Suite à cette proposition, la sphère politique a commenté cette position peu innovante et difficile à mettre en place. Même la majorité UMP n'a pas donné son aval en diffusant le lendemain de la proposition sa propre vision de l'Internet. Au détour d'un rapport initié par Jean-François Copé, la majorité a exposé deux visions contradictoires à savoir « assurer l'identification de l'internaute » tout en cherchant à « protéger son identité ». La position du sénateur Masson semblait politiquement mort-née.
Au delà de ce désaveu, un torrent de critiques s'est abattu sur le sénateur. Interrogé par RMC, il a tenu des propos qui montrent combien ses préoccupations sont éloignées du numérique. Ainsi il admet : « Twitter, je ne connais pas, je ne cherche pas à savoir. Deezer et l'iPad, cela ne m'intéresse pas non plus ». Il va même plus loin : « Je ne me sers, enfin ma secrétaire ne se sert d'Internet que pour envoyer... », coupé par le journaliste, il tente ensuite d'adoucir son propos. Jean-Louis Masson estime alors qu'il n'est pas nécessaire d'être un spécialiste ou un technicien pour avoir un avis sur le sujet.
Pourtant, si le sénateur Masson admet en partie son ignorance, il oublie également de se rappeler certains coups de règle sur les doigts. Alors élu local, Jean-Louis Masson était déjà au centre d'une polémique portant également sur... l'anonymat. L'Express sort des cartons un article évoquant les élections municipales de 2001 à Metz. On apprend alors qu'« il a fait rédiger en 1983 un faux tract auto-diffamant dont il a cherché à attribuer la paternité à Jean-Marie Rausch (également candidat de l'époque, ndr), avant que le pot aux roses ne soit découvert. Procédurier, difficilement contrôlable, il s'est fâché peu à peu avec tous les élus de la ville et, notamment, avec le premier d'entre eux. »
Désormais sénateur, Jean-Louis Masson s'attire donc logiquement la colère des internautes mais aussi de ses confrères politiques. Sa proposition de loi aurait peut-être du rester anonyme.