Décidément, ce n'est pas le jour de Google : après un groupe d'artistes visuels bien décidé à l'attaquer en justice, le moteur de recherche doit désormais faire face à de nouvelles critiques de Rupert Murdoch, l'un des magnats de la presse internationale.
C'est à l'occasion d'une réunion du National Press Club à Washington que l'actionnaire principal de News Corp a renouvelé ses propos sans équivoque à l'encontre de Google et de Microsoft.
Patron de journaux à la renommée mondiale, tels que le Times ou le Wall Street Journal, Murdoch ne digère pas que des sites comme Google News puissent générer autant de profit, alors qu'ils se contentent d'agréger des flux d'informations issus de sites de presse. Devant un parterre de journalistes, de professionnels des médias et d'étudiants, il a appelé ses homologues à se liguer avec lui contre les adeptes de ce genre de pratique : « Nous allons empêcher les gens comme Google, Microsoft ou quiconque de prendre nos contenus pour rien... Il y a une loi sur le droit d'auteur, et ils la connaissent », a-t-il tempêté.
Pour Rupert Murdoch, la solution est aussi brutale que simple : ne proposer que les titres, et quelques lignes des articles, et faire payer l'information dans sa globalité. Assécher le contenu gratuit, en somme, pour diriger les lecteurs vers des offres à péages : « Quand ils n'auront plus nulle part où aller, ils paieront ».
Ce n'est pas la première fois que Murdoch part en croisade contre les géants du Net. En novembre 2009, il envisageait d'empêcher Google d'indexer ses sites de presse. Une stratégie aussi provocante que risquée, puisque cela signifiait disparaître totalement des résultats du moteur de recherche, et pas seulement de Google News.
Murdoch semble avoir choisi une voie plus longue, mais plus sûre : celle de fermer les sites de ses journaux aux non-abonnés. C'est déjà le cas, entre autres, du Wall Street Journal et du Financial Times, qui demandent une inscription pour consulter la plupart des articles, même les plus récents.
Pour autant, le magnat de la presse n'est pas technophobe. La preuve en est de sa réaction face à l'iPad : « J'en ai eu un aperçu le week-end dernier. C'est une chose merveilleuse. Si nous avions moins de journaux et plus de ces objets, cela pourrait bien être le salut de l'industrie de la presse ». A condition que les articles soient payants, bien entendu.