Alors que l'Australie vient de connaître son deuxième été austral le plus chaud jamais enregistré (le record datant de l'année dernière), des chercheurs de l'université de Macquarie à Sydney ont mis en évidence la possibilité de rafraîchir la température locale jusqu'à 6 °C avec une couverture végétalisée suffisamment importante.
Les arbres, une solution aux fortes températures ?
Les épisodes de canicule dans les villes représentent une menace pour l'habitabilité et la santé de ses habitants, notamment chez les plus âgés. Problème : ils sont amenés à se multiplier et à gagner en intensité dans le contexte de la crise climatique.Parmi les solutions proposées pour faire face à ce défi, le développement des couvertures végétales et des forêts dans les zones urbaines pourrait être une technique efficace pour réduire les températures excessives.
Toutefois, les données et les connaissances disponibles sur ce sujet se font rares. C'est pour cette raison que des chercheurs de l'université de Macquarie, basée à Sydney, ont décidé de mener une étude pour évaluer les effets des arbres urbains et des autres végétaux (dans les espaces publics et privatifs) sur la chaleur diurne et nocturne.
Les résultats obtenus par les chercheurs
Leur étude porte sur la vague de chaleur qui s'est abattue sur Adélaïde au cours de l'été austral 2017, et qui a atteint 40 °C sur une période de trois jours. Dans cette ville du sud de l'Australie, le couvert végétal représente 20 % des terres, les jardins privatifs des habitants contenant à eux seuls 40 % des arbres et 30 % des herbacées.Les températures de surface ainsi que les surfaces végétalisées ont été mesurées par avion, en lien avec des analyses statistiques et géospatiales, afin de compenser les distorsions causées par l'élévation. Un mappage en haute résolution a ainsi pu être obtenu.
Les baisses de température les plus importantes ont été enregistrées dans les zones urbaines les plus couvertes. Elles ont, pour l'essentiel, été permises grâce aux arbres d'arrière-cour, qui ont abaissé la température de surface des terres jusqu'à 6 °C par rapport aux zones non végétalisées. De leur côté, les herbacées ont réduit la température jusqu'à 3 °C environ.
Les effets varient selon le pourcentage et le type de couverture végétale :
Forêt urbaine, pas la meilleure solution à court terme
Dès lors, l'étude démontre que les arbres urbains apportent un rafraîchissement optimal durant les périodes où nous en avons le plus besoin (les canicules). Les auteurs suggèrent que les arbres situés sur les parcelles privées ont un impact bien plus important sur la réduction des températures que ceux situés dans les espaces publics. Ils pointent du doigt l'obsession des pouvoirs publics pour les fameuses forêts urbaines, à la mode ces dernières années, qui ont plusieurs inconvénients : elles poussent bien trop lentement, contiennent parfois des espèces sensibles (moins susceptibles de résister au changement climatique), et requièrent des investissements énormes en maintenance.Les chercheurs australiens recommandent donc aux municipalités de focaliser leurs efforts sur les arbustes à croissance rapide et les herbacées, peu gourmandes en eau, comme solution intermédiaire en attendant que les forêts urbaines atteignent leur maturité. Ils recommandent surtout d'inciter les particuliers à planter des arbres dans les espaces privatifs.
Source : Macquarie University et The Conversation