Le Binge Watching serait-il un symptôme de dépression moderne ?

Audrey Oeillet
Publié le 02 février 2015 à 12h42
Le « binge watching », pratique qui consiste à visionner massivement des séries durant de longues heures sur son canapé, serait un symptôme de dépression à en croire une étude américaine.

Si vous êtes du genre à visionner d'une traite toute une saison de Game of Thrones, si vous avez posé des congés le jour de la sortie de la saison 3 d'Orange is the new black sur Netflix, ou si vous comptez bien regarder tout Breaking Bad durant vos prochaines vacances, alors vous êtes peut-être confronté à une dépression ou au besoin de compenser la solitude. C'est la conclusion d'une étude réalisée récemment par des chercheurs de l'Université d'Austin, au Texas.

L'étude a été menée auprès de 316 personnes de 18 à 29 ans, dont les habitudes de visionnage télévisuel ont été passées au crible, au même titre que leurs phases de grosse déprime ou de sentiment de solitude. Était considéré comme binge watching le fait de visionner plus de deux épisodes de série télé au cours d'une seule séance. C'était le cas pour 237 personnes (75% des sujets) et parmi elles, 177 passaient entre 1 et 3 heures d'affilée devant leur poste.

Les chercheurs ont ainsi constaté que plus les personnes étaient déprimées, plus elles avaient tendance à se laisser aller au visionnage intensif, en particulier de séries télé par l'intermédiaire de services comme Netflix. Les personnes se déclarant heureuses restaient quant à elles moins longtemps devant l'écran.

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Le visionnage intensif, une pratique solitaire

L'étude, dont tous les détails n'ont pas encore été dévoilés - une présentation complète est prévue en mai - souligne que les adeptes du binge watching sont généralement seuls devant leur télévision, ce qui aurait tendance à en faire une pratique solitaire. Par ailleurs, cette boulimie de visionnage s'accompagne de difficultés d'auto-régulation, ce qui pousse généralement les gens à lancer un nouvel épisode sans faire de pause.

Néanmoins, l'étude ne conclut pas que le binge watching favorise la dépression et la solitude de la personne. Elle ne déduit pas non plus que les personnes déprimées se plongent dans un visionnage intensif pour se sentir mieux, et se limite à faire une corrélation entre un sentiment dépressif et le fait de visionner beaucoup d'épisodes de séries d'affilée.

Le binge watching est un phénomène qui a pris de l'ampleur ces dernières années : le développement du piratage, qui permet d'accéder rapidement à de nombreux contenus, mais aussi la démocratisation des services de SVOD, qui proposent dans leurs catalogues une grande quantité de séries, contribuent à son expansion. Des services comme Netflix encouragent même les spectateurs à enchaîner les épisodes via un système de lancement automatique.

S'il commence à attirer le regard des chercheurs et psychologues, le binge watching est également pointé du doigt par les professionnels de l'audiovisuel, qui estiment que cette démarche a tendance à dénaturer les mécanismes de suspense des séries télévisées.

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Audrey Oeillet
Par Audrey Oeillet

Journaliste mais geekette avant tout, je m'intéresse aussi bien à la dernière tablette innovante qu'aux réseaux sociaux, aux offres mobiles, aux périphériques gamers ou encore aux livres électroniques, sans oublier les gadgets et autres actualités insolites liées à l'univers du hi-tech. Et comme il n'y a pas que les z'Internets dans la vie, j'aime aussi les jeux vidéo, les comics, la littérature SF, les séries télé et les chats. Et les poneys, évidemment.

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