Sans que l'on en ait le cœur net, Google a pu fournir des données personnelles de certains internautes au Federal Bureau of Investigation (FBI), à la demande de ce dernier. En cause, le téléchargement d'un outil d'administration à distance.
Après prise de position en faveur d'Apple face au FBI en février 2016 et sa participation à la rédaction d'une lettre commune pour défendre la vie privée des internautes quelques mois plus tard, Google crée la surprise avec cette affaire.
Google reste flou
Le géant californien n'est pas irréprochable : récemment accusée d'échanger nos historiques de transactions et habitudes d'achat avec Mastercard par le biais d'un accord secret, la firme américaine a quelque peu terni son image. Et les dernières informations publiées par Motherboard ne vont en rien redorer sa réputation : Google aurait en effet fourni des données personnelles de certains internautes au FBI.Plusieurs personnes ont ainsi reçu un message de la multinationale US, leur informant que des données ont pu être envoyées à l'agence de sécurité, à la demande de cette dernière. Pour quelles raisons ? Le mail de Google ne le mentionne pas, et ne précise surtout pas si les équipes du moteur de recherche ont satisfait la requête du FBI. Motherboard a contacté une avocate spécialisée dans la cybercriminalité pour en savoir davantage.
Le FBI cible le software LuminosityLink, pourtant légal
Marcia Hoffman explique tout bonnement que le Federal Bureau of Investigation a envoyé un ordre de non-divulgation à Google, contraint de garder le silence quant à la demande de l'agence. Ledit ordre a ensuite été levé, permettant à la compagnie dirigée par Sundar Pichai de prévenir les internautes ciblés. Ces derniers, dont les plaintes n'ont pas mis longtemps à surgir sur Reddit, Twitter ou encore HackForums, se sont donc mobilisés pour percer ce mystère.Et de comprendre qu'un outil d'administration à distance, ou RAT (Remote Administration Tools) nommé LuminosityLink est la cause de tout ce remu-ménage. Créé par Colton Grubbs et vendu au prix de 40 dollars, ce logiciel permet de contrôler à distance l'ordinateur d'une autre personne. Le FBI craint tout simplement un usage mal intentionné de ce système, d'où ses petites enquêtes sur chacun des clients LuminosityLink.
Problème : aucun des propriétaires du software n'enfreint la loi. Pis, certains, à l'image de Luca Bongiorni, chercheur en sécurité informatique, l'utilisent à des fins professionnelles. Et se voit donc cibler par le FBI malgré ce cadre légal. Mais surtout, une question reste en suspend : Google a-t-il, oui ou non, répondu à la demande de l'agence par la positive ?