Les amateurs d'art qui aiment prendre les œuvres en photo dans les musées peuvent probablement dire merci à Fleur Pellerin. En publiant nonchalamment sur son compte Instagram la photo d'une toile de Pierre Bonnard, dont l'œuvre fait l'objet d'une exposition au musée d'Orsay à partir du 17 mars, la ministre de la culture est passée outre une interdiction mise en place en 2010 par l'établissement.
« Il est interdit de photographier et filmer dans le musée » affichait encore en début de semaine le règlement du musée d'Orsay. Rappelée à l'ordre par les internautes, Fleur Pellerin s'est défendue d'avoir enfreint les règles sur Twitter : « Aucun privilège ! Je ne fais qu'appliquer la charte « Tous photographes » du Ministère de la Culture » a-t-elle expliquée. Une charte néanmoins pas appliquée au musée d'Orsay.
@louvrepourtous @MuseeOrsay aucun privilège ! Je ne fais qu'appliquer la charte "Tous photographes" du @MinistereCC http://t.co/y4k1h6J0xm
— Fleur Pellerin (@fleurpellerin) 17 Mars 2015
Revirement de situation
Face à cette polémique, le musée d'Orsay a expliqué que « Dans le cadre de la promo de l'exposition, les journalistes et la ministre ont pu prendre des photos ». Une décision que beaucoup d'internautes ont trouvé injuste, notamment sur le groupe Facebook OrsayCommons.La situation rencontrée par Fleur Pellerin semble avoir jeté un pavé dans la marre, puisque le musée a publié mercredi matin un communiqué pour annoncer que les photos étaient désormais autorisées dans son enceinte : « À la demande de la ministre de la Culture et de la Communication, le président des musées d'Orsay et de l'Orangerie a pris la décision de lever l'interdiction de photographier dans les espaces des deux musées. Cette décision est applicable immédiatement. »
On note cependant que l'établissement a pris le soin de maintenir l'interdiction des trépieds, des flashs, ainsi que des perches à selfie, qui font actuellement l'objet d'une traque dans les musées du monde entier. « Des restrictions peuvent aussi être prévues dans les expositions temporaires à la demande des prêteurs » rajoute le communiqué : c'est d'ailleurs le cas de l'exposition dédiée à Pierre Bonnard, composée de prêts de collectionneurs privés dont certains ne veulent pas voir leurs œuvres photographiées.
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