Le géant des médias s'est totalement désengagé d'Ubisoft en se débarrassant de ses dernières actions de l'éditeur de jeu vidéo français.
Trois ans et demi après son arrivée au capital de l'entreprise, Ubisoft a définitivement perdu l'un de ses actionnaires. Vivendi, qui possède à 100% un autre éditeur français de jeu vidéo, Gameloft, avait entamé le processus de désengagement d'Ubisoft en mars 2018, marquant notamment l'arrivée du géant chinois Tencent, qui détient 5% du capital de la société mère de Rayman et d'Assassin's Creed, et du fonds de pension canadien Ontaro Teachers', monté au capital à hauteur de 3,4%.
Ubisoft redoutait une prise de contrôle hostile de Vivendi
Vivendi, qui détient entre autres Universal Music, le groupe Canal+, Dailymotion et le publicitaire Havas, a détenu jusqu'à 27,4% des actions d'Ubisoft. Mais Yves Guilleumot, le PDG de l'éditeur de jeu, ne voyait pas d'un bon œil cette montée progressive au capital, dénonçant une « prise de contrôle rampante » avec une possible OPA hostile et non-consentie.« La cession de la participation de Vivendi dans Ubisoft a représenté un montant de 2 milliards d'euros, soit une plus-value de 1,2 milliard d'euros », indique un communiqué publié le 5 mars. Les moins de 6% détenus par Vivendi lui ont permis d'obtenir 429 millions d'euros, correspondant à un joli gain de 220 millions d'euros. Si le groupe de Vincent Bolloré fut un échec stratégique, il reste une bonne opération sur le plan comptable.
Sorti du leader français du jeu vidéo, Vivendi promet de ne plus acquérir d'actions de la société pendant cinq ans, et doit désormais se tourner vers Gameloft, qui a vu son chiffre d'affaires plonger de 8,3% en 2018 à 293 millions d'euros.