L'USC Annenberg School for Communication & Journalism vient de publier son étude annuelle (ici en PDF) portant sur l'impact du Web auprès des américains : près de 200 questions ont ainsi été posées à un panel composé pour l'occasion.
Parmi ces questions, certaines portaient sur la monétisation des services en ligne, et en particulier les réseaux sociaux comme Twitter. Et là, la constatation est sans appel : si 49% des personnes interrogées ont déclaré avoir déjà utilisé une plateforme de micro-blogging (Twitter ou autre), aucune n'a indiqué être prête à payer pour utiliser un tel service.
Un 0% absolu qui étonne Jeffrey Cole, à l'origine de l'étude. « Une constatation aussi extrême souligne la difficulté de convaincre les utilisateurs d'Internet à payer ce à quoi ils ont accès gratuitement » indique-t-il. « Twitter n'a pas l'intention de facturer ses utilisateurs, mais ce résultat illustre un énorme problème. Les fournisseurs de services en ligne sont face à un défi majeur pour motiver les gens à payer pour des services reçus jusque-là gratuitement. »
Une situation qui, si elle s'avère généralisée, risque de ne pas faire les affaires de nombreux partisans d'un Web à péage comme Rupert Murdock, le PDG de News Corp. Ce dernier compte en effet rendre payant l'ensemble de ses sites de presse, et arguait en avril dernier que quand les internautes « n'auront plus nulle part ou aller, ils paieront ». Un discours mis à mal par les récents résultats du site du Times, dont les visites ont chuté d'un tiers depuis la mise en place d'un système de paiement à la consultation.
« Les internautes peuvent obtenir le contenu sur Internet de trois manières : ils peuvent le voler, le payer, ou accepter la mise en place de publicité sur les pages qu'ils visitent » commente Jeffrey Cole, qui aborde également l'opinion des internautes américains vis-à-vis de la publicité en ligne, un autre sujet abordé par le questionnaire. « Les utilisateurs expriment des opinions négatives par rapport à la publicité en ligne, mais ils préfèrent encore supporter des annonces que de payer le contenu. Ils ont compris que le contenu doit être payé d'une manière ou d'une autre ». Les fournisseurs de contenus savent donc quelle pratique privilégier, à l'heure où la publicité en ligne renoue avec la croissance.