En octobre dernier,une série de tweets publiés avec le hashtag #UnBonJuif avait enflammé la Toile : durant la diffusion sur TF1 du film La Rafle, certains utilisateurs de Twitter avaient alors diffusé des messages antisémites sur le réseau social. En réaction à la polémique et aux constats effectués par les associations SOS Racisme et UEJF, Twitter avait supprimé les tweets antisémites quelques jours plus tard, mais n'avait pas consenti à fournir les identités des utilisateurs à l'origine des messages.
« L'UEJF fera tout de même appel à la justice pour que cette dernière exige de Twitter qu'elle respecte la loi française et puisse dorénavant fournir les données d'identification des auteurs. » avait alors déclaré Jonathan Hayoun, le président de l'UEJF. 6 mois après l'affaire, cette dernière n'est pas réglée et l'association attaque au pénal Twitter et son président Dick Costolo. « Twitter joue la carte de l'indifférence en ne respectant pas la décision du 24 janvier » a déclaré Jonathan Hayoun à l'AFP, rappelant qu'à cette date, le tribunal de grande instance de Paris avait donné deux semaines au réseau social pour identifier les auteurs des tweets, ce qui n'a pas été fait.
« En protégeant l'anonymat des auteurs de ces tweets, ils se rendent complices et offrent un boulevard aux racistes et aux antisémites » a ajouté le président de l'association. L'UEJF réclame aujourd'hui 38,5 millions d'euros à Twitter : une somme qu'elle s'engage à reverser au Mémorial de la Shoah.
De son côté, Twitter, explique avoir eu « des discussions en permanence avec l'UEJF » et estime que les membres de l'association sont « malheureusement plus intéressés par les grandes envolées que par la façon de trouver la procédure internationale adéquate pour obtenir les informations demandées ». L'affaire est désormais à nouveau entre les mains de la justice.