La chasse aux tricheurs de toutes sortes, en particulier sur les jeux orientés e-sport, est une des préoccupations majeures des éditeurs. Et Valve ne prend pas la chose à la légère, puisqu'il vient d'annoncer une nouvelle salve de 40 000 comptes bannis sur Dota 2.
La raison invoquée par l'éditeur est pour le moins évasive : « abus du matchmaking ». Derrière cette appellation très générale se cachent en réalité des pratiques variées ayant toutes pour but de truquer le matchmaking rating des comptes concernés.
Les affaires sont les affaires !
Il existe de nombreuses façon de tricher dans un jeu compétitif, la plus connue, et finalement la plus facilement détectable, étant l'utilisation d'un logiciel tiers pour truquer les parties en s'octroyant un avantage certain sur les autres joueurs en lice. Les exemples de bannissements de joueurs ne manquent pas. On se souvient par exemple du ban à vie du célèbre joueur de Fortnite, Jarvis pour avoir utilisé un logiciel de triche sur un compte secondaire. La sentence irrévocable d'Epic Games avait alors fait grand bruit et la réaction émue du joueur concerné fut d'ailleurs très largement médiatisée.Il existe cependant d'autres manières plus discrètes de piper les dés d'un jeu, sans avoir recours à un logiciel tiers. Ce sont ces pratiques que Valve, comme beaucoup d'autres éditeurs, traque sans relâche avec plus ou moins de succès. Déjà, en janvier 2019, l'éditeur avait annoncé avoir reset 17 000 comptes de Dota 2 pour la plupart accusés d'avoir eu recours à la méthode du smurfing ou d'être des comptes boostés puis revendus à des joueurs désireux d'accéder plus rapidement aux parties classées.
Depuis, Valve a encore intensifié ses efforts pour débusquer les roublards, comme en atteste l'annonce, via son compte Twitter, de 40 000 comptes bannis.
Smurfing ? Boosting ? What else ?
Mais de quoi parlons-nous exactement ? Pour le joueur profane les termes de smurfing et boosting ne sont pas très parlant. Commençons donc par le smurfing.Il s'agit tout simplement de la pratique consistant en la création d'un nouveau compte « secret » par un joueur très expérimenté afin de moissonner des victoires faciles face à de nouveaux venus et ainsi gravir rapidement les échelons. Une pratique particulièrement frustrante pour les néophytes qui se font laminer sans trop comprendre ce qui leur arrive.
Le boosting est en quelque sorte un dérivé du smurfing puisqu'il s'agit de confier un compte un à autre joueur afin que celui-ci le fasse rapidement décoller. Quand on sait que, pour jouer des parties classées à Dota 2, il faut avoir 100 heures online au compteur, on comprend que certains aient envie d'accélérer un peu le mouvement. En définitive, ces deux pratiques ont bien souvent des visées pécuniaires : pour le joueur de haut niveau, créer un compte de l'ombre pour gravir rapidement les échelons permet ensuite de le revendre à des joueurs impatients ; même chose lorsqu'un de ces mêmes joueurs pressés délègue l'ascension de son compte vers les sommets à une personne tierce contre rétribution. Qui sait, peut-être les joueurs tentés par ces pratiques sur Dota 2 y réfléchiront désormais à deux fois avant de s'y risquer.
Source : Kotaku