Google a commencé à publier des informations concernant les requêtes des gouvernements du monde entier sur ses services en 2010. Depuis, 8 rapports de transparence ont été publiés, mettant en avant des demandes de suppression de contenu et de renseignements sur les utilisateurs de plus en plus importante. « Depuis que nous avons commencé à partager nos chiffres avec vous en 2010, les requêtes gouvernementales pour obtenir des informations d'utilisateurs ont augmenté de plus de 100% » explique l'entreprise sur son blog.
Infographie à l'appui, Google met en avant l'évolution des chiffres des requêtes, en soulignant celle des demandes du gouvernement américain : de juillet à décembre 2009, sur 12 539 demandes d'informations sur les utilisateurs, 3 580 étaient d'origine américaine. De janvier à juin 2013, sur 25 879 demandes, 10 918 venaient des Etats-Unis, soit presque le triple d'il y a trois ans.
De façon générale, les Etats-Unis sont les plus grands demandeurs d'informations : ils dominent le « Top 10 », dans lequel la France est quatrième dernière l'Allemagne, l'Inde et donc les USA. 83% des demandes d'informations déposées par le gouvernement américain ont été acceptées par Google, qui a fourni tout ou une partie des données demandées, entre janvier et juin 2013. Ce pourcentage s'élève à 49% pour la France.
Google n'impute cependant pas cette augmentation aux seuls Etats-Unis, et explique qu'elle est également liée à « d'autres gouvernements qui ont fait des demandes comme jamais auparavant ». La firme souligne par ailleurs que le rapport n'est pas complet car il ne compte que les demandes qu'elle est « autorisée à publier » : une déclaration qui fait allusion à un jugement rendu dans le cadre de la Foreign Intelligence Surveillance Act en septembre dernier, qui empêche l'entreprise de divulguer certaines informations liées à des requêtes gouvernementales.
Face à cette situation, Google ne compte pas se laisser faire. « Le gouvernement américain affirme que nous ne pouvons pas partager des informations sur les demandes que nous recevons (le cas échéant) en vertu de la Foreign Intelligence Surveillance Act. Mais vous méritez de savoir » écrit l'entreprise, qui s'est lancée dans des démarches pour avoir le droit d'étoffer son rapport, pour « faire pression pour une plus grande transparence à travers le monde. »