Pourtant, l'idée de lever l'anonymat sur les moyens de communication n'est pas nouvelle. En juin 2010, le sénateur Jean-Louis Masson estimait que le droit de réponse n'était pas suffisamment appliqué sur Internet et avait donc cherché à rendre les blogueurs responsables de leurs écrits, en levant leur anonymat. Pour ce faire, il avait introduit un projet de loi afin d'entériner ce principe.
Par la suite, le député UMP André Wojciechowski (Moselle également) avait demandé par le biais des questions écrites au gouvernement que l'on s'interroge sur les dérives qu'est susceptible d'entrainer l'anonymat « dans les discussions sur Internet » en particulier sur les messageries en ligne.
Malgré ces échecs, Nadine Morano reprend le flambeau de la levée de l'anonymat sur Internet en l'appliquant au service Twitter sans rappeler que des procédures existent dans le cadre de demandes judiciaires en bonne et due forme. Par exemple, la question de l'identité est sérieusement étudiée aux Etats-Unis dans le cadre des procès consécutifs au mouvement « Occupy Wall Street ».
En mai dernier, le procureur de Manhattan a demandé par une assignation en justice à la société Twitter de lui transmettre plusieurs messages de Malcolm Harris, un utilisateur de son réseau. Cet individu aurait communiqué via la plateforme entre le 15 septembre et le 31 décembre dernier lors des occupations de manifestants devant la bourse américaine, Wall Street. Twitter avait alors refusé de transmettre ces informations en demandant à ce qu'un mandat soit préalablement édité.