Dans un rapport publié hier, Google vente les mérites de son client de messagerie Gmail en matière de consommation énergétique : la firme de Mountain View prétend en effet que son service serait 80% plus écolo qu'un système incluant le stockage des emails sur un ordinateur. Les entreprises sont principalement ciblées par l'étude.
« Le cloud computing est sécurisé, simple, vous permet de rester productif et vous fait gagner de l'argent. Mais le cloud peut aussi vous faire économiser de l'énergie » explique Google sur son blog officiel. Partant du constat récent du Carbon Disclosure Project, qui a étudié l'impact du cloud computing sur l'environnement et en a considéré les bienfaits, Google a fait de même en ciblant le potentiel de sa messagerie électronique.
Nommé Green computing chez Google : rendement à l'échelle, le rapport, qui s'adresse principalement aux entreprises, cherche à mettre en avant l'économie d'énergie réalisée en supprimant certaines étapes du processus de consultation des mails, à commencer par leur transfert sur une machine locale, comme c'est le cas lorsqu'un logiciel de type Outlook ou Thunderbird est utilisé.
« Les serveurs des systèmes de messageries locaux sont souvent sous-utilisés et installés dans des lieux qui ne sont pas optimisés efficacement en matière d'énergie » explique la firme. La sous-exploitation des serveurs dédiés à la messagerie dans les entreprises apparaît comme le premier vecteur de gaspillage d'énergie : dans cette optique, plus l'entreprise est petite, plus l'énergie consommée (ou gaspillée) annuellement par employé est grande. Google estime qu'une petite entreprise de moins de 50 salariés utilise 175 kWh d'énergie par an et par personne, rien que pour la messagerie. Une entreprise moyenne (500 employés) en consomme 28,4 kWh, contre 7,6 kWh pour une grande (jusqu'à 10 000 employés).
Google se sert de cette démonstration pour arguer qu'un utilisateur de Gmail dans le cloud consomme moins de 2,2 kWh par an. La raison à cela apparaît comme une évidence : les serveurs, par ailleurs optimisés, sont tous totalement exploités et la division serveur/nombre d'utilisateurs est donc bien plus indulgente.
Ce n'est pas le seul argument de Google en faveur du cloud : la firme souligne également les coûts engendrés par les serveurs de secours ou les systèmes de refroidissement, ce qui pousse parfois les petites entreprises à refroidir le serveur avec la même climatisation que celle des bureaux.
Google se focalise uniquement sur ses propres services, et ajoute, par exemple, qu'une minute de vidéo sur Youtube consomme 0,0002 kWh d'énergie - « il faut environ 8 secondes au corps humain pour brûler ce même montant » ajoute-t-il. Néanmoins, un constat similaire peut clairement s'appliquer à d'autres entreprises et services en ligne.
Le côté économique des serveurs d'aujourd'hui a été démontré en août dernier par un professeur de l'université de Stanford, qui expliquait alors dans son rapport que la consommation électrique des serveurs à l'échelle mondiale se situe bien en-dessous des estimations réalisées en 2007. Un très bon point pour l'environnement, et une publicité très verte pour le cloud, en somme : reste seulement à savoir si les entreprises sauteront le pas en confiant leurs données, parfois sensibles, à des serveurs distants qui ne leur appartiennent pas.