Le jeu mobile a-t-il valeur d'arme de propagande ? Face aux réactions outrées de certains internautes, Google a choisi de couper court à la controverse en supprimant plusieurs jeux faisant une référence explicite au conflit israélo-palestinien de son magasin Google Play.
L'un d'eux, baptisé Bomb Gaza et édité par PlayFTW, invitait le joueur à prendre les commandes d'un avion de chasse pour larguer des bombes sur des personnages armés de kalachnikov, tout en tâchant d'éviter les civils disséminés dans le décor. Un autre, Gaza Assault, reposait sur un principe similaire, en proposant cette fois de guider en vue à la première personne une bombe lâchée au-dessus d'une ville, avec là encore un objectif de précision.
Apparus sur Google Play après le 20 juillet, ces deux jeux n'avaient enregistré que quelques milliers de téléchargements en début de semaine, quand leur existence a plus largement été portée à l'attention des internautes, par le biais notamment des réseaux sociaux. « Quel genre de bâtard malade et dément a pu faire un tel jeu ? », s'interrogeait par exemple un internaute sur la fiche Google Play du jeu Gaza Assault, aujourd'hui supprimée.
Largement partagée sur Twitter, cette indignation a conduit à divers appels au boycott, ainsi qu'à la reprise par les médias de cette information. Parmi les premiers, le Telegraph s'est fendu lundi d'un article relatif à ces jeux « dégoûtants » hébergés sur Google Play.
« Ces jeux glorifient l'horreur et la violence des bombardements sur Gaza, rendant acceptable pour une jeune génération ce qui n'est autre qu'un terrible conflit ayant tué des milliers de personnes et détruit les vies de centaines de milliers d'autres. Le fait que ces jeux restent hébergés sur ses plateformes soulève de graves questions quant aux standards éthiques de Google », y affirme le président du Conseil à la compréhension arabo-britannique.
Quelques heures plus tard après la mise en ligne de cet article, très largement repris dans la presse en ligne anglo-saxonne, Google a procédé à la suppression des jeux incriminés, avec un commentaire laconique signalant que ces derniers enfreignaient les conditions d'utilisation de son kiosque. Bien que le réseau social n'ait pas été nommément cité dans le cadre de cette polémique, la version Facebook de Bomb Gaza a elle aussi été supprimée lundi en fin de journée.
Mardi matin, l'éditeur PLayFTW se réjouissait sur sa page Facebook du scandale suscité par son titre. « Au moins, un peu d'activité », a-t-il publié, sans oublier d'accompagner son message d'un smiley amusé.