Un robot capable de s'adapter s'il est "blessé"

Audrey Oeillet
Publié le 28 mai 2015 à 10h39
Un chercheur français de l'INRIA a mis au point un algorithme permettant à un robot « blessé » d'ajuster automatiquement sa manière de fonctionner pour ne pas perdre en autonomie. Il s'agit d'une nouvelle étape dans le développement de l'intelligence des machines.

On imagine facilement un robot prenant la forme d'une araignée incapable de marcher correctement si l'une de ses pattes se retrouve brisée : il peut alors ne plus avancer, ou bien tourner en rond... mais le robot de Jean-Baptiste Mouret, un ingénieur de l'INRIA basé à Villers-lès-Nancy, agit très différemment : si l'une des pattes se casse, il est capable d'adapter sa manière d'avancer pour continuer à évoluer dans sa tâche.

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Une situation rendue possible grâce à un algorithme que l'équipe de développeurs assimile à un « instinct ». On pourrait même dire que ce robot est doté d'un instinct de survie qui va le pousser à avancer en boitant. « S'il a un défaut, comme la perte de l'un de ses pieds ou une rotule bloquée, le robot utilise sa caméra embarquée pour détecter ce qui le ralentit ou l'empêche de marcher droit. Plutôt que de tenter de diagnostiquer le problème, le robot va exploiter de nouveaux schémas de mouvements, jusqu'à ce qu'il en trouve un qui lui permette de restaurer un niveau de performance acceptable. »

Un nouveau pas vers l'indépendance

La vidéo, publiée par le site Nature, montre la manière dont le petit robot s'adapte. On le voit essayer plusieurs façons d'avancer, et si les premières ne sont pas efficaces, il ne lui faut que quelques minutes pour trouver la meilleure manière de continuer à évoluer. L'équipe de Jean-Baptiste Mouret a développé pas moins de 13 000 modèles de marche dans lesquels le robot peut puiser selon les situations. 36 paramètres variables permettent à l'hexapode d'affiner sa situation pour s'adapter au mieux.

Selon l'ingénieur, « pratiquement tous les robots pourraient bénéficier de cette technologie ». On imagine aisément les apports d'une telle intelligence artificielle sur des machines, notamment celles qui sont difficiles d'accès pour une réparation : un robot envoyé dans l'espace ou dans une zone radioactive, par exemple. « Nous voulons disposer de robots qui peuvent être utiles sur une longue période, sans humains pour effectuer la maintenance. » On dirait que c'est plutôt bien parti.

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