Si le sommet de l'ONU consacré à la crise climatique déchaîne les passions, il permet aussi de créer des initiatives nobles. C'est notamment le cas de « Play For The Planet », sur laquelle revient le quotidien français Les Echos.
Cette initiative, visant à promouvoir des actions éco-responsables au sein de l'industrie vidéoludique, compte parmi ses signataires 21 entreprises. Microsoft, Ubisoft, Twitch, Google Stadia ou encore Sony (qui promet une PlayStation 5 moins énergivore) y développent leur plan d'action pour ne pas ajouter à la charge de la planète la facture du divertissement.
Des initiatives diverses pour la planète
Outre Sony et sa future console « basse consommation », Microsoft s'est promis de réduire les émissions de CO2 de ses chaînes d'approvisionnement de 30% à l'horizon 2030. 825 000 consoles seront également produites de façon neutre en carbone dans le cadre d'un programme de test.Google Stadia prévoit également de faire sa part en encourageant les développeurs à « intégrer des réflexes verts » dans leurs jeux — sans pour autant préciser sa pensée.
De ce côté de l'Atlantique, Ubisoft se félicite quant à lui d'être alimenté à 77% par des énergies renouvelables. Il affirme aussi œuvrer en faveur de la digitalisation de ses jeux (et le lancement récent de sa plateforme Uplay+ ne dit pas autre chose) afin d'éviter l'utilisation de plastique dans le packaging.
Des initiatives encourageantes de la part de ces entreprises, qui prêtent malgré tout à sourire lorsque mises en rapport avec la crise écologique qui ne s'accommode plus des petits pas timides.
Le « greenwashing » ou la bonne conscience écologique
On l'a dit : Sony compte pour sa part encourager l'usage du mode basse consommation de sa future console. Un coup d'épée dans l'eau, juge l'auteur de l'article des Echos, en cela que la firme nippone affirme que l'activation « par un million d'utilisateurs » de cette fonctionnalité économiserait annuellement l'équivalent de la consommation électrique d'un millier de foyers américains.Or, Sony a aussi dévoilé en juillet dernier avoir vendu 100 millions d'exemplaires de sa PlayStation 4. Si tant est que la PS5 se vende aussi bien que sa grande sœur, et que la totalité de ses utilisateurs porte la cause écologique dans son cœur, l'économie maximum à prévoir représenterait 100 000 foyers américains. Dérisoire.
Un avis partagé par Simon Chanut, cofondateur de l'association Game Impact, qui œuvre pour une industrie vidéoludique plus respectueuse de l'environnement et des travailleurs. Pour lui, les constructeurs n'auraient qu'une seule chose à faire pour faire leur part dans le combat contre le changement climatique : mettre un terme à la course à la puissance, et encourager les éditeurs à « mettre en avant l'expérience de jeu plutôt que les graphismes ».
À l'aube d'une révolution qui s'annonce (celle du Cloud gaming), l'impact écologique du jeu vidéo ne peut plus être ignoré. Si l'on peut se réjouir que le Cloud permette bientôt à des milliers de personnes de découvrir le plaisir du jeu vidéo, on peut s'inquiéter du coût énergétique que représentera cette technologie.
À titre de comparaison, Netflix représente aujourd'hui près de 18% de la bande passante mondiale, et la VOD globalement plus de 33% des émissions de CO2 dans le secteur du numérique d'après The Shift Project.
Source : Les Echos