©  rafapress / Shutterstock.com
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[Mise à jour le 15/09/2023 à 15:37] Le tollé mondial provoqué par la nouvelle tarification décidée unilatéralement par Unity commence à mettre en danger les salariés de l'entreprise.

Pour rappel, l'entreprise qui développe l'un des moteurs de création de jeu vidéo les plus utilisés au monde - et qui intégrera bientôt une IA - a annoncé cette semaine que les jeux utilisant Unity devraient désormais lui payer des frais pour chaque installation. Sans service additionnel en contrepartie, ni avertissement d'un tel changement, les développeurs du monde entier ont sans surprise accueilli très froidement la nouvelle, certains allant jusqu'à demander à leur public de ne plus télécharger leurs jeux et à se diriger vers des alternatives telles qu'Unreal Engine.

Devant les réactions, la société a tenu à clarifier certains points, comme le fait que ces frais ne s'appliqueraient pas en cas de réinstallation, et a également rétropédalé sur d'autres. Ainsi, contrairement à l'annonce initiale, les jeux inclus dans des bundles caritatifs et les téléchargements de démos ne feront finalement plus l'objet de frais. Ces dernières annonces ont été loin de calmer la colère des développeurs, mais aussi des joueurs, au point que des évènements de l'entreprise ont dû être annulés, et deux de ses bureaux fermés en raison de menaces de mort "jugées crédibles" par Unity Technologies, menaces qui dans les faits se cantonnaient à un post publié par un employé de la firme sur les réseaux sociaux.

Un tollé mondial, et un risque réel pour les employés

La réaction très virulente à cette annonce, et au niveau mondial, s'envenime chaque jour un peu plus. En effet, John Riccitiello, le P.-D.G. de Unity Technologies, devait s'adresser à l'ensemble des employés de l'entreprise ce jeudi pour revenir sur ce que ces changements de politique tarifaire impliquent. Une réunion qui a été à son tour annulée en raison des "menaces reçues".

Ce sont également deux des bureaux de l'entreprise qui ont dû être fermés dans la précipitation. L'entreprise a également signifié à ses employés qu'ils pouvaient rester chez eux s'ils ne se sentaient pas à l'aise avec la situation. On le serait aussi.

© Capture d'écran Unity pour Clubic
© Capture d'écran Unity pour Clubic

Zoom sur John Riccitiello

John Riccitiello, justement, concentre une bonne partie des griefs des joueurs et développeurs à l'encontre de cette décision. Il est en effet l'actuel P.-D.G. d'Unity, et vraisemblablement à l'origine de ce nouveau modèle. Il faut dire que son impressionnante carrière dans l'industrie du jeu vidéo semble montrer qu'il n'est pas tant intéressé par le jeu que par l'argent. Auparavant dirigeant d'EA, il n'en est pas à son premier backlash puisque, pour la sortie de FIFA 09, il avait imposé le modèle des loot box.

Il s'est également rendu célèbre par ses déclarations, comme lorsqu'il avait qualifié des développeurs de « putain d'idiots » pour n'être pas à l'aise avec les nouveaux modèles de monétisation, les microtransactions en tête. Il avait également proposé à des actionnaires de facturer un dollar aux joueurs de Battlefield à chaque fois… qu'ils rechargeaient leur arme dans le jeu.

Enfin, pour compléter le tableau, il a vendu 2 000 actions d'Unity juste avant l'annonce de la nouvelle monétisation, et de la prévisible chute du cours de l'entreprise. Sur ce dernier point au moins, il n'est pas certain que la justice reste les bras croisés.

Mise à jour : contrairement aux informations fournies par le représentant d'Unity Technologies, la police de San Francisco - qui enquête sur ces menaces de mort - n'aurait pour l'instant identifié qu'un seul suspect, salarié de l'entreprise. Résidant en dehors de l'État de Californie, ce dernier aurait menacé de mort son employeur sur l'un des nombreux réseaux sociaux de la toile.

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