Twitter informe ses utilisateurs qu'il dispose dès à présent de la capacité de retirer certains contenus provenant d'Etats qui en feront la demande. Ces messages ne pourront pas être consultés dans ces pays mais resteront accessibles pour les autres internautes.
Dans une note, le service ajoute que : « si nous recevons une demande de suppression d'un tweet provenant d'un pays spécifique, nous essaierons d'en informer l'utilisateur en question et nous signalerons de manière claire qu'il n'est plus accessible ».
Twitter ajoute que cette décision a été motivée par le fait que son service est désormais accessible dans de nombreux pays et qu'il lui est difficile d'appliquer universellement les mêmes règles. Le blog interne précise qu' « au fur et à mesure que nous nous développons à l'international, nous irons dans des pays qui ont des positions diverses sur la liberté d'expression. Certains divergent tellement de nos idées que nous ne pourrons pas y exister sans apporter certaines modifications ».
On peut donc imaginer que cette mesure a pour but de faciliter l'implantation de Twitter sur de nouveaux marchés. En Chine, par exemple, le service est encore minoritaire face aux géants Weibo, Netease et Sohu. Ces derniers sont d'ailleurs soumis depuis peu à l'obligation d'identifier leurs utilisateurs avec leur véritable identité avant de les autoriser à ouvrir un compte. Les autorité du pays ont motivé cette décision par leur volonté de mieux contrôler l'accès aux services de micro-blogging aux internautes du pays.
En France, le directeur de Reporters sans Frontières a immédiatement fait part de son inquiétude suite à cette annonce. Dans une lettre ouverte au site de micro-blogging, Olivier Basille explique : « nous vous demandons de revenir sur cette décision nocive à la liberté d'expression et qui s'inscrit à contre-courant des mouvements de dénonciation de la censure associés au printemps arabe, dans lequel Twitter a servi de caisse de résonance. En choisissant finalement le camp des censeurs, Twitter prive les cyberdissidents des pays répressifs d'un outil crucial d'information et de mobilisation ».
RSF évoque clairement une « mesure de censure à l'échelle locale » qui entre en contradiction avec les standards internationaux régissant la liberté d'expression et s'inquiète de la fermeture possible de comptes de cyberdissidents...