprise par le réseau social. Pour illustrer la logique de son produit, l'entrepreneur a rappelé qu'une photo téléversée sur le réseau social ne disparaît que lorsqu'on la supprime, à l'inverse des Stories qui ont une durée de vie par défaut de 24 heures. Mais il n'a pas précisé si une photo en apparence supprimée du réseau social a aussi disparu sur les serveurs...

Sur la protection des données, Mark Zuckerberg a conscience de la « responsabilité fondamentale » de Facebook en la matière. « C'est un combat permanent. Il faut que nous continuions à investir dans des outils de sécurité encore meilleurs. La sécurité n'est pas un problème que l'on peut résoudre du jour au lendemain », a-t-il répondu au journaliste.

« Travailler avec les gouvernements » pour lutter contre les propos haineux

Interrogé par ailleurs sur la responsabilité de Facebook dans la publication des contenus et propos haineux sur le réseau social, Mark Zuckerberg a rappelé travailler avec force sur la suppression de ces derniers : « Il faut que l'on fasse en sorte de faire disparaître ces contenus. Mais lorsque vous mettez à disposition du public de tels outils, il y aura toujours des choses bonnes et d'autres mauvaises ».

Sur les moyens de lutter contre la diffusion de ces contenus haineux, Mark Zuckerberg a évoqué le besoin nécessaire d'établir de nouvelles règles mises en place en commun avec les gouvernements. « Il faut qu'il y ait un processus public qui puisse déterminer ce qui est mauvais et ce qui ne peut pas être sur les réseaux sociaux. Pour se faire, nous allons bien travailler avec les gouvernements ».

« La définition de ce qui est dangereux ne doit pas être établie par une seule entreprise »

Questionné sur la limite fixée pour décider si tel ou tel contenu est publiable ou doit être retiré, le patron de Facebook a justement indiqué être à Paris discuter de la mise en place d'une réglementation en ce sens.

« Je ne crois pas qu'une entreprise privée, seule, ait le droit de prendre de telles décisions. Dans les pays où il n'y aura pas de cadre réglementaire, nous souhaitons prendre des mesures pour ériger des bureaux chargés de gérer les plaintes. La définition de ce qui est dangereux ne doit pas être établie par une seule entreprise », a-t-il répété.

Se servir des expériences passées pour lutter contre les ingérences dans les élections

Interrogé sur la capacité de ainsi voulu savoir si Facebook pouvait effectivement garantir, aujourd'hui, qu'il n'y aurait aucune ingérence dans le processus électif. C'est sans doute sur ce point que Mark Zuckerberg a été le plus transparent.

« Des individus de divers pays essaieront de s'immiscer dans le processus, et nous allons essayer de lutter contre ces interférences. Nous commençons à avoir une certaine expérience des élections, notamment après celles des États-Unis en 2016 et 2018, mais aussi celles du Mexique, de l'Inde ou du Brésil. Nous pouvons mieux détecter ces ingérences, notamment grâce à la vérification de l'identité des annonceurs, et nous avons de solides partenariats avec les gouvernements, les commissions électorales et la police pour mieux les détecter ».

Alexandre Boero
Par Alexandre Boero
Journaliste-reporter, responsable de l'actu

Journaliste, responsable de l'actualité de Clubic – Sensible à la cybersécurité, aux télécoms, à l'IA, à l'économie de la Tech, aux réseaux sociaux ou encore aux services en ligne. En soutien direct du rédacteur en chef, je suis aussi le reporter et le vidéaste de la bande. Journaliste de formation, j'ai fait mes gammes à l'EJCAM, école reconnue par la profession, où j'ai bouclé mon Master avec une mention « Bien » et un mémoire sur les médias en poche.

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Commentaires (10)
Thoach

“Mark Zuckerberg milite pour une régulation des contenus haineux sur Internet”, en langue orwellienne, signifie en français : “Mark Zuckerberg se prépare à censurer massivement les opinions contraires à la doxa”.

iodir

Autrement dit Zuckerberg est pour la censure. Après avoir été un responsable du flicage de massse, maintenant, il est pour la censure de masse. Un type charmant.

os2

mais que vont faire les sionistes?

m_enfin

Maintenant qu’il a bien pu nourrir ses IA sans modérer les propos, il va pouvoir proposer ses IA pour modérer les propos.

keyplus

on peut deja interdire facebook lol

chickenwing

Il a raison. Il faut censurer les gens qui insultent Zuckerberg

LeLapinou64

Plutôt que de censurer, il faudrait peut être commencer par restreindre drastiquement la portée et le périmètre des partages (tous les partages, sinon bonjour la polémique sur la position du curseur "haineux / pas haineux / moyennement haineux) sur les réseaux sociaux : Arrêter de donner la possibilité à des gens qui n’ont, pour bcp et la pus part du temps, rien d’intelligent à dire de partager leur connerie avec le monde entier en un clic sur un bouton. On reviendrait à une portée plus raisonnable du style “café du commerce”, ça serait un bon début. Et comme il y a bcp plus de crétineries que de truc intelligents qui se disent, on perdrait pas grand chose.

BetaGamma

Il a peur pour lui et la haine que les gens pourraient amasser contre Face de Bouc ?
En attendant, rien n’est fait pour le contenu publicitaire / fake news … Ohhh surprise c’est leur fond de commerce !

LedragonNantais

Je propose plutôt comme titre “Mark Zuckerberg milite pour une régulation des vérités qui dérangent sur internet”. Quand tu vois que son ex associé et co fondateur de FB espère une dissolution du réseaux complet, ça veux tout dire…

Saulofein

Mdr, “les vérités qui dérangent”, ici on parle de propos haineux, les fakes news sont déjà bloqué normalement! :wink:

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