Vous vous rappelez les NFT ? Roland Emmerich, en tout cas, n'a pas l'air de les avoir oubliés.
Dans un projet appelé Space Nation, qui aurait été dans l'air du temps l'année dernière, quand les NFT attiraient l'attention, le réalisateur de blockbusters américain tente de faire tout en même temps : série animée, MMORPG et animation. Si Emmerich n'est pas non plus un incapable et qu'il s'est entouré de gens talentueux, plusieurs points soulèvent des questions.
Un projet démesuré
Roland Emmerich a-t-il du lait sur le feu ? Si le réalisateur a certes de l'expérience pour raconter des histoires, le lancement du projet semble complètement précipité. Il l'a annoncé lui-même : ce qu'il crée, c'est une franchise. Un univers en space opera donc, qui présente l'avantage de pouvoir être décliné en de nombreuses opportunités commerciales ou œuvres de fiction différentes. Cela commencera par la sortie, prévue en août, d'un MMORPG dans l'espace, dans lequel chacun contrôlera un vaisseau, avant d'être suivie par une série live action et d'une autre en animation. Et si vous souhaitez acheter un jeton non fongible représentant un vaisseau généré procéduralement, ce sera possible ! A priori, personne ne devrait vous le voler.
C'est vrai qu'annoncer autant de projets différents autour d'un seul univers comporte tout de même un risque : si celui-ci ne plaît pas, ce n'est pas un, mais trois flops qu'il risque d'avoir à encaisser. Au regard de la motivation clairement affichée par Emmerich, il y a également de quoi s'interroger. Il l'a dit lui-même : l'idée est de captiver des audiences, où qu'elles se trouvent, et de profiter de l'intérêt croissant d'Hollywood pour le monde du jeu vidéo.
Emmerich se donne les moyens
Si le projet a encore tout à prouver, surtout au vu de certains MMORPG space opera de ces dernières années, le réalisateur d'Independance Day ne part pas non plus de rien. En effet, s'il possède bien une chose, ce sont des financements. Le projet aurait déjà levé au moins 50 millions de dollars et se préparerait à recevoir des investisseurs pour une nouvelle et vraisemblablement dernière levée de fonds. Jusqu'à l'année dernière, ils espéraient que la vente de NFT participerait également au financement. On espère qu'ils ont un plan B.
Par ailleurs, réalisateur de films avant tout, Emmerich ne sera que directeur créatif de Space Nation. Il a en revanche su s'entourer de personnes un peu plus expérimentées que lui en jeu vidéo. Jerome Wu, qui a notamment travaillé sur World of Warcraft, ou Tony Tang, qui a participé à Warframe, seront ainsi de la partie.
Souhaitons à Space Nation un peu plus de succès qu'au dernier projet pharaonique comparable, Star Citizen, avec 10 fois plus de budget et qui va entrer dans sa dixième année d'alpha.