Lundi dernier, SOS Racisme et l'UEJF constataient les dérives réalisées sur la plateforme de microblogging, en marge de la diffusion le dimanche soir du film La Rafle : une déferlante de tweets antisémites. Les deux organismes ont rapidement demandé à Twitter de faire le ménage, en vain.
« Twitter n'a pas pris la mesure du racisme et de l'antisémitisme en France » commentait le président de l'UEJF, Jonathan Hayoun sur... Twitter, jeudi dernier. Après plusieurs discussions, aucun consensus ne s'était dégagé : outre les messages postés sous le tag #Unbonjuif, c'est également un tag #Unbonmusulman qui était visé. L'UEJF a alors déclaré son intention de déposer plainte contre le service américain.
Rebondissement
Vendredi, Twitter a finalement consenti à « supprimer les tweets qu'on lui signalerait » a expliqué Jonathan Hayoun, qui a précisé que de nombreux messages ont déjà été pointés du doigt et n'apparaîtront bientôt plus sur le service. « Nous saluons la décision de Twitter de répondre à notre demande et de retirer promptement les tweets racistes et antisémites que nous allons leur signaler.Les acteurs du numérique doivent prendre leurs responsabilité. Twitter ne peut être un lieu d'expression hors la loi » a-t-il commenté.
Il ajoute néanmoins que « L'UEJF fera tout de même appel à la justice pour que cette dernière exige de Twitter qu'elle respecte la loi française et puisse dorénavant fournir les données d'identification des auteurs. »
En plein cœur de l'affaire, la garde des Sceaux Christiane Taubira a rappelé dans un communiqué que « Le canal virtuel ne rend pas moins réels les actes dont se rendent coupables ceux qui les commettent » et que les auteurs de tels messages sur Internet peuvent être poursuivis en justice. De son côté, Twitter, qui n'a pas l'habitude de censurer sa plateforme, a bloqué la semaine dernière un compte néo-nazi en Allemagne, tout en le laissant accessible dans le reste du monde.